Des mots résonnent dans ma tête; une douce mélodie, une voix cristalline m'enveloppent, me bercent et m'emmènent pour un long voyage. Le temps s'est arrêté. Il fait si froid. Et pourtant, quelque chose me pousse à continuer, à entrer dans l'univers crée par la musique de
Dargaard.
Car oui, c'est ce que fait ressentir le groupe à l'écoute de "
The Dissolution of Eternity". Ici, pas de gros son de guitares saturées, ni de voix d'écorché vif, encore moins de batterie et de basse; juste des ambiances travaillées, lentes, une atmosphère sombre et mélancolique, distillée par des claviers qui se font tantôt noirs, tantôt aériens et symphoniques. Et l'alchimie opère, on ressent peu de variations dans les titres, mais la richesse des compositions se dévoile petit à petit au fil des écoutes. Richesse due aux différentes couches de claviers, mais pas seulement: la darkwave a cette particularité de faire ressentir des émotions fortes grâces à des sonorités simples, et ça
Dargaard y arrive à merveille.
Et s'il n'y avait que la musique...mais le chant tient une place importante, et c'est peu dire. Je vous parlais au début d'une voix cristalline; cette voix, c'est celle d'Elisabeth Toriser, magnifique, envoûtante. Capable d'envolées lyriques comme de modulations plus calmes, elle se fond parfaitement à la musique, laissant parfois la place aux sonorités symphoniques, ou prenant le pas sur des claviers plus discrets. Sa voix est d'autant plus surprenante qu'elle contraste avec la voix de Tharen, dont le chant est sombre, empli d'une rage contenue. Et c'est d'ailleurs l'une des plus fortes qualités de cet album, ce mélange entre obscurité et lumière, entre mélancolie et gaieté, mis en valeur par le duo, qui nous conte des histoires d'un autre monde, sorties tout droit de contes fantastiques (les principales influences de Tharen étant le cycle de fantasy: "L'Épée de vérité" de Terry Goodkind et la série des "Lancedragon").
Et ensuite? Ensuite...c'est tout. Il y a peu de choses à dire sur cet album...mais tellement à découvrir au fil des écoutes!
Dargaard m'a transporté loin, très loin dans des contrées enneigées et des montagnes inaccessibles. C'est dur de parler d'une telle musique avec objectivité et rigueur, et je ne pense sûrement pas que tout le monde ressente la même chose à l'écoute de "
The Dissolution of Eternity". Qu'importe. Cette chronique ne sera peut-être lue que par les fans du groupe qui connaissent déjà cet album. Pour les autres qui tomberaient dessus par hasard, laissez-vous tenter par le voyage l'espace d'un instant...
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