Enfin nous y voila. Après le côté
Oasis de cette année, voici l'album de
Blur sorti en 1994 et qui a raflé tous les prix en Angleterre, j'ai nommé "
Parklife".
En réécoutant ce dernier, album que j'adore, autant vous le dire tout de suite, je me suis dit une chose d'emblée : malgré le coup médiatique et le profit que la presse des tabloïds pouvait tirer d'une opposition
Blur /
Oasis, de toute façon nous avons affaire à deux choses différentes. "Definitely Maybe", c'est du rock alors que "
Blur", c'est de la Britpop.
Ce qu'il reste à savoir, c'est est-ce que cet album de
Blur méritait tout le succès qu'il a eu par rapport aux nouveaux arrivants de Manchester (
Oasis) : et bien pour moi la réponse est oui. Pourquoi me direz-vous ? Explication !! (La mienne vaut ce qu'elle vaut).
Déjà, sur "
Parklife", il y a 16 titres et pour moi 13 ou 14 sont essentiels (si je devais en supprimer un ou deux, ils seraient sans doute "Jubilee" qui est assez anecdotique et peut-être "
Bank Holiday" mais sur celui-là, les avis sont partagés et j'ai du mal à me décider).
Plusieurs choses sont impossibles à passer sous silence pour cet album : tout d'abord, on commence à découvrir les talents de compositeur de Damon Albarn (seule "Far Out" est signée par Alex
James), le tout est très bien écrit, la plupart du temps les refrains sont entraînants et fédérateurs, utilisant des choeurs ou exploitant les aigus. Les arrangements sont un peu touche-à-tout pour le plus grand bien de la pop anglaise, aux traditionnelles guitare, basse et batteries s'ajoutent de nombreux sons de cordes ("
To the End", "Tracy Jacks"), de cuivres ("
End of a Century"), mais aussi les claviers d'Albarn (les clavecins de "Clover Over
Dover" sont superbement bien trouvés) et j'en passe. La production signée Stephen Street (qui a travaillé avec les Smiths mais aussi plus tard avec les Cranberries et les Babyshambles pour "Shotter's Nation) n'est sans doute pas étrangère à cette richesse musicale.
Bien entendu, la batterie solide de Rowntree, les lignes de basse intelligentes de
James et la guitare bien mise en valeur de Coxon participent amplement à cette réussite, c'est quand même la base de la musique de
Blur. Les arrangements ne sont là que pour enrichir.
Sur cet album on compte plusieurs ovnis dont le mythique tube "
Girls & Boys" dont on ne trouve guère d'égal dans tout le reste de la discographie de
Blur avec ses synthés et sa rythmique dancefloor. "The Debt Collector", interlude musical à la musique de fête foraine et "Lot 105" qui conclut l'album sur une genre de petite ritournelle marrante au synthé sont les deux autres morceaux assez zarbis de l'ensemble.
On peut aussi classer dans les morceaux non conventionnels le titre qui donne son nom à l'album, "
Parklife", qui avec sa basse et sa guitare énergique en boucle, son texte récité par Phil Daniels (qui jouait déjà le rôle principal dans "Quadrophenia" des Who) ponctué de "
Parklife", et son refrain entêtant et entraînant agrémenté de choeurs. Un tube en puissance. Les lignes de guitares de Coxon y sont aussi pour beaucoup.
"
Parklife" est suivi de "
Bank Holiday", morceau le plus bourrin de l'album qui est sensé se rapprocher du punk mais qui par son excès de rapidité en devient presque brouillon, notamment dans sa cacophonie finale. Un morceau qui a le mérite de changer un peu de style et de dénoter par rapport au reste de l'album mais qui aurait pu être mieux arrangé.
La chanson la plus rock'n'roll après "
Bank Holiday" est à mon avis "Trouble in the
Message Center" qui a une ambiance un peu spatiale tout comme "Far Out", la composition d'Alex
James qui est un petit ton en dessous, ce n'est pas pour glorifier le leader que je dis ça.
Deux chansons sont plus calmes, "This is a
Low" qui est magnifique, une des plus belles chansons de l'album et "
To the End" qui se situe dans la même veine, ici dans sa première version avec comme voix féminine Laetitia Sadier (chanteuse française du groupe
Stereolab) et qui connaîtra son heure de gloire avec la version enregistrée avec Françoise Hardy et disponible sur l'album suivant, "
The Great Escape".
Le reste n'est qu'un enchaînement de pop songs excellentes comme
Blur sait si bien les faire avec tous les ingrédients que je vous ai défini plus haut. Impossible quasiment de départager mais en dehors des deux hits que sont "
Girls & Boys" & "
Parklife", je conseille "
End of a Century", "Magic
America" ou encore "Clover Over
Dover". Mais bon, comme je vous l'ai dit, quasiment rien à jeter dans cet album. A posséder absolument si l'on est fan de pop anglaise !
Rien qui ne laissait présager la déculotée de l'année suivante par rapport à
Oasis, dans le duel que la presse voulait bien entretenir et que moi-même je continue à perpétuer.
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