Découvert vers 2005, attiré par le visuel délirant, je voulais, en ce jour de crasse du 20/04/2020, réécouter l'album pour essayer de mieux être en phase avec ce que je m'apprête à décrire...Je n'arrête pas de me marrer et de me trémousser comme un cinglé donc non. Impossible ! Trop tarée comme musique....je dois malgré moi, si je veux que les potentiels lecteurs/trices s'y retrouvent, mettre sur "pause" le bordel auditif jouissif dont il est question ici.
De fait, plus givré tu meurs !
Paru en 1989.... Au millénaire dernier.... En 31, avant le Confinement.... L'objet n'a, à mon humble connaissance, aucun équivalent.
Fusion sonique de tout ce qu'il est animalement et minéralement possible d'émettre en termes de cris, de feulements, de borborygmes, de ricanements, de caquètements, de cancanements (le canard cancane mais caquette et nasille aussi....), de spasmes, d'éructations, et, parfois, de tentatives de chant scandé empruntant à des courants aux antipodes stylistiques les uns des autres. Par exemple, dans l'intro " 52 Boredom (Club Mix)" on a le droit à une espèce de dialogue débile au contraste maximal génial entre un hard rockeur de fête foraine qui harangue son monde et une Betty Boop qui semble comme l'encourager dans sa démarche abstruse, l'échange par devers un support instrumental totalement déglingue et déstructuré. Les curseurs "contrast" au max, la Punk attitude - doigt d'honneur au consensuel, également maximale !
C'est d'une fraicheur aujourd'hui inimaginable....à notre époque ou tout ce qui sort du moindre studio sonne de façon quasi identique. Ou toutes les compositions usent des mêmes recettes "Marmiton". Ou tous les textes se complaisent et se vautrent dans le narcissisme et l'égotisme. Ou tout est de plus en plus policé et mécanique. Ces presque 29 minutes faites avec des bouts de bois et des bouts de tripes...t’envoient dans les cordes K.O. n'importe quelle prod chromée, ronflante, racolant activement sur les réseaux, les plateaux, les radios, les salles de concert "adaptées" etc. Tout çà sous l'emprise de telle ou telle Major proxénète.
29 minutes de dinguerie absolue que je ne voudrais surtout pas spoiler en tentant de décortiquer les intentions, le mobile...les influences dans le détail etc. Déjà , l'entreprise s'avèrerait quasi impossible. Être dans la tête des
Boredoms ! ça va pas non !!! Et puis, cet objet sonore mérite d'être découvert sans gilet pare-balles....ni idées préconçues.
Alors allez-y ! Moi, je suis en manque....j'y retourne !
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