Ange : Tome VI
Lyrics
1. FILS DE LUMIERE
Tu es peintre du monde,
souffle ton art !
vernis mon être !
prends plaisir à la ronde,
des fleurs du soir,
deviens le prêtre !
Fils de lumière !
Phallus doré,
Astre des temps !
Flamme incendiaire !
Joins ton brasier
Au Dieu des vents !
Jusqu’au cœur du Soleil,
résonne encore
Le glas du Passé !
Laisse la paille aux corneilles !
Nourris mon corps
de ton éternité !
Fils de lumière !
Fils de lumière !
Fils de lumière !
2. LES LONGUES NUITS D'ISAAC
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Attache ta terre à la chair de tes doigts!
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Arrache ta terre de la serre du faux roi!
Ô Nuit! Toi qui m' enveloppes de ton étoffe en nuit d'argent
Ô Nuit! Toi qui m'emportes loin des cratères béants
Ô Nuit! Toi qui me rêves sur une grève papier -rubis
Ô Nuit! Toi qui me forces à retenir le dernier cri
As-tu vu l'homme au chapeau pointu qui tisse de ses yeux la Trame Universelle?
Ô Nuit! Dis-moi qui suis-je sous ton foulard de vérité
Ô Nuit! Dis-moi qui suis-je avant de t'en aller
Ô Nuit! Dis-moi, je rêve sur une grève papier-rubis
Ô Nuit! Dis-moi, puis-je enfin lâcher ce dernier cri?
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Attache ta terre à la chair de tes doigts!
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Arrache ta terre de la serre du faux roi!
3. BALLADE POUR UNE ORGIE
Ils étaient tous réunis, le curé de la famille
Avait flanqué sa bedaine au confluent des cieux
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas pour les bons Dieux
Le faisan était déchiré, plumes s'en étaient allées
Couronner les lieux secrets de la belle baronne
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas faits pour les bons Dieux
Le valet de coeur posa ses mains de velours
Sur la fine fleur d'une dame de cour
Courez, buvez, chantez, le roi est mort ce matin !
Comme des millions de feu follets, le vin dégueulait des Pichets
Pour venir tacher des robes qui n'en étaient plus
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas faits pour les bons Dieux
Nonchalamment le petit page ouvrit son livre d'images
Sous le pieu flamboyant du chat noir qui miaulait
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas faits pour les bons Dieux
Viens butiner mon bréviaire, abeille hérétique,
De la première prière au dernier cantique
Courez, buvez, chantez, le roi est mort ce matin !
Troubadours, quittez vos tréteaux, les chevaux s'emballent,
Il y a feu au château, c'est la fin du bal
Courez, buvez, chantez, le roi est mort ce matin !
4. ODE A EMILE
A force de frapper l'enclume
De regarder passer les lunes
Tu sais parler de nos aïeux
Comme s'ils n'avaient jamais été vieux
La cheminée s'étonne encore
La charrue ne s'essouffle plus
Tu ressemble à ces chercheurs d'or
Qui auraient un secret de plus
Ta bouche est sucrée de légendes
Que l'on déguste comme un festin
Un festin qui n'est pas à vendre
Mais qui donne comme un matin
Et quand l'hiver trompe l'automne
Se prenant pour le printemps
Tu nous parle d'une anémone
Poussée au coeur de tes vingt ans
Puisse cette ode rester à Emile
Au plus vieux maréchal ferrant
Puisse cette ode rester à Emile
Au petit Vieux de tous les temps
Quand la machine ne tourne plus
Que l'heure du glas approche
On se chante un tout petit vin
On se boit un dernier refrain
Et puis tranquille...
On peut partir torcher le cul
Au firmament.
5. DIGNITE
À la mansarde de la tour
Grand chevalier est apparu
À la mansarde de la tour
Dame d’honneur montre son cul
Mais le respect, la dignité
Dame d’honneur, qu’en faites-vous ?
Oh ! Le respect, Grand Majesté,
mon chevalier en a pour nous.
