Inutile de vous présenter Doug (renommé Dug pour l'occasion) Pinnick, bassiste-chanteur de King's X. Comme ses collègues, Dug profite de son temps libre pour donner suite à son projet solo et sortir ainsi son troisième album «
Strum Sum Up ».
Je ne connais que très peu King's X. En fait je possède le vinyle de « Gretchen Goes To Nebraska », édité en 1989. Si j'ai apprécié certains morceaux de par leur originalité, la plupart m'ont laissé vraiment sceptique et je n'ai jamais vraiment accroché à ce petit côté Beatles souvent omniprésent dans leurs compositions. C'est donc sans grande attente particulière que je me lance à l'écoute de ce «
Strum Sum Up ».
Si les 2 premiers morceaux semblent très accessibles dés le départ, je suis vite tombé dans les méandres profondes et complexes de cet album et il m'a fallut un grand nombre d'écoutes avant de pouvoir ressentir et apprécier les compositions de Dug à leur juste titre. Déjà , autant dire de suite que je suis incapable de classer cet album dans un style particulier. Si certains passages restent métal et pas franchement éloignés de ce que je connais de King's X (« Perfect world », « Hostile world »), d'autres sont parfois déroutants mais toutefois intéressants. Cet album est un véritable patchwork musical : certains titres sont métal comme je viens de le dire, alors que d'autres ont des tendances funck (« Coming over »), soul (« Angel »), gospel (« Life is what you make it ») voir rock (« Damn it »), tout en conservant le plus souvent un côté prog, comme « Coming over » qui dure pas moins de 10 bonnes minutes, où Dug se lâche et part dans tous les sens en se laissant aller jusqu'à des passages que l'on peut classer d'expérimentaux.
«
Strum Sum Up » possède une particularité qu'il faut souligner : 4-5 morceaux sont découpés en 2 phases (Part1/Part2). La première partie est la chanson elle même, la seconde, elle, est principalement instrumentale, basée sur le thème du titre mais dont l'interprétation semble être improvisée et jouée live. Cette pratique, surprenante au départ, a son charme et apporte une couleur originale aux morceaux concernés et des ambiances musicales singulières.
Comme à son habitude, Dug fait un travail d'orfèvre sur les mélodies ainsi que sur les parties vocales et le résultat fait mouche à chaque fois. Quelques influences du chanteur ressortent de temps à autres (
Jimi Hendrix, Led Zep), et, pour mon plus grand plaisir, le petit côté Beatles est un peu délaissé.
Pour cet opus, Dug a lâché la basse au profit de la guitare et s'est entouré de plusieurs musiciens (une quinzaine environ en comptant les choristes). Notons la présence de Wally Farkas (Galactic Cowboys), Steve Stevens (auquel il a renvoyé l'ascenseur en chantant sur le dernier album du virtuose) et David Henning qui excelle à la basse, spécialement sur « Coming over ».
Même si cet album est plus facile d'accès aux fans de king's X car les bases des compos restent sensiblement les mêmes, il mérite l'effort de plusieurs écoutes. Au départ, pour les agnostiques, c'est plutôt laborieux, mais au fur et à mesure, c'est comme si le brouillard se levait et l'on commence à découvrir et à apprécier la richesse musicale de l'ensemble. Même si «
Strum Sum Up » est loin de représenter mon style préféré, le résultat reste agréable, surtout grâce à cette touche d'originalité apportées par ces « part 2 ».
Je vous laisse seuls juges, mais je le conseil à ceux qui ont envie de changer de paysage musical le temps d’un CD.
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