En 1971,
David Bowie se démarque peu à peu de ses influences folk/pop mais n’est pas encore entré dans sa période dite glam rock. Son nouvel album
Hunky Dory résonne donc encore très année 60 dans l’âme, mais ajoute au répertoire du caméléon une nouvelle liste de grands classiques, ainsi que des costumes toujours aussi excentriques.
En effet, beaucoup de morceaux incontournables jalonnent cet album, à commencer par
Changes et Oh! You Pretty Things, construits tous les deux sur le même modèle, à savoir des couplets folk et un refrain pop hyper-séduisant et faisant fortement penser aux Beatles. Rien de nouveau donc mais l’ingéniosité et la voix de Bowie suffisent pour en faire des perles rares. Kooks fait également écho à la décennie précédente avec son rythme binaire et ses cuivres évoquant un certain Sgt. Pepper, avec un entrain irrésistible et des mélodies pop vraiment délicieuses. Seul passage rock de l’album,
Queen Bitch y met un coup de fouet imparable avec un riff stonien et direct, préfigurant un peu la période glam rock initiée dans l’album suivant. Bowie rend un hommage tout particulier à deux de ses icônes, Andy Warhol et
Bob Dylan. Le premier a droit à un titre à l’image de son art, original et étrange, avec une intro glauque et expérimentale, puis une sorte de folk alternative rappelant le
Velvet Underground. Le second reçoit quelque chose de plus conventionnel, une séduisante ballade semi-folk qui lui ressemble beaucoup. Seul point négatif de l’album,
Life on Mars? est pourtant devenu un classique, faisant presque oublier qu’il n’est rien de plus qu’une ballade pop sans originalité et atrocement niaise. Pour conclure, Bowie choisit l’émotion avec une déchirante ballade folk, The Bewlay Brothers, aux textes bien assortis avec une mélodie dépressive et sublime.
Un peu à l’image des deux titres hommage,
Hunky Dory est à des années lumières de la philosophie novatrice de Bowie et fait un grand pas vers la folk pop des années 60. Pourtant, cet album est une vraie réussite, il s’approprie à merveille ses influences et n’a pas du tout l’air déjà entendu, ce qui est quelque part une autre expression du talent de Bowie, qui après ça tentera quand même de s’éloigner de ses bases avec le
Fameux Ziggy Stardust.
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