Malgré ses qualités, "
Some Things Never Change" a partagé les fans et n’a malheureusement pas réussi à convaincre les intégristes de la période Hodgson. Cinq ans plus tard,
Supertramp est pourtant de retour avec "
Slow Motion", son douzième album studio avec un line-up à peine modifié. Rick Davies affirme à nouveau sa main mise sur le groupe, ne laissant plus que quelques miettes à Mark
Heart, celui-ci devant se contenter d’un rôle honorifique de coproducteur, et de quelques chœurs et soli de guitare, excellents au demeurant. Cette fois, Davies produit, compose et chante l’intégralité des 9 titres, ce qui ne peut qu’être positif au vue de la qualité moyenne des morceaux chantés par
Heart sur les deux précédents opus.
L’ambiance est ici majoritairement calme et jazzy sans pour autant sombrer dans la mièvrerie ou l’ennui. Le titre éponyme, tout en retenue, n’est pas sans évoquer "Bonnie" de "Famous Last Word" mais bénéficie d’un superbe solo de saxo sur son final. "Over You" n’est pas non plus très originale mais son style crooner avec chœurs et cuivres lui confère un charme indéniable. La section cuivre emmenée par l’incontournable John Helliwell et son acolyte
Lee Thornburg est d’ailleurs souvent mise à l’honneur, portant certains titres en enchainant les soli croisés ("A
Sting In The Tail") ou étoffant les ambiances sur la plupart des titres.
Le dynamisme n’est pas pour non plus mis de côté avec un "Little By Little" enjoué et entrainant, et se fait même rock’n’roll à l’occasion d’un "Broken Hearted" sacrément dynamique. Toujours rien de bien original, mais un ensemble très accrocheur et superbement exécuté. Mais c’est bien quand il bascule vers les titres plus longs aux ambiances progressives que
Supertramp atteint les sommets. Ces derniers sont ici représentés par un monumental "Tenth Avenue Breakdown" aux ambiances dignes de l’album "
Brother Where You Bound", avec un magnifique solo de piano en son cœur et une section cuivre proéminente, Mark
Heart y allant également de son solo de 6 cordes. Quant au final "Dead
Man’s Blues", il débute en blues, monte en intensité dans une atmosphère relativement sombre puis bascule vers une jam jazzy avant de revenir au blues des débuts.
Enfin, nous n’oublierons pas de citer le surprenant "Goldrush", enlevé, court et nerveux, dont la particularité est d’avoir été écrit aux débuts du groupe et d’avoir servi d’introduction live sur la tournée "
Crime of the Century", sans jamais avoir été enregistré auparavant.
Alternant les titres classiques mais agréables, et quelques perles plus originales, "
Slow Motion" est donc un excellent album de Rick Davies, et un très bon
Supertramp. Même s’il n’atteint pas les sommets des années 70, il n’en reste pas moins très recommandable pour tous les amateurs du groupe et de son inimitable mélange de rock, pop, jazz, blues et prog.
Beau com dans lequel je me suis bien retrouvé.
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