Far from the Pictures

Liste des groupes Jazz Rock Kat Onoma Far from the Pictures
ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Kat Onoma
Nom de l'album Far from the Pictures
Type Album
Date de parution 1995
Labels EMI Records
Style MusicalJazz Rock
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Artificiel Life 04:54
2. Idiotic 04:23
3. Video Chuck 05:52
4. La Chambre 03:02
5. Bingo 04:45
6. A Sade Tale 01:47
7. Reality Show 05:15
8. No Poem 04:23
9. Love Loop 05:20
10. Le Déluge ( D'Après Moi ) 03:49
11. Blue Velvet 01:14
12. John & Mary 04:35
13. Missing Shadow Blues 04:23
14. A Birthday 06:11
Total playing time 59:53

Acheter cet album

 $14.00  34,80 €  35,46 €  £28.43  $47.64  32,89 €  35,99 €
Spirit of Rock est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Kat Onoma


Chronique @ DHT06

21 Novembre 2017

À la façon d’un commentaire

Sorti la même année que « Yes » de Morphine, de l’autre côté de l’Atlantique, « Far from the Pictures » de Kat Onoma est un album qui commence d’une manière légèrement plus agressive et plus dissonante que les autres, si l’on en croit « Artificial Life », où les apparitions de la trompette, en mode free jazz, contrastent toujours aussi bien avec les instrumentations rock, et la symbiose entre tous les timbres, en même temps, se fait attendre comme ce fut déjà le cas, à plusieurs reprises, lors des précédents opus.
« Idiotic » met en avant la parole de préférence au chant, cependant le son s’est bien durci depuis « Billy the Kid », et les accords de guitare qui déraillent habilement dans la distorsion, comme autant de dérapages contrôlés, laissent penser que c’est à ce stade de leur discographie, s’il faut dater un début, que l’influence de Nirvana se fait sentir de manière presque tangible chez eux. Le son grunge se confirme au détour de « Video Chuck », titre d’autant plus intéressant que, outre les gros sons bien électriques, on a droit à un travail plus recherché au niveau de la section rythmique et de la batterie de Pascal Benoit.

« La Chambre » marque une accalmie, tant au niveau du tempo que des sonorités, qui suggèrent la possibilité d’une version folk. La ponctuation, au sein du disque, repose du coup sur une alternance linguistique, où le passage de la langue anglaise à la langue française autorise un mouvement de recul, une prise de distance. « Bingo », très blues et très rock, regarde vers les premiers ZZ Top.
Si « A Sad Tale » renoue avec la lenteur coutumière du groupe depuis ses débuts, la voix passe, de loin, au premier plan, à la façon d’un commentaire, ce qui dénote une certaine variété d’approches dans la répartition des intensités vocales et instrumentales.
« Reality Show » privilégie de nouveau la parole de préférence au chant, sur un rythme appuyé, et suscite l’étonnement par la coexistence de l’anglais et du français qu’il s’autorise, une perspective qui souligne en fait la littérarité du texte.

On a déjà eu l’occasion de relever le fait que la sophistication fait partie des défauts du groupe, mais c’est un défaut en l’occurrence pardonnable, car compensé par d’autres qualités : la gravité, le mystère, le caractère, la constance et les aspects bruts de l’influence blues. L’excès de prétention culturelle, s’il avait lieu, se ferait tailler le portrait à coups de burin.
Le faux calme, hypnotique, de « No Poem » et de « Love Loop », ce dernier étant bien marqué par la distorsion à certains endroits, va d’ailleurs dans ce sens. L’écueil qui subsiste tient davantage à la présence dominante, au final, de la voix, alors que les instruments ont tellement à dire eux aussi (et on aimerait parfois les entendre plus), ce qui fait de Kat Onoma un groupe de rock littéraire, leur principal point commun avec les Stranglers.
« Le Déluge (d’après moi) » situe le texte français sur un terrain nettement plus rock et plus chargé, dans le bon sens du terme, que « La Chambre » ne l’avait fait, ce qui complique utilement l’interprétation que l’on peut esquisser à l’écoute : tout se tient, sur la base de choix qui ne sont pas toujours faciles à comprendre, et cette résistance entretient l’envie de revenir à l’album pour apprendre à mieux en cerner l’intention.
C’est encore plus vrai avec le remarquable « John & Mary » qui, après les caresses du saxophone de « Blue Velvet », restitue le groupe dans la richesse de ses couleurs tout en prolongeant la tradition du tandem masculin (Rodolphe Burger) / féminin (Rebecca Pauly), narratif et parlé, en hommage au « Bonnie & Clyde » de Gainsbourg. La force tranquille de « Missing Shadow Blues » contribue à bonifier la fin du disque, tout comme la sérénité d’ « A Birthday ».

D. H. T.

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire