Lors de la présentation de "
Sting in the Tail", nous vous parlions de cette préférence qu'a le scorpion pour le suicide plutôt que pour la reddition. Malheureusement, si cette référence faisait notre admiration devant la décision du légendaire combo allemand de mettre un terme à sa carrière en pleine gloire, plutôt que de continuer coûte que coûte en se voyant dépérir, il n'en va plus de même aujourd'hui. Alors que le 'venimeux quintet' venait de réussir son retour au premier plan avec ses 3 derniers albums, le voilà qui replonge dans ses travers, à savoir une énième compilation aux ficelles fines comme des câbles d'amarrage.
Il est vrai que le contenu de "
Comeblack" n'a rien de déshonorant si l'on s'en tient à la qualité brute des titres le composant. Mais quel est l'intérêt de nous balancer encore et encore les mêmes titres ? En effet, la première moitié de cet opus voit
Scorpions nous 'offrir' une relecture de quelques-uns de ses titres les plus célèbres, initiative qui tombe vite à plat, les nouvelles versions restant très proches des originales, et la sélection n'ayant rien de surprenant. Tout juste pourrons-nous apprécier un "
Rhythm of Love" plus brut que sur "
Savage Amusement". Mais pour le reste, ça sent méchamment le réchauffé, "
Blackout" ayant même le mauvais goût de montrer les limites vocales de Meine, incapable de repousser le célèbre cri final, alors que l'enchainement des sempiternelles balades "Winds Of Change" et "
Still Loving You" en viendrait presque à rendre ces titres insupportables pour cause d'overdose !
Plus intéressante, la suite est censée rendre hommage à plusieurs groupes ayant influencé nos 'vénérables teutons', idée intéressante à la base mais qui ne décolle qu'à de très rares occasions,
Scorpions ne s'autorisant que peu d'écarts par rapport aux interprétations historiques. Si la version du "Tainted
Love" de Gloria Jones (rendu célèbre par
Soft Cell pendant les années 80) n'a rien d'original après la relecture qu'en avait déjà faite Marilyn Manson, celle de "Children Of The Revolution" de T-Rex reste la plus accrocheuse, les Allemands se l'étant parfaitement appropriée avec des guitares bien heavy. Pour le reste, à l'exception du refrain plus ample de "Ruby Tuesday" des Rolling Stones, nous avons droit à des interprétations qui restent collées aux originaux pour un résultat certes agréable, mais à l'intérêt des plus limités.
Et voilà comment plomber sa fin de carrière avec un coup marketing léger comme une choucroute au munster. Les fans inconditionnels auront beau argumenter que
Scorpions nous offre un beau cadeau d'adieu et que l'ensemble reste agréable à l'écoute, il n'empêche que les Allemands sont trop récidivistes en la matière pour que nous tombions à nouveau dans le panneau. Et nous vous épargnerons le bonus hexagonal consistant en une indigente version franco-anglaise de "
Still Loving You" en duo avec Amandine Bourgeois, gagnante de la saison 6 de la Nouvelle Star. Non vraiment, voir ces légendes partir sur un coup aussi foireux est trop triste et nous en serions presqu'à en souhaiter un nouveau véritable album pour leur permettre de sauver l'honneur…
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