Voici ma première chronique d'un album catalogué ''Rock'', sans équivoque. Je suis en effet plus actif dans la partie Metal de ce site, mais je ne puis laisser
OK Computer sans chronique. Il s'agit de l'un des premiers albums qui m'ont fait aimer la musique, devenue aujourd'hui l'une des priorités de ma vie. Il existe des oeuvres qui vous changent, et dont vous ne vous lasserez jamais, celle-ci est un cours de musique qui démontre que de simples sons peuvent déclencher chez l'humain un lot indénombrable de sentiments, d'émotions et de réactions, et que comme on l'a si bien dit avant moi, sans tout cela, la vie ne serait qu'une maladresse malheureuse.
Comment ont-ils fait, ces musiciens qui sont parvenus à rassembler en un peu moins d'une heure tant de formes de finesse, de musicalité, de ressentis, bien plus que certains groupes en une carrière! Je ne doute pas que ce disque aura arraché bien des larmes à plus d'un auditeur, que ce soit par la mélancolie ou la joie qu'il peut susciter. Une effarante sensibilité se dégage de titres tels que Subterranean Homesick Alien, Karma Police ou encore Let Down, doublée d'une aisance à se montrer subtil à tous les instants que ce soit dans l'incroyable morceau d'ouverture
Airbag dont les ambiances aériennes sont distillées avec savoir et reçues avec saveur, ou dans un titre plus entraînant tel Electioneering, jouissif de bout en bout.
Pas une once d'agression n'est à dénoter dans la voix de
Thom Yorke, l'homme se montre fragile sans tomber dans la jérémiade, la mélancolie surjouée. Chaque chanson se laisse apprivoiser du premier coup, mais peut également livrer des secrets après plusieurs années. Certains morceaux frappent par leur différence (
Paranoid Android et
Climbing Up the Walls) mais tous ont leur place sur l'album. Bien qu'en grande partie
OK Computer soit relativement lent, aérien et triste, il a quelque chose de rassurant, paraît réconforter l'auditeur. Ainsi, plongé au beau milieu de cette somme de détails composant une montagne que l'on aime gravir, ce dernier ne sera frôlé par l'ennui qu'à de rares reprises (l'interlude Fitter Happier, The Tourist un peu longuet), de courte durée et littéralement effacées par le génie musical des autres instants.
Que dire d'une pièce de l'envergure de
No Surprises, si ce n'est qu'elle renferme tous les ingrédients dont j'ai déjà fait l'éloge, jamais je n'avais entendu telle ballade. La simplicité de cette chanson, qui, au premier abord, prend des airs de facilité (on redoute de passer près de quatre mielleuses minutes), sera utilisée à bon escient par les cinq artistes pour donner naissance à une ode à l'émotion, et à la musique elle-même.
Une flopée de sonorités et d'instrumentations en tous genres sont présents et confèrent à l'album, au lieu d'un surplus indigeste, une fluidité bienvenue. Choeurs, violons, effets sur la voix, les guitares et la batterie, il arrive que ce genre de choses soient placées de manière quelque peu malhabile et enlèvent un peu du mordant à un titre ou l'autre, mais pas ici. C'est à se dire que chaque seconde fut pensée pour ne rien laisser au hasard, un véritable travail d'orfèvre qui pourtant affiche un feeling incessant, jusque dans les quelques soli de guitare, appuyant sans faillir les nombreuses ambiances en évitant tout excès démonstratif.
Comme je l'ai dit,
OK Computer est classé dans le rock, mais il dépasse allègrement ce style à tel point qu'aucune étiquette ne peut vraiment lui convenir : c'est un must de la musique.
19/20
Alors je me dis que je ne l'écoute pas dans une bonne disposition (ni avec un bon son... Youtube), et que je retenterai ultérieurement, en essayant de mettre mes à priori négatifs de côté.
Ta chronique transpire la passion et la sincérité, rien à ajouter.
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