Une séparation est toujours difficile. Celle des
Stray Cats n'a pas fait exception à la règle. L'échec commercial de "Rant'n'Rave with the
Stray Cats" a porté un coup fatal à leur belle histoire, et on se demande bien ce qui pourrait rabibocher nos greffiers préférés.
En tout cas, on sent bien que cet album ne servira à rien, on peut même discuter de son utilité, mais, contractuellement, les Cats devaient un 4ème album à leur label. Alors, ils sont entrés dans un studio, ont dû se dire bonjour par managers interposés (bonjour l'ambiance...), discuter des 5 reprises à se taper, choisir dans le catalogue des chansons qu'ils n'avaient pas retenues sur leurs albums respectifs (donc des sous-choix), bref, ils ont tout mis en place pour concourir à l'Oscar de l'album le plus pourri de 1986.
La guerre entre eux a commencé lorsque Brian, à court d'idées pour relancer le groupe, a insisté pour engager un deuxième gratteux, le très connu (???) et très rock'n'roll (?????????) Tommy Byrnes. Pour les avoir vu au Festival Elixir 1984 à St Pabu, je peux vous dire que, déjà, au niveau du look, c'était pas ça, mais, en plus, au niveau musical, cela n'apportait rien du tout, si ce n'est une espèce de bouillie guitaristique indigeste, dont la musique ne sortait pas grandie. Ajoutons à cela que mesdames Setzer et Rocker ne pouvaient pas se sacquer, que la passion de Setzer pour Cochran semblaient se perdre au profit de Springsteen (plus rentable, Coco!), les Hot Rodders du Queens semblaient aller droit dans le mur. Slim Jim propose alors à Brian de faire un album solo, pendant ce temps-là,
Lee et lui-même bosseront leurs instruments, en vue du prochain skeud. Seulement voilà; Setzer marche très fort en solo, et considère désormais ses ex-complices comme des has-beens, et pense ne plus avoir besoin d'eux. Le Phantom se fâche alors tout rouge, envoie Brian aux pelosses, rappelle
Lee Rocker et les deux s'acquoquinent avec Earl Slick pour faire un album, comment dire, euh... un album, quoi!
Mais le Grand Satan, dont le prénom est Arista, réclame sa part du pacte. Il manque un album à leur union faustienne. Fachés à mort, les Cats n'ont pas le choix; il faut se revoir, faire comme si, et, même s'il ne leur est pas demandé par contrat de se sourire, au moins, faire semblant de sauver les meubles. Alors, on s'attend au pire... 1ère bonne surprise, ils attaquent par du Burnette, et du lourd, "
Rock Therapy", rien de moins. Pour soigner la sinistrose, rien de mieux... Malheureusement, la rechute est terrible. Les Cats alternent le bon, avec des reprises de
Buddy Holly,
Gene Vincent ou
Charlie Feathers et du médiocre, en fait toutes leurs chansons délaissées, sauf un énorme "I'm a Rocker", où les gouttières préférés de ces dames nous sortent un brûlot Rockabilly à réveiller les morts, Setzer nous y balançant un de ses solos qui ont fait sa gloire.
Ceci nous prouve une chose; Les Cats auraient dû, malgré leurs chamailleries, nous offrir un album des Cats, pas un disque avec des reprises des géants des fifties, un peu de Setzer par ici et un peu de Phantom, Rocker & Slick par là. A la limite, on aurait été d'accord pour un album de reprises et on aurait dit O.
K. à un nouvel album d'inédits des Cats, parce que,vous savez, les gars, quand vous faites du pur Rock'n'Roll, du gros qui tache et qui sent la sueur et la gazoline, ben y en a pas beaucoup au dessus de vous. Cette thérapie par le Rock est un album dispensable d'un groupe qui est indispensable, mais, qui, pour des raisons d'égo, prend un malin plaisir à s'autodétruire. Heureusement, les fans leur restent fidèles, mais pour combien de temps encore?
Comment faisait cette chanson déjà?
"
Three Cooool Cats"
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