Avant dernier opus de la période anglaise et la réussite est toujours au rendez-vous. Avec ces 13 titres, les frères ne sont pas superstitieux pour deux sous, du moins dans sa version vinyle puisque dans sa version CD 3 bonus ont été rajoutés, une fois de plus tout est bon.
Après deux albums réalisés par le producteur Muff Winwood, les deux frangins se tournent cette fois-ci vers Tony Visconti qui est loin d'être un débutant puisqu'il a travaillé avec Marc Bolan et T.Rex,
David Bowie,
The Stranglers et bien d'autres encore. La réussite est au rendez-vous pour le groupe.
Indiscreet marque malgré tout un tournant dans la carrière du groupe puisque dans les années à venir ce dernier va repartir aux States pour sortir un album en demi-teinte et ce malgré la présence de musiciens chevronnés, nous n'en sommes pas encore là.
Une fois de plus le duo magique place la barre très haut avec ses treize hits en puissance en réinventant le concept de
Propaganda, qui ici se retrouve multiplié par 1000 avec ce qu'il faut derrière pour assurer et magnifier la créativité de Ron Mael. Les arrangements deviennent plus pointus et les frères Mael nous entraînent une nouvelle fois dans leur univers. «Hospitality on Parade» ouvre le bal et encore une fois la magie est au rendez-vous. Claviers/voix pour une bonne moitié du titre et la seconde partie déboule comme un feu d'artifice avec la rythmique béton et des guitares bien rauques, la suite est à la hauteur des attentes des fans. La voix de Russell Mael est de plus en plus magique, aérienne, aiguë et grave. Comment ne pas tomber sous le charme des textes et de la musique de
Sparks avec des petits bijoux comme «Without Using Hands» et «Under the Table with Her» sur lesquels la voix de Russell se fait cajoleuse, envoûtante et virevoltante. «Looks, Looks, Looks» nous entraîne dans un registre jazzy et cabaret de music-hall et le tout en un peu plus de 2mn.
Quant à l'humour et le second degré ces derniers ne sont pas oubliés. On les retrouve dans les 2 titres cités plus haut mais aussi dans le magistral «Tits» qui parlent des nichons en argot : "Pour des mois, des années les nichons seront uniquement une source d'amusement et de jeux à la maison mais maintenant elle dit les nichons seront uniquement là pour nourrir notre petit Joe afin qu'il grandisse" voilà en substance ce que dit la chanson. «Pineapple» quant à lui joue à fond le double sens puisque "Pineapple" signifie à la fois le fruit et aussi un tournoi de poker marginal au States. Le duo Hampton/Diamond balance la rythmique à un train d'enfer et la guitare de
White groove un max et accompagne les claviers de Ron qui distille ses chapelets de notes tout au long des morceaux.
Le CD nous gratifie de trois bonus qui sont loin d'être des titres mineurs, il suffit d'écouter la version hallucinante de «I Wanna Hold Your Hand» qui redonne une autre jeunesse à ce titre des Beatles. Une fois encore les deux frères ont frappé fort avec
Indiscreet. Un humour corrosif à la fois dans les textes mais aussi dans le visuel puisque le dos de la pochette fait dans le BC/BG anglais façon
Sparks avec un Ron en majordome coincé et pince sans rire, le frangin très collet monté en cavalier et les trois autres musiciens en jeunes anglais oisifs sirotant des cocktails fruités à l'ombre d'un parasol. Quant au devant de la pochette, il nous gratifie d'un crash d'avion totalement kitsch dans son approche.
Comme les deux précédents
Propaganda et
Kimono My House,
Indiscreet est un album indispensable à posséder dans sa discothèque car aucun des morceaux ne souffre d'une baisse de qualité dans les textes à l'humour corrosif et la musique à la hauteur de l'ouvrage cousu main par Tony Visconti,
MrDamage57
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