En 2010, les Australiens de
White Widdow ouvraient une faille dans le système spatio-temporel pour nous renvoyer en plein milieu des années 80 avec un hard FM joliment carrossé mais pas original pour un sou. Un an plus tard, le quintet de Melbourne remet le couvert avec son nouvel opus intitulé "
Serenade". Toujours distribué par le tandem franco-allemand Bad Reputation/AOR Heaven, et avec un line-up inchangé, le combo des frères Millis a de nouveau confié le mix de son nouvel album à des mains suédoises, en l'occurrence, celles expertes de Pelle Saether (Grand Design). Autant dire que pour une formation à qui il était reproché son manque de prise de risque, il n'est pas particulièrement encourageant de constater aussi peu de changement entre deux albums.
Pourtant, la progression est incontestable avec une production parfaitement chromée indispensable à une œuvre digne de ce nom dans ce style musical, ainsi qu'une interprétation sans faille. De plus, le combo 'aussie' muscle son jeu à l'occasion de quelques titres ("Reckless Nights" et ses intonations à la Danger Danger). Sans être révolutionnaire, l'ensemble se laisse agréablement écouter et débute sur d'excellentes bases, variant les tempi juste ce qu'il faut à l'occasion d'un "Do You Remember Me", mid-tempo très 'leppardien', ou plus tard, avec la power-ballade "Patiently", tout ce qu'il y a de classique pour le genre.
Le reste est en général basé sur un modèle récurrent, à savoir des claviers très 80's en nappes omniprésentes, des refrains relativement accrocheurs ("
Serenade") soutenus par des chœurs et harmonies typiques du style et de la période de référence, ainsi que quelques soli de belle qualité ("Cry Wolf"). Malheureusement, la seconde partie souffre d'un sérieux coup de mou provoqué par des titres un léger cran en dessous ("Show Your Cards", "Mistake") et par la répétition un peu trop systématique du format et des éléments utilisés.
Dommage car
White Widdow possède clairement tous les éléments pour s'imposer au sein du paysage d'un AOR/Hard FM en pleine résurrection. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si les Australiens ont été retenus au programme du Firefest 2011. Malgré tout, si les progrès sont sensibles à l'occasion de ce "
Serenade", ils ne sont pas encore suffisants pour rendre le quintet incontournable.
White Widdow n'en reste pas moins une formation sur laquelle il est possible de fonder des sérieux espoirs pour l'avenir, à condition de finir pas se construire une identité plus affirmée.
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