Suite à la tournée des Konventions
Kiss, durant laquelle
Peter Criss a rejoint le groupe à quelques occasions pour interpréter des morceaux acoustiques sur demande spéciale des fans, et suite au
MTV Unplugged où
Ace Frehley fut aussi invité à participer,
Kiss annonce en 1996 la réunion définitive du groupe original. C'est pour célébrer l'annonce qu'on met sur le marché cette compilation présentée comme un best of de
Alive! et
Alive II. C'est pas tout à fait le cas, et la présence bien en vue dans le livret d'un texte justifiant la pertinence de l'album montre bien vite que quelque chose cloche.
On comprend rapidement la logique des « génies » du marketing qui ont fait de
Kiss le pur produit de consommation pour lequel il est si souvent décrié. Un best of des deux premiers Alive nuirait aux ventes des célèbres albums doubles et ne serait pas acheté par les fans les possédant déjà. On nous propose donc, un peu n'importe comment, sept pièces tirées des deux albums, quatres inédites et une entrevue (ou plutôt une « conversation ») de dix sept minutes avec Jay Leno. Le tout présenté avec un bel artwork dans un boîtier coloré est ni le best of annoncé, ni un album de raretés mais à coup sûr un disque vendu plein prix comme un titre régulier du catalogue du groupe. Ça sent l'arnaque!
Pourquoi alors l'avoir acheté et surtout l'avoir conservé? Pour les quatre inédits bien sûr qui valent vraiment le coup si on est fan du groupe. "Room Service", live à Davenport 1975, "Let Me Know" et "Two Timer", live à Detroit 1975 et "Take Me", live à Los Angeles 1977. Les quatre pièces ne figurent sur aucun album live du groupe et sont de bonnes pièces qui ont souvent été négligées des setlists de concerts et des compilations. On a pas cru bon de demander à Eddie Kramer de mixer les bandes au Electric Ladyland Studio comme ce fut le cas pour les trois premiers Alive. Pourtant, Kramer, reconnu pour refaire la quasi-totalité de l'abum en studio, a fait ses preuves en matière d'albums live, notamment avec le Frampton Comes Alive et The Song Remains the Same de
Led Zeppelin. Trop cher peut-être, c'est plutôt un certain
James "Jimbo" Barton, qui travaillera plus tard sur le
Rush in Rio qui s'assoit à la console pour mixer les quatres titres. On peut facilement imaginer le producteur user des mêmes manigances que Kramer pour arriver à un aussi bon résultat, avec un peu moins de subtilité par contre. On est même en droit de se demander si les pièces en question datent bien de l'époque mentionnée et si les quatres membres originaux sont bien les musiciens qu'on entend sur les bandes. Difficile d'être certain de quoi que ce soit et oui, c'est moche!
"Let Me Know" et "Two Timer" sont officiellement des rejets du premier Alive, morceaux qui ne méritaient pas nécessairement un place sur le mythique album de 1975 mais qui deviennent intéressantes quand les "
Deuce" et "
Rock and Roll All Nite" ont été entendues trop souvent. "Room Service" et "Take Me" sont celles qui selon moi justifient vraiment l'achat. C'est lourd, c'est cru, c'est du rock and roll comme
Kiss aurait toujours dû en faire. C'est bon, très bon même, supérieur à
Alive II à mon humble avis.
L'entrevue elle, présente le groupe reformé qui discute des mêmes vieux sujets sans intérêt. Pas de controverse, pas de révélations ou d'anecdotes, on parle tournée et maquillage. C'est mal mixé, un parle fort, puis l'autre est à peine audible et c'est d'un ennui mortel qui n'intéressera personne. Aucune autre utilité ici que celle de remplir 17 minutes sur le disque.
L'album a été maintes fois critiqué et qualifié de rip-off, et avec raison! Ce disque est une arnaque mais qui vaut quand même le coup si vous êtes un fan. C'est un tout petit EP déguisé en album. Un bon titre à se procurer pour quatre morceaux mais ne le payez pas plein prix. À moins de posséder un minimum de 10 albums de
Kiss et de l'avoir choppé d'occase, ce titre est un très mauvais achat.
Cucrapok
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