Un an après son excellent premier album éponyme «
L.A. Guns », les flingues de Los Angeles sont de retour et sortent « Cocked and Loaded » le 22 août 1989 toujours sur Vertigo Records. Line up inchangé toujours composé des charismatiques Phil Lewis au micro, Tracii Guns et Mick Cripps aux guitares, Kelly Nickels à la basse et Steve Riley derrière les fûts, on est ainsi en droit de s’attendre à une suite logique et cohérente au premier opus, dans un pur style sleaze rock hollywoodien qui s’avère être désormais la marque de fabrique du gang de Sunset Boulevard. Cette attente légitime devient quasi certitude lorsque l’on jette un coup d’œil à l’artwork de l’album ; pochette représentant une pin up tatouée d’un dragon sur la cuisse chevauchant un Colt géant, et photo intérieure mettant en scène le combo tout de cuir vétu et chaussé de cow boy boots dans un harem d’obédience orientale.
A peine le très court premier morceau introductif « Letting Go » entamé, on remarque que le style pratiqué s’avère être inchangé, mais que l’album bénéficie néanmoins d’une production supérieure à celle de son prédécesseur, conférant plus de puissance au son, et avouons le, affectant légèrement le charme relativement underground que le groupe avait acquis avec le sacro saint «
L.A. Guns ». Il faut s’y résoudre,
L.A. Guns n’est plus un groupe débutant, ne squatte certainement plus les love motels désaffectés de West Hollywood ; mais s’avère être désormais un groupe vivant avec les moyens de ses ambitions. Après un très court morceau introductif (1 mn 22) qui met indéniablement l’eau à la bouche et fait disparaître la moindre appréhension quant à la veine de cet album, les hostilités sont lancées avec « Slap in the Face », un excellent morceau on ne peut plus charismatique qui ne fait que confirmer que ce « Cocked and Loaded » sera sans doute un grand album. Bien que mieux produit que son prédécesseur, le son de cet album s'avère être tout de même en phase avec l'esprit et le feeling dégagé par les compositions. A l'image d'un "Rip and Tear" très rock n' roll dont un
Mike Ness n'aurait pas renié le riff d'introduction, le style sleaze rock du premier album se confirme au fur et à mesure des titres plus jouissifs les uns que les autres, "Never Enough", "Magdalaine" et "Showdown (Riot on Sunset)" et ses magnifiques touches de cuivre en tête.
Néanmoins, ce "Cocked and Loaded" qui paraissait si bien parti pour être la suite logique et cohérente du premier album éponyme contient son lot d'interrogations. En effet, alors que le sleaze rock se doit d'être un style sans concession et allant droit au but,
L.A. Guns s'essaye à l'expérimentation musicale notamment avec "Malaria", qui n'étant pas un mauvais morceau en soi a néanmoins du mal à coller au reste de l'album. Il en est de même avec la splendide et planante "The Ballad of Jayne", délicieuse ballade comblée d'un magnifique solo qui tend cependant à casser le rythme imposé par le début de l'album. Un comble ! Que dire des "Sleazy Come, Easy Go", "Give a Little", "I'm Addicted" ou encore "17 Crash", qui sans réelles saveurs, apparaitront comme les zones les plus ombragées de ce "Cocked and Loaded" pourtant pensé et conçu sous le soleil de Los Angeles. Remplissage ? Difficile à croire compte tenu de la longueur de l’album (54 mn 24) et de ses 14 pistes.
Malgré de très bons morceaux qui confirment le style et le charisme du groupe, « Cocked and Loaded » s’avère être un effort assez inégal dans son ensemble, de par ses maladresses (morceaux dispensables et trop grande longueur de l’album) et une production peut être radicalement trop évoluée par rapport à celle de l'excellent 1er album. On attendait peut être trop de
L.A. Guns suite au très inspiré "
L.A. Guns". Néanmoins, un album digne d'interêt qui tend malgré tout à se bonifier avec le temps.
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