L’idée d’un album live trottait dans les têtes des membres de
The Angels depuis 1975, mais différents problèmes techniques et contractuels repoussèrent ce projet à plusieurs reprises. Heureusement, le concert enregistré au Bankstown RSL de Sydney en 1987 a enfin permis la réalisation de ce qui deviendra un incontournable de la carrière du groupe australien, qui prend toute son envergure sur scène, mais également un monument du rock-live.
Emmené par le charismatique Doc Neeson, le quintet est tout simplement irrésistible, et si le show de 1987 représente la base de cet album, il est complété par de nombreux titres tirés de concerts de 1981 et 1983, histoire de permettre la présence de John Brewster, qui était remplacé par Bob Spencer entre 1985 et 1992. Du coup, l’ensemble présenté sous la forme d’un double-album voit son premier cd rendu plus cohérent par le fait que 15 titres sur 18 sont tirés du show de référence. La seconde partie, si elle ne manque pas de charmes, n’en est pas moins un peu plus décousue. Nous en retiendrons cependant un "City Out Of Control" étiré sur plus de 9 minutes en raison d’une introduction guitaristique à l’ambiance sombre, un enchaînement "
Take a Long Line / Mr. Damage" irrésistible, un "Marseilles" qui nous laisse sur les rotules après que le 'Mad Irishman' (Doc Neeson) ait joué avec le public pendant plus de 10 minutes, et un final sur lequel 3 titres datant d’un enregistrement de 1981 ("Talk About You", "Gonna Leave You" et "I Ain’t The One") déboulent sur les chapeaux de roue.
Quant au show principal, il est l’occasion de nombreux sommets, démontrant au passage le statut de légende qui est celui de
The Angels en Australie. En effet, que dire de ce "After The Rain" qui voit le public chanter le refrain à tue-tête et obliger le groupe à reprendre un final improvisé ? Cette connivence avec la foule se retrouve également sur l’incontournable "Am I Ever Gonna See Your Face Again" sur le refrain duquel les spectateurs répondent en chœur 'No Way ! Get Fucked ! Fuck
Off !', réplique devenue traditionnelle sans que personne ne puisse dire d’où elle vient. Nous noterons enfin l’authenticité et l’honnêteté du combo qui a souhaité garder sur bande quelques impondérables tels que cette corde qui casse sur le pourtant superbe "To Be With You" ou la voix en souffrance de Doc sur "No Sleep In Hell". A noter également un "Back On You" qui voit Jim Hilbun prendre le chant-lead. Le bassiste est d’ailleurs très présent dans la plupart des chœurs et assure également quelques lignes de saxophone sur plusieurs titres (le superbe "Love Takes Care").
Il est bien sûr impossible de rentrer dans le détail des 34 titres composant l’indispensable version remasterisée de 1998, mais il est clair que chacun vaut son pesant de cacahuètes. Et si certains regretteront que des pépites telles que "
Can’t Shake It", "
No Exit", "Storm The Bastille" ou "Devils Gate" soient absentes, ils trouveront surement une compensation dans le fait que l’intégralité de la discographie soient représentée (à commencer par l’incontournable "
Face to Face") et que quelques raretés nous soient livrées en pâture ("Love Takes Care", "To Be With You" ou "Back On You"). "
Liveline" est donc un témoignage indispensable pour tous les amateurs du rock racé de
The Angels, et un excellent moyen pour les autres de découvrir un groupe qui n’a pas eu le centième de la reconnaissance qu’il méritait dans nos contrées. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire à l’heure où des rumeurs d’une inespérée tournée hexagonale commencent à circuler !
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