Des albums « rupture », nous en avons rencontrés plusieurs depuis les débuts d’Hubert-Félix. Ces changements ont eu un impact sur le style musical en lui-même, notamment quand il a tourné la page avec le groupe Machin, les sonorités folk et Tony CARBONARE.
En 1990, après une collaboration approchant la décennie avec Claude MAIRET, Hubert-Félix tourne encore une page en nous présentant cet album qu’il est parti enregistrer aux Etats-Unis.
Les musiques ainsi que les textes de ces neuf chroniques sont créés en solitaire, d’autant plus que les musiciens américains jouent ce qu’on leur demande et n’apportent en aucun cas leur touche personnelle. Leur façon de procéder est bien différente des pratiques françaises.
Au bout du compte, ce procédé me satisfait complètement du fait qu’aucune influence extérieure ne vient modifier le ressenti, la sensibilité et la créativité de l’artiste.
Textuellement, HFT met fin au mal-être constant si bien mis en musique sur la quasi-totalité des albums précédents. Avec
Chroniques Bluesymentales, il nous fait part de son ressenti sur le monde qui l’entoure, ses dérives, ses aberrations, ses souffrances, comme le sort des enfants, premières victimes de la folie humaine.
Il aborde également les souffrances causées par le sida, le sort des sans-abris, mais aussi ce besoin de retrouver parfois ses origines, sans doute pour comprendre certaines souffrances enfouies en nous, retrouver ces moments qui se sont échappés de notre mémoire.
Il évoque également l’amour, ce besoin d’avoir l’autre à ses côtés à chaque seconde, de tout partager à deux, les bons moments comme les mauvais, les doutes, les espoirs, une sexualité sans tabous à travers laquelle on s’offre entièrement à l’autre...
Nous avions eu le plaisir de découvrir « Septembre Rose » sur l’album Eros Uber Alles, sur
Chroniques Bluesymentales, « Misty Dog in
Love » aborde à nouveau un côté positif dans la vie de HFT qui ne relatait avant ces deux albums que les côtés très sombres de son existence.
Je ne compte pas décortiquer les neuf titres que je vous laisse découvrir par vous-même. Les thèmes abordés y sont divers et souvent cachés dans la prose métaphorique de l’artiste.
Musicalement, HFT met fