Cela faisait 12 ans que nous attendions le retour de
Shy. Bien sûr, depuis le décevant "
Misspent Youth" (1990), le groupe nous a proposé plusieurs sorties discographiques, mais "
Welcome to the Madhouse" (1994) voyait Wardi remplacer Tony Mills au chant pour un résultat très loin d'être convaincant, alors que "
Let the Hammer Fall" et "
Regeneration" (1999) n'étaient que des recueils de 'fonds de tiroirs' à l'intérêt limité. Après le Ep "
Breakaway" paru il y a 15 mois, le quintet britannique a pris le temps de fignoler son retour avec son incontournable frontman, et le fait est que l'attente valait la peine.
En effet, en dépit de son titre, "
Unfinished Business" est un répertoire de 10 titres aboutis et magnifiquement ciselés. Si la musique de
Shy garde sa dominante mélodique, le combo de Steve Harris en a évacué les éléments Glam pour une identité plus Hard FM / Aor, sans pour autant déraper dans la guimauve. Porté par la voix haut perchée de Tony Mills, chaque joyau baigne dans une ambiance aérienne sans qu'aucun sentiment de linéarité ne s'installe. Bien au contraire, tout en gardant une véritable cohérence et une base commune, les 10 titres affirment chacun une identité forte et accrocheuse, tandis que "
Breakaway" et "No Other Way" sont présentés dans des versions remaniées par rapport au Ep paru en 2001 pour faire patienter les aficionados.
Le premier cité fait d'ailleurs partie des nombreux sommets de cet opus, véloce et accrocheur et doté d'un solo dynamique. A ses côtés, nous citerons le mélodique "Skydiving" à la beauté mélancolique, le plus lourd et sombre "Communicate" au refrain direct et au solo agressif, ou encore un "Whole Lotta Feeling" bluesy et 'Zeppelinien', alternant couplets intimistes et refrain accrocheur. Une fois de plus, Harris s'y distingue par un superbe solo, à la fois roots et véloce.
Shy n'oublie pas qu'il peut venir taquiner les ondes radios avec un "Heaven Tonight" à l'énergie communicative et un "
Can't Stop Lovin' You" enjoué, alors que les balades sont de toute beauté, "Mary-Anne" ayant le potentiel d'un hit en puissance alors que "Storyline" est gorgée de feeling, à la fois mélancolique et aérienne avec quelques accents Westcoast, le solo étant à nouveau lumineux.
Porté par un Mills en pleine forme et un Harris au sommet de son art, illuminant chaque titre de ses interventions, le combo britannique nous offre ce qui est son meilleur album, si ce n'est de sa carrière, au moins depuis "
Excess All Areas" (1987). Quelque part entre
Journey et Dare, "
Unfinished Business" est un véritable petit bijou à posséder absolument si vous vous targuez d'être un amateur de Hard dit mélodique.
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