The Joy Formidable. Un nom pas très connu mais qui ne cesse de faire parler de lui ces derniers temps dans la branche rock indépendant. Déjà leur premier EP "
A Balloon Called Moaning" annonçait un talent hors du commun avec les titres « The Greatest Light Is the Greatest Shade », «
Cradle », «
Austere » et «
Whirring » qui restent encore parmi les plus connus du groupe. Le trio Rhydian Dafydd (Chant, Basse), Matt Thomas (Batterie) et la fameuse Ritzy Bryan (Chant, Guitare) forment un groupe hors norme et assez déjanté en live. Leur premier EP a bien marché et je peux vous dire que cet album était attendu au tournant par les critiques. En tout cas "
The Big Roar" ne décevra pas les fans du groupe et fera que convaincre ceux qui n’ont pas apprécié "
A Balloon Called Moaning" même s’ils ne doivent pas être nombreux.
Certains seront étonnés par la production de l’album. Si sur "
A Balloon Called Moaning" la production n’était pas parfaite, celle de "
The Big Roar" est plus que convenable. Et là , grosse surprise quand j’ai lu les Inrockuptibles. Le groupe a enregistré leur album seulement à l’aide d’un ordinateur (la technologie avance vachement vite). Je me demande qu’elle genre d’ordinateur ils ont ? La pochette représente bien l’album avec cette grosse vague qui est prête à tout emporter sur son passage (Le Big Roar est une vague géante très connue des surfeurs). En tout cas une fois que cette vague vous tombe dessus il est presque impossible de revenir à la surface tellement la musique est extraordinaire.
L’album commence sur « The Everchanging Spectrum of a Lie » dont l’introduction assez bizarre nous laisse un sentiment d’incertitude pour la suite de la chanson jusqu’à ce que la voix apaisante du petit bout de femme qu’est Ritzy Brian vienne se faufiler entre les pulsations lourdes de la batterie et d'une basse majestueuse. Le titre est l’un des plus long de l’album (il dure 7min 44) mais passe comme une lettre à la poste. Ce titre doux est très caractéristique de la musique des anglais même si elle n’est pas dénuée de violence. La fin du morceau est quand même assez fou à entendre et part dans tous les sens (le groupe aime faire ce genre de chose en live à la fin des morceaux). Le titre suivant est complètement différent car il nous propose plutôt un grunge pouvant rappeler les Smashing Pumpkins. « The Magnifying Glass » et « Chapter 2 » sont certainement les morceaux les plus directs et qui ont une construction grunge du début à la fin. Après le reste de l’album nous propose des morceaux mélangeant les deux genres tantôt doux et tantôt avec une âme grunge (je pense notamment à «
I Don't Want to See You Like This »).
Une chose que l’ont pourra regretter c’est la présence trop nombreuse d’anciens morceaux même si leur nouvel enregistrement les rendent plus facile à écouter. Sur 12 morceaux on en trouve quand même 4 qui étaient déjà présent sur "
A Balloon Called Moaning". Mais le groupe a su transformer ce bémol en avantage en les plaçant très bien dans la tracklist de l’album. Les 4 titres sélectionnés sont aussi les plus connus. On retrouve donc « The Greatest Light Is the Greatest Shade », «
Cradle », «
Austere » et «
Whirring » mais ils sont tous intercalés entre un ou plusieurs morceaux et donnent donc moins l’impression d’écouter une compilation. Dans les 8 morceaux qui restent on trouvera aussi de très bons titres qui seront les nouveaux hymnes du groupe comme «
I Don't Want to See You Like This », « A Heavy Abacus » (parmi les nouveaux morceaux je trouve que c’est le meilleur) et « Buoy » qui contraste sur le reste car c’est un titre plus sombre et moins rassurant que les autres (surtout dans son introduction).
Sinon, les performances des musiciens sont aussi impressionnantes. Rhydian Dafydd nous offre des parties de basse pas forcément des plus originales et compliquées mais très efficaces. Le son de la basse est hyper grave et bénéficie d’une forte distorsion et de nombreux effets. Faut voir l’allure des pédales d’effets de Rhydian et de Ritzy qui sont peut-être plus complexes que celle de
Radiohead. Les effets sont tellement divers et nombreux que des fois on a du mal à savoir qui fait quoi et même de confondre la guitare et la basse (à moins que je perde en audition). Mais quand le groupe part dans l’improvisation (surtout en live) le bassiste se démerde vachement bien. En plus il met bien l’ambiance et ne reste pas là à ne rien faire comme de nombreux bassistes. En plus Rhydian ajoute lui aussi du chant et de manière efficace. Ecoutez le début d’«
Austere » pour vous en convaincre (et oui ce n’est pas Ritzy qui chante, moi aussi j’ai eu du mal à le croire jusqu’à ce que je les voie en concert). Il chante entièrement aussi sur le morceau « Llaw = Wall ». Si dans certaines formations du genre la batterie fait bateau et ne montre pas le réel talent du batteur, Matt Thomas nous prouve le contraire. Ici les parties de batterie sont plus complexes et le batteur nous montre l’étendue de son talent. Il faut écouter la fin de «
Whirring » pour être convaincu. Pour les métalleux qui pourraient tomber sur ma chronique, Matt ajoute un petit plus que l’on trouve rarement chez les batteurs de rock indépendant. On trouve de temps à autre de la double pédales efficace et qui donne bien envie de headbanguer. Même si Matt et Rhydian sont très forts, la grosse personnalité du groupe c’est Ritzy Brian. Les parties de guitares sont complexes et apportent quelque chose de nouveau au genre. Comme pour Rhydian, Ritzy dispose d’effets multiples pour sa guitare. Sur l’ensemble de l’album la guitare n’est pas violente, à part sur « The Magnifying Glass » et « Chapter 2 ». Les mélodies sont très calmes et douces. Par contre elle pourrait faire tomber n’importe qui à la renverse avec son chant. On a l’impression d’écouter une sirène et quand on écoute une sirène on ne peut plus s’en détacher (depuis la sortie de l’album je me le passe en boucle). Même si Ritzy Brian est la personnalité principale du groupe, les autres sont aussi indispensables au fonctionnement du groupe. On a affaire à un trio de choc ici.
Pour conclure, je peux que vous dire de vous procurer l’album. Un 19 est amplement mérité. Le groupe a su mélanger violence et douceur de manière incroyable sans trop abuser d’un coté ou de l’autre. The Joy Formidable a un avenir très prometteur, d’ailleurs le groupe sera en première partie des
Foo Fighters pour quelques concerts alors la notoriété du groupe devrait monter très vite. Le groupe a aussi sortit de nombreux clips dont «
Cradle », «
Whirring », « A Heavy Abacus » et encore d’autres. Certaines chansons ont même des clips différents. Il n'y a rien de mauvais sur "
The Big Roar". L’album frôle la perfection. A par le nombre d’anciens titres trop nombreux, je n’ai rien à dire de négatif sur cet album. J’attends la suite avec impatience mais le groupe devra faire vraiment très très fort pour surpasser ce chef-d’œuvre. Je finirais simplement sur ces mots : merci car cet album m’a vraiment bouleversé. C’est avec des albums comme ça que l’on reconnaît les grands artistes.
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