Dangerous Toys

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15/20
Nom du groupe Dangerous Toys
Nom de l'album Dangerous Toys
Type Album
Date de parution 1989
Labels CBS Records
Style MusicalHard-Rock
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Teas'n, Pleas'n
2. Scared
3. Bones in the Gutter
4. Take Me Drunk
5. Feels Like a Hammer
6. Sport'n a Woody
7. Queen of the Nile
8. Outlaw
9. Here Comes Trouble
10. Ten Boots (Stompin')
11. That Dog

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Dangerous Toys


Chronique @ adrien86fr

12 Fevrier 2012

Sleaze Metal kings from Texas..

« Etre dans le vent, c’est l’ambition de la feuille morte. » Cette magnifique sentence dont on impute la paternité au philosophe traditionnaliste français Gustave Thibon (1903-2001) se veut être significative et pertinente dans nombre de domaines artistiques et culturels ou le conformisme corrompt malheureusement bien trop souvent l’originalité de la démarche créatrice immaculée au profit d’un besoin de reconnaissance exacerbé ou pis, de prérogatives pécuniaires excrémentielles. Certains artistes remarquables peuvent néanmoins se targuer non sans fierté de ne pas saisir le sens de cette maxime car honorablement et naturellement enclins à la prise de risques et à l’écoute de leurs aspirations personnelles sans jamais succomber aux sirènes nauséabondes de l’infecte néo-capitalisme avarieur d’âmes. Même au sein de la très commercial scène sleaze rock/hair metal américaine des années 1980, il est possible de trouver quelques entités singulières et uniques qui à défaut d’avoir surfé aveuglément sur le mainstream prirent le soin de proposer l’objet d’une création musicale un temps soit peu personnelle et sincère à l’instar d’un certain Dangerous Toys.

Dangerous Toys nait de la rencontre en octobre 1987 à Austin au Texas du vocaliste Jason McMaster (ex Watchtower) avec le groupe local Onyxx alors composé des guitaristes Tim Trembley et Scott Dalhover, du bassiste Mike Watson et du drummer Mark Geary. Maintenant fronté par un nouveau chanteur d’expérience ayant fait ses armes durant six ans et un full length derrière le microphone du combo de thrash progressif Watchtower, Onyxx se rebaptise Dangerous Toys et acquiert au cours de l’année 1988 une réputation scénique inégalable qui lui permet de dégotter rapidement son record deal avec le géant Columbia Records. Avec le départ inexplicable du six-cordiste Tim Trembley, Dangerous Toys prend la forme provisoire d’un quatuor avant de rentrer en septembre 1988 aux Sound City Studios de Van Huys en Californie afin d’y enregistrer son premier album sous la houlette du légendaire Max Norman (Ozzy Osbourne, Megadeth, Death Angel, Savatage, Loudness, Lizzy Borden, Y&T, Lynch Mob...). L’opus éponyme « Dangerous Toys » sort ainsi le 9 mai 1989 sous le catalog number CK 45031.

Que dire de l’an de grâce 1989 si ce n’est qu’il fut un excellent cru en matière de hard rock permanenté et lipstické avec notamment les exemplaires et inoubliables premières offrandes des anthologiques Skid Row, Winger, Enuff Z’Nuff, Pretty Boy Floyd, Bang Tango, Warrant et autres Dangerous Toys pour ne citer que quelques uns des groupes qui d’une façon plus ou moins originale monopolisèrent l’antenne de MTV et les covers des Kerrang! et autres Hit Parader au cours des instants ultimes de la sainte décennie 80 ? Originaire du Lone Star State, le gang sudiste de Jason McMaster se doit de ne pas être un simple groupe stéréotypé Sunset Boulevard mais de constituer à contrario une entité racée offrant à l’auditeur un premier effort sortant de l’ordinaire et particulièrement tape-à-l’œil à l’image de Bill Z. Bubb, clown maléfique et accessoirement mascotte de Dangerous Toys présent sur la pochette du disque signée du pinceau d’un certain Tommy Pons qui aurait trouvé son inspiration pour sa conception dans les pages du roman « It » (1986) de Stephen King et dans le visuel du film « Killer Klowns from Outer Space » (1988) de Stephen Chiodo. Ainsi, quel plaisir de faire connaissance avec le hard rock d’obédience roots au groove absolument imparable de l’introductive « Teas’n, Pleas’n » trahissant d’un point de vue musical au passage les origines sudistes du quintette ! Narrant avec humour les déboires d’un jeune sleaze rock motherfucker se trouvant nez à nez avec le mari de la milf au quotient intellectuel d’huître dont il vient de nettoyer les conduits, ce titre qui constitue d’ailleurs l’un des deux singles du disque permet aussi de prendre la mesure de l’étonnante ressemblance entre le timbre vocal de Jason McMaster et celui de W. Axl Rose. A n’en point douter et malgré ce détail pour le moins intriguant qui pourrait laisser supposer le contraire, « Dangerous Toys » constitue une expérience musicale assez différente de ce que propose alors la masse brushée de l’époque. Remarquablement empreint d’un feeling hard rock transpirant la fin des 70’s entre autres, ce premier opus éponyme présente l’intérêt majeur de proposer des titres racés à l’image de l’enthousiaste « Bones in the Gutter », de la pétillante et très roots rythmiquement parlant « Take Me Drunk » ou encore de la somptueuse et mélodique « Queen of the Nile ».

