Si avec «
In the Court of the Crimson King»,
King Crimson avait su s'imposer comme un groupe majeur du Rock (et même de musique en général) grâce à son anticonformisme et grâce à la nouvelle manière de voir le Rock qu'il avait su imposer (sans pour autant être le seul créateur de cette nouvelle vision du Rock ), avec «
In the Wake of Poseidon», le groupe va en partie sombrer dans la
Redite. Est-ce pour autant un mauvais album ?
Avant d'analyser le contenu de ce CD, abordons le line-up du groupe. Car c'est une particularité de
King Crimson : de 1969 à 1974,et entre chaque album, le line-up a toujours changé. Ici, Ian McDonald qui tenait le saxophone et la flûte est parti, et a été remplacé par Mel Collins. Quant à Michael Giles, il a quitté le groupe, et n'est plus que musicien de session pour le groupe; il s'occupe des parties de batterie sur cet album. D'autres musiciens de session ont aidé à la réalisation de ce CD (sans être intégrés au groupe) : Peter Giles (frère de Michael Giles) à la basse, Keith Tipett au piano, et Gordon Haskell au chant sur la piste «Cadence and Cascade». Peter Sinfield reste le parolier du groupe, Greg Lake le chanteur, et
Robert Fripp (le seul membre permanent du groupe) le guitariste.
Passons maintenant au contenu du CD. Je disais plus haut que
King Crimson était tombé dans la
Redite avec ce disque : en effet, si l'on met de côté la trilogie «Peace» (sur laquelle je reviendrai plus tard) , les trois premier tires sont des copies des trois premiers titres de «
In the Court of the Crimson King », qui, dans le meilleur des cas, sont aussi bons que les titres du premier album, et dans le pire des cas, sont inférieurs à leurs homologues de «
In the Court of the Crimson King». C'est le cas de «Pictures of a
City», qui ,bien que présentant une atmosphère différente (inspirée du
Chicago des années 30), semble avoir été pompé sur «21st
Century Schizoid Man», notamment au niveau de sa forme (deux couplets, break, à nouveau couplet, puis final ), en plus d'être un déception : le chant y est peu convaincant, tout comme le break, ainsi que le final du morceau, identique à celui de «21st Century Schizoid Man». De même, «Cadence and Cascade», qui est inspiré de «I Talk to the Wind », peine à convaincre, la faute au chant de Gordon Haskell, moins convaincant que celui de Greg Lake (il s'en sortira mieux sur l'album suivant) . Dommage, car le piano et la guitare y sont bien utilisés. Enfin, le titre éponyme, bien que copié sur «Epitaph» et sur le morceau éponyme de l'album précédent, s'en sort bien mieux que les deux précédents tires. Ici, le chant de Greg Lake accompagné du mellotron rendent le morceau magnifiquement triste. Ce dernier, contrairement à «Pictures of a City» et à «Cadence and Cascade» qui peinent à convaincre, égale facilement «Epitaph» (bien qu'il en reste une copie).
Heureusement, tous les morceaux de ce CD ne sont pas des copies, à commencer par la trilogie «Peace». Le premier de ces morceaux, «Peace / A Beginning» qui constitue l'introduction du CD consiste en un chant très calme , illustrant justement cette sensation de paix. Cependant, le volume de ce morceau est très bas (il faut augmenter le volume au maximum pour espérer comprendre ce qui est dit). «Peace / A Theme» est un morceau d'une minute à la guitare classique. Enfin, «Peace / An End» est un mélange des deux précédents morceaux. Le tout constitue un ensemble relaxant. Cependant, les morceaux les plus intéressants de l'album sont «Cat Food» et «The Devil's Triangle». Le premier aurait pu être une bonne chanson pop au refrain marquant, si il n'y avait pas Keith Tipett et son piano totalement Free-Jazz qui vous bombarde de notes durant tout le morceau, ce qui en fait le principal intérêt du morceau. Quant au second, qui est une adaptation de «Mars» de Gustav Holst, il se révèle être une montée en puissance sombre et oppressante où le mellotron est utilisé avec brio; il s'agit surement de l'un des morceaux les plus marquants de King Crimson.
Au final, malgré une première partie d'album qui fait dans la Redite, la deuxième partie se révèle très intéressante mais ne rend pas cet album marquant pour autant. «In the Wake of Poseidon» , bien qu'ayant été une déception pour moi, reste donc un bon album, intéressant à écouter grâce aux morceaux «Cat Food» et «The Devil's Triangle», mais est loin d'être l'album le plus intéressant du groupe.
Krokodebil ---> Attention, je ne dis pas que tout le CD n'est qu'une redite du précédent: "Cat Food" et "The Devil's Triangle sont totalment différentes de "In The Court...". Mais les trois premiers titres sont vraiment des plagiats, tout particulièrement "Pictures Of A City" .
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