Aymeric Silvert fait partie des guitaristes français qui font leur chemin à l'ombre de participations, sessions studios ou encore show cases pour leur différent endorseurs.
Des mecs talentueux qui dès qu'ils en ont l'occasion nous offrent un album au sein duquel tout ce qui compte pour eux, qui constitue leur univers musical et parfois personnel nous est proposé. C'est là, dans ces disques, que la richesse de l'artiste, sa complexité et par dessus tout, son talent, nous apparaît.
Ce disque même si il ne représente pas son premier enregistrement, contient énormément de choses, de thèmes différents, d'influences donc, de palettes nuancées le tout formant un contenu à la croisée de plusieurs routes comme si, ne pouvant en choisir une en particulier, Aymeric nous incitait à toutes les parcourir.
Étant guitariste, Perpetual nous ouvre un des chemins musicaux empruntés, le son est millimétré, l'intro d'une fluidité qui ne laisse aucun doute quand à ce qui va suivre, titre mid-tempo il permet à Aymeric de nous offrir un panel de son jeu avec beaucoup de retenue. Ce titre hisse la barre très haut car sans démonstration excessive tout est là, une musicalité associée à des arrangements subtils (les petites notes de clavier / orgue par ci par là) des breaks aériens, sans doute un des titres les plus "progressifs" de l'album.
Alone nous ouvre une autre route, premier titre chanté de cet album, Aymeric nous offre un texte aussi simple qu'efficace et sa voix fait mouche, le morceau est entraînant, catchy sans être léger, une belle réussite car peu de guitaristes s'avèrent également être de bons chanteurs. Malgré son apparente facilité ce titre est là encore très fouillé, il fourmille de petites choses qui ne se découvrent qu'après quelques écoutes. Cette façon de cacher ces petits bijoux pour mieux les offrir est une constante dans cet album, il vous faudra vraiment l'écouter pour en prendre possession mais, il en vaut la peine.
Gimme me your roots est un des titres "hommage / interlude" de l'album, c'est Stevie Ray Vaughn qui est à l'honneur. Titre sympathique mais n'apportant pas grand chose au delà du plaisir qu'à du se faire Aymeric en l'enregistrement.
Avec
Can you feel the Rain on reprend les choses sérieuses, au delà du fait que c'est le second titre chanté, ce morceau est un tube en puissance, un truc à part, une vraie réussite. Dès les premières mesures l'inspiration
Pink Floydienne éclate au grand jour, c'est superbe, un truc comme celui là je n'en avais plus entendu depuis...je ne sais plus et au fond je m'en tape.
La voix d'Aymeric fait mouche et toujours cet empilage de sons, de guitares, de thèmes s'imbriquant les uns dans les autres jusqu'à former ce morceau simple et complexe à la fois, les arrangements sont à tomber et tant qu'à faire rebondir, c'est de mon point de vue le titre le plus fort de cet album.
Second interlude ou hommage de l'album Swedish Viking dont rien qu'au titre on se doute à qui il réfère; est un truc léger ou le côté Schredder est lâché, bien sur les "plans" ont un côté "déjà entendu" ce qui somme toute est assez naturel dans ce genre d'exercices. Pour autant ne boudez pas votre plaisir, le titre est classe et dans le genre, excellent.
Guilty est le troisième titre chanté le résultat est sympa, plus de mid-tempo, le titre est Rock bien entraînant, la prod fait une fois de plus mouche. Titre visiblement plus taillé pour la scène que les deux autres je ne doute pas qu'il prenne une autre dimension parce qu'il a tout pour ça des choeurs parfois marrants (les "hey, hey") un solo parfait découpé en deux phases qui déchirent leur race, que du bon.
Avec Flame & C° on va plus loin que le simple interlude, ce morceau porté par un rythme de guitare electro acoustique relayé par une ligne mélodique lumineuse jouée à l'electrique est représentatif de part sa variation et sa richesse de ce qu'est cet album. Ce titre est un instant de bonheur absolu, écoutez le jeu de basse, les percussions, la légèreté de la batterie et es thèmes joués par Aymeric, une réussite totale.
L'exercice va être moins réussi avec Metalo-Jazz et C'est la vie, pas qu'ils soit moins bien joués non mais bon, le précédent est un fugace instant de magie et là pour sympas que soient ces titres, cela ne fonctionne plus aussi bien. Attention là encore ces morceaux sont loin et même très loin d'être mauvais (solo / break de batterie sympa dans C'est la vie) c'est juste que, il ne sont pas du même tonneau.
Smelly Rosie n'est pas loin de ré éditer l'exploit de Flame... bien que plus Fun, ce titre countrysant à la Youri De Groote est vraiment fun, un truc complètement fou ou la classe guitaristique d'Aymeric fait merveille,ce titre nous amène vers le morceau de fin de cet album de façon totalement décontractée.
Erin, le voilà le titre de fin et croyez moi, ma magie revient. Bien sur le titre à des accents Celtiques prononcés mais une fois de plus, la subtilité de la composition, cette façon qu'aura eu Aymeric d'amener les choses par touches successives sans rien brusquer, en nous installant dans un fauteuil de première classe participe à la totale réussie de ce titre.
Afin de finir en beauté le titre est chanté et il vite évident que ce titre est important pour Aymeric, sa voix fait merveille sur un titre aussi enjoué, belle conclusion à un album qui fait plus que tenir la route.
Avec ce
Guilty, Aymeric Silvert s'offre une belle et grande entrée dans le cercle restreint des guitaristes français ayant réalisé un album tenant la route. Je l'aurais dit plus haut, il a tout jeté dedans et si du coup tous les titres ne sont pas égaux, il n'y a aucun remplissage. ajoutez à cela un talent de compositeur et surtout d'arrangeur associé à une production absolument sans faille et vous tenez là une belle carte de visite. Je suis curieux maintenant de voir la suite.
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