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Seigneur Gonzac, beau diplomate
a convoqué le parlement,
en son état de longue date
se réjouit au firmament
Seigneur Gonzac aime sa dame
elle a le droit à la tutelle,
mais dès que veille gente dame
Seigneur réjouit quelque pucelle.
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Assis au pied du plus grand bois,
prêche au pauvre la chasteté
un homme vêtu comme un roi
au visage d’humilité
rendu le soir en son château
lève le masque en liberté
et reçoit jeune hobereau
Écuyer du roi des pédés.
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
6. LE CHIEN, LA POUBELLE ET LA ROSE
C’est à croire que le Chien,
affichait famine comme un vieux trouvère !
vint à voir que Poubelle,
Châtrait sa belle mine par un ventre ouvert
Les grands yeux gris du macadam,
tartinaient le drame,
Chien pourlécha les épluchures
d’une langue obscure...
Sous le manteau du soir,
l’hiver sera toujours le vilain compagnon de la faim !
C’est à croire que le Chien
Affichait famine sous un réverbère !
Vit trop tard que Poubelle,
Quittait sa belle mine à fond de misère !
La bête s’enfonça de plus belle,
que le rut fut cruel !
Se griffant sur une épine,
il courba l’échine...
Sous le manteau du soir,
Hypnose la Rose détourna le ruisseau du destin !
Si matin
le premier papillon se pose,
En coussin sur tes cheveux.
S’il te souffle
la fable du temps et des choses
tu es au seuil d’un long parfum.
Tôt, soleil,
Si les épis d’orge se posent,
En cliché à tes grands yeux.
S’ils te chantent
La fable du temps et des choses
Tu es au pied des lendemains.
Quand la lune.
sous les plumes de la nuit te cause,
fige un duvet éternel,
quand ta bouche
me parle du temps et des choses,
Tu es au seuil, d’un bon sommeil,
si matin,
le premier papillon se pose,
en coussin sur tes cheveux,
s’il te souffle,
la fable du temps et des choses.
tu es au seuil du plus grand des festins...
7. SUR LA TRACE DES FEES
Jadis, avec Pierre et Gladys
On les voyait passer en robe blanche
Au ruisseau qui traînait nos rêves
Vers un écrin de joie
Nous suivions la trace des fées
C'était au mois de mai
Vole, blonde tête folle,
On les voyait quitter leur robe blanche
Un torrent de cheveux dorés
Léchait nos yeux de soie
Nous étions sur la trace des fées
C'était au mois de mai
J'étais le prince sur son carrosse
Ma muse pleurait aux étoiles
Puis je redevins le chien.
Jadis, cachées sous les fleurs de lys
On les voyait flâner en robe blanche
Au pays où la bise enlace les gens aux mille pleurs
Nous suivions la trace des fées
C'était au mois de mai
Vole, vole, blonde nymphe folle
On les entendait rire en robe blanche
Et le gazon du parc s'imbibait à nos pieds d'enfant
Nous étions sur la trace des fées
C'était au mois de mai
J'étais le prince sur son carrosse
Ma muse pleurait aux étoiles
Puis je redevins le chien.
8. HYMNE A LA VIE
Ô toi la vie
plus d’un oiseau siffle ton image;
À toi la vie,
l’homme a donné corps en ton sillage,
File ta laine à travers ma peau,
chasse ma haine et mon ennui,
souffle la honte aux poils des roseaux,
pour qu’elle devienne rosée... après la nuit !
De toi la vie,
plus d’un poisson me frétille le charme,
pour toi, la vie,
le chant de la source monte une gamme,
une mousse légère orne les naseaux
d’un cheval en sabots d’argent,
folle crinière déguise un manteau,
où vient se mêler... le Soleil Levant...
Ô toi la Vie,
Plus d’un goéland vole ton âme,
pour toi la vie,
la mer a su aiguiser ses lames...
Et de Calcutta à Nairobi,
les mercenaires usent leurs voiles
comme l’oiseau construit son nid,
une araignée tisse... une toile...
