Le premier album des frères Allman ne s’est pas tellement vendu, mais a posé les bases de son successeur, cette fois couronné de succès, le fameux
Idlewild South, considéré à juste titre comme un grand classique du southern rock. C’est d’ailleurs cet album qui lancera cette vague sudiste, bientôt rejointe par
ZZ Top,
Lynyrd Skynyrd et d’autres.
Le premier titre de cet album est le non moins mythique
Revival, devenu un incontournable du live, proposant des mélodies country magistrales soutenues par une section instrumentale excellente, notamment le prodigieux
Duane Allman, et puis bien sur le chant, fortement teinté de soul, est au niveau du reste et contribue à la qualité immense de ce
Revival qui ne pouvait mieux introduire l’album. La barre a été placée très haute mais Don’t Keep Me Wonderin’ et son hard blues l’atteint sans problème, offrant cette fois des riffs plus durs et une efficacité redoutable. Vient ensuite la perle de l’album, le déchirant
Midnight Rider, un blues mêlé à des chants inspirés des gospels, sur fond d’airs de guitare acoustique simples mais extrêmement accrocheurs, la perfection. L’instrumental In Memory of Elizabeth Reed est aussi entré dans la légende, mettant de nouveau en avant les qualités du guitariste
Duane Allman, brillant à chaque instant de ce délicieux passage jam, où bien sur la section rythmique accomplit un travail tout aussi remarquable. Please Call Home fait un retour au blues, avec ce chant implorant toujours aussi expressif et ces mélodies on ne peut plus émouvantes, avant une conclusion plus énergique avec le rythmé Leave My Blues Home, fusionnant judicieusement soul et hard rock. En guise d’hommage, le groupe offre une reprise du géant du blues Willie Dixon, l’incontournable Hoochie Coochie
Man, exécuté à la perfection.
Idlewild South mérite bien son statut de classique, chaque titre est différent et puise dans l’intarissable source musicale afro-américaine ou country, et dans chacun des domaines choisis, les
Allman Brothers et leurs acolytes s’illustrent brillamment, la section rythmique, la guitare, le chant, les orgues, tout est réuni pour faire de cet album un des plus réussis du genre et un renouveau presque inattendu du blues.
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