Même si le disque se veut globalement être empreint d’une personnalité agréablement originale, relevons néanmoins quelques composantes assez conventionnelles qui permettraient alors assez difficilement de distinguer le combo d’Austin de ses contemporains uniformisés. Ainsi, la sympathique mais on ne peut plus formatée bande FM « Scared » ravira les amateurs de tubes glam à beugler sous la douche en se massant langoureusement les pectoraux et la tablette de chocolat avec du Zest Fraîcheur Extrême Citron. Egalement et illustrant le fait qu’il soit impossible en 1989 d’enfreindre la Loi même pour un groupe à la démarche exclusive et relativement anti conventionnelle, notons la présence de l’indispensable ballade « Feels Like a Hammer » qui assez énergique et quelques fois même vindicative constitue le témoin privilégié d’un W. Axl Ro.. euh euh d’un Jason McMaster éprouvé sentimentalement parlant ressassant en long en large et en travers le départ de sa promise dans un espoir thérapeutique illusoire. Au chapitre des moments particulièrement inoubliables de ce « Dangerous Toys » dans l’ensemble enthousiaste et original, mention spéciale à l’excellente et désopilante « Sport’n a Woody » traitant avec humour de la réaction physiologique normale et on ne peut plus naturelle dont l’entrejambe de tout rock n’ roll motherfucker qui se respecte s’avère être l’objet quand situé à proximité d’un être ovairisé marqué si possible par la beauté et par des formes esthétiquement prononcées dans la limite du raisonnable néanmoins. Aussi, remarquons la très bonne facture d’ « Outlaw » scellant définitivement le caractère sleaze de Dangerous Toys : pratiquant un hard rock inspiré d’obédience roots et traitant lyriquement de divers sujets d’importance primordiale parmi lesquels le sexe, l’alcool et la violence de la rue ; le gang de rock n’ roll crasseux du Lone Star State s’avère bel et bien être un groupe de bad ass sleaze motherfucking rock n’ roll et ce pour le grand bonheur des amateurs invétérés dudit style. Enfin, petit clin d’œil aux amateurs du metal de la Mort qui seront très certainement ravis d’apprendre que le batteur des Jouets Dangereux Mark Geary porte sur la photo de groupe ornant la back cover de l’album un magnifique t shirt sans manches à l’effigie de l’immuable et référentiel Death.

Auteur d’un premier album frais, inspiré mais surtout doué d’une personnalité originale et globalement exclusive faisant honneur aux racines du rock n’ roll et à son identité sudiste, Dangerous Toys sort incontestablement du lot lorsqu’il est question des légendaires et fameuses entités musicales de sleaze rock/hair metal de la seconde moitié des immuables années 80. Sans constituer un réel chef d’œuvre indiscutable car présentant néanmoins quelques aspects perfectibles pardonnables et à mettre sur le compte des erreurs de jeunesse et d’un manque d’expérience relatif, l’intérêt de ce premier disque éponyme réside principalement dans la démarche extra-ordinaire qu’il investit avec fierté au sens le plus littéral du terme ainsi que dans l’énergie et la bonne humeur véhiculées par les onze titres qui composent la galette. Un album on ne peut plus digne d’intérêt accessoirement illustré par un artwork réussi qui ravira certainement les simples amateurs de hard rock comme les maniaques et inconditionnels du légendaire et irretrouvable sleaze rock/hair metal.




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