Ô toi la vie,
plus d’un oiseau siffle ton image,
À toi la Vie,
l’homme a donné corps en ton sillage...
Procession
De lumière en Lumière
Je chante un Paradis,
Qui me brûle les yeux,
je vais brouter les cieux
Jusqu’à l’Infini !
Quelle vie !
Fleur de Paradis (j’en ferai un bouquet)
Elle invite le cœur à éponger les pleurs
Jusqu’à l’Infini !
De lumière en Lumière
Je chante un Paradis,
Qui me brûle les yeux,
je vais brouter les cieux
Jusqu’à l’Infini !
Quelle vie !
Fleur de Paradis (je deviens bilboquet !)
Elle invite le cœur à éponger les pleurs
Jusqu'à l’Infini !
Je suis FOU !
Fou d’une autre vie,
qui me brûle les yeux, je vais brouter les cieux !
Je bois l’infini !!
Quelle vie !
Fleur de Paradis !
Quelle vie !
Fleur de Paradis !
Je suis Fou !!
Fou d’une autre vie !!
9. CES GENS-LA
D'abord ; d'abord
Y'a l'aîné, lui qu'est comme un melon
Lui qu'a un gros nez
Vu qui sais plus son nom, Monsieur
Tellement qui boit
Tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qu'est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoûle toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'Église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qu'a l'oeil qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas, Monsieur
On ne pense pas
On prie
Et puis y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qu'a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son p'tit chapeau
Avec son p'tit manteau
Avec sa p'tite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qu'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens~là
On ne vit pas, Monsieur
On ne vit pas
On triche!
Et puis y'a les autres
La mère qui n'dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y'a la moustache du père
Qu'est mort d'une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands (guff)
Et ça fait des grands (guff)
Et puis y'a la tout'vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu qu' c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
C' que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas, Monsieur
On ne cause pas
On compte
Mais il est tard, Monsieur!
Y faut que j'rentre chez moi...
Tu es peintre du monde,
souffle ton art !
vernis mon être !
prends plaisir à la ronde,
des fleurs du soir,
deviens le prêtre !
Fils de lumière !
Phallus doré,
Astre des temps !
Flamme incendiaire !
Joins ton brasier
Au Dieu des vents !
Jusqu’au cœur du Soleil,
résonne encore
Le glas du Passé !
Laisse la paille aux corneilles !
Nourris mon corps
de ton éternité !
Fils de lumière !
Fils de lumière !
Fils de lumière !
2. LES LONGUES NUITS D'ISAAC
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Attache ta terre à la chair de tes doigts!
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Arrache ta terre de la serre du faux roi!
Ô Nuit! Toi qui m' enveloppes de ton étoffe en nuit d'argent
Ô Nuit! Toi qui m'emportes loin des cratères béants
Ô Nuit! Toi qui me rêves sur une grève papier -rubis
Ô Nuit! Toi qui me forces à retenir le dernier cri
As-tu vu l'homme au chapeau pointu qui tisse de ses yeux la Trame Universelle?
Ô Nuit! Dis-moi qui suis-je sous ton foulard de vérité
Ô Nuit! Dis-moi qui suis-je avant de t'en aller
Ô Nuit! Dis-moi, je rêve sur une grève papier-rubis
Ô Nuit! Dis-moi, puis-je enfin lâcher ce dernier cri?
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Attache ta terre à la chair de tes doigts!
Sang de tes pères, adultère en émoi!
Arrache ta terre de la serre du faux roi!
3. BALLADE POUR UNE ORGIE
Ils étaient tous réunis, le curé de la famille
Avait flanqué sa bedaine au confluent des cieux
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas pour les bons Dieux
Le faisan était déchiré, plumes s'en étaient allées
Couronner les lieux secrets de la belle baronne
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas faits pour les bons Dieux
Le valet de coeur posa ses mains de velours
Sur la fine fleur d'une dame de cour
Courez, buvez, chantez, le roi est mort ce matin !
Comme des millions de feu follets, le vin dégueulait des Pichets
Pour venir tacher des robes qui n'en étaient plus
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas faits pour les bons Dieux
Nonchalamment le petit page ouvrit son livre d'images
Sous le pieu flamboyant du chat noir qui miaulait
Fermez les yeux, ces jeux ne sont pas faits pour les bons Dieux
Viens butiner mon bréviaire, abeille hérétique,
De la première prière au dernier cantique
Courez, buvez, chantez, le roi est mort ce matin !
Troubadours, quittez vos tréteaux, les chevaux s'emballent,
Il y a feu au château, c'est la fin du bal
Courez, buvez, chantez, le roi est mort ce matin !
4. ODE A EMILE
A force de frapper l'enclume
De regarder passer les lunes
Tu sais parler de nos aïeux
Comme s'ils n'avaient jamais été vieux
La cheminée s'étonne encore
La charrue ne s'essouffle plus
Tu ressemble à ces chercheurs d'or
Qui auraient un secret de plus
Ta bouche est sucrée de légendes
Que l'on déguste comme un festin
Un festin qui n'est pas à vendre
Mais qui donne comme un matin
Et quand l'hiver trompe l'automne
Se prenant pour le printemps
Tu nous parle d'une anémone
Poussée au coeur de tes vingt ans
Puisse cette ode rester à Emile
Au plus vieux maréchal ferrant
Puisse cette ode rester à Emile
Au petit Vieux de tous les temps
Quand la machine ne tourne plus
Que l'heure du glas approche
On se chante un tout petit vin
On se boit un dernier refrain
Et puis tranquille...
On peut partir torcher le cul
Au firmament.
5. DIGNITE
À la mansarde de la tour
Grand chevalier est apparu
À la mansarde de la tour
Dame d’honneur montre son cul
Mais le respect, la dignité
Dame d’honneur, qu’en faites-vous ?
Oh ! Le respect, Grand Majesté,
mon chevalier en a pour nous.
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Seigneur Gonzac, beau diplomate
a convoqué le parlement,
en son état de longue date
se réjouit au firmament
Seigneur Gonzac aime sa dame
elle a le droit à la tutelle,
mais dès que veille gente dame
Seigneur réjouit quelque pucelle.
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Assis au pied du plus grand bois,
prêche au pauvre la chasteté
un homme vêtu comme un roi
au visage d’humilité
rendu le soir en son château
lève le masque en liberté
et reçoit jeune hobereau
Écuyer du roi des pédés.
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
Dame d’honneur et chevalier
ont grand soucis de société
6. LE CHIEN, LA POUBELLE ET LA ROSE
C’est à croire que le Chien,
affichait famine comme un vieux trouvère !
vint à voir que Poubelle,
Châtrait sa belle mine par un ventre ouvert
Les grands yeux gris du macadam,
tartinaient le drame,
Chien pourlécha les épluchures
d’une langue obscure...
Sous le manteau du soir,
l’hiver sera toujours le vilain compagnon de la faim !
C’est à croire que le Chien
Affichait famine sous un réverbère !
Vit trop tard que Poubelle,
Quittait sa belle mine à fond de misère !
La bête s’enfonça de plus belle,
que le rut fut cruel !
Se griffant sur une épine,
il courba l’échine...
Sous le manteau du soir,
Hypnose la Rose détourna le ruisseau du destin !
Si matin
le premier papillon se pose,
En coussin sur tes cheveux.
S’il te souffle
la fable du temps et des choses
tu es au seuil d’un long parfum.
Tôt, soleil,
Si les épis d’orge se posent,
En cliché à tes grands yeux.
S’ils te chantent
La fable du temps et des choses
Tu es au pied des lendemains.
Quand la lune.
sous les plumes de la nuit te cause,
fige un duvet éternel,
quand ta bouche
me parle du temps et des choses,
Tu es au seuil, d’un bon sommeil,
si matin,
le premier papillon se pose,
en coussin sur tes cheveux,
s’il te souffle,
la fable du temps et des choses.
tu es au seuil du plus grand des festins...
7. SUR LA TRACE DES FEES
Jadis, avec Pierre et Gladys
On les voyait passer en robe blanche
Au ruisseau qui traînait nos rêves
Vers un écrin de joie
Nous suivions la trace des fées
C'était au mois de mai
Vole, blonde tête folle,
On les voyait quitter leur robe blanche
Un torrent de cheveux dorés
Léchait nos yeux de soie
Nous étions sur la trace des fées
C'était au mois de mai
J'étais le prince sur son carrosse
Ma muse pleurait aux étoiles
Puis je redevins le chien.
Jadis, cachées sous les fleurs de lys
On les voyait flâner en robe blanche
Au pays où la bise enlace les gens aux mille pleurs
Nous suivions la trace des fées
C'était au mois de mai
Vole, vole, blonde nymphe folle
On les entendait rire en robe blanche
Et le gazon du parc s'imbibait à nos pieds d'enfant
Nous étions sur la trace des fées
C'était au mois de mai
J'étais le prince sur son carrosse
Ma muse pleurait aux étoiles
Puis je redevins le chien.
8. HYMNE A LA VIE
Ô toi la vie
plus d’un oiseau siffle ton image;
À toi la vie,
l’homme a donné corps en ton sillage,
File ta laine à travers ma peau,
chasse ma haine et mon ennui,
souffle la honte aux poils des roseaux,
pour qu’elle devienne rosée... après la nuit !
De toi la vie,
plus d’un poisson me frétille le charme,
pour toi, la vie,
le chant de la source monte une gamme,
une mousse légère orne les naseaux
d’un cheval en sabots d’argent,
folle crinière déguise un manteau,
où vient se mêler... le Soleil Levant...
Ô toi la Vie,
Plus d’un goéland vole ton âme,
pour toi la vie,
la mer a su aiguiser ses lames...
Et de Calcutta à Nairobi,
les mercenaires usent leurs voiles
comme l’oiseau construit son nid,
une araignée tisse... une toile...
Ô toi la vie,
plus d’un oiseau siffle ton image,
À toi la Vie,
l’homme a donné corps en ton sillage...
Procession
De lumière en Lumière
Je chante un Paradis,
Qui me brûle les yeux,
je vais brouter les cieux
Jusqu’à l’Infini !
Quelle vie !
Fleur de Paradis (j’en ferai un bouquet)
Elle invite le cœur à éponger les pleurs
Jusqu’à l’Infini !
De lumière en Lumière
Je chante un Paradis,
Qui me brûle les yeux,
je vais brouter les cieux
Jusqu’à l’Infini !
Quelle vie !
Fleur de Paradis (je deviens bilboquet !)
Elle invite le cœur à éponger les pleurs
Jusqu'à l’Infini !
Je suis FOU !
Fou d’une autre vie,
qui me brûle les yeux, je vais brouter les cieux !
Je bois l’infini !!
Quelle vie !
Fleur de Paradis !
Quelle vie !
Fleur de Paradis !
Je suis Fou !!
Fou d’une autre vie !!
9. CES GENS-LA
D'abord ; d'abord
Y'a l'aîné, lui qu'est comme un melon
Lui qu'a un gros nez
Vu qui sais plus son nom, Monsieur
Tellement qui boit
Tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qu'est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoûle toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'Église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qu'a l'oeil qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas, Monsieur
On ne pense pas
On prie
Et puis y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qu'a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son p'tit chapeau
Avec son p'tit manteau
Avec sa p'tite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qu'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens~là
On ne vit pas, Monsieur
On ne vit pas
On triche!
Et puis y'a les autres
La mère qui n'dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y'a la moustache du père
Qu'est mort d'une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands (guff)
Et ça fait des grands (guff)
Et puis y'a la tout'vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu qu' c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
C' que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas, Monsieur
On ne cause pas
On compte
Mais il est tard, Monsieur!
Y faut que j'rentre chez moi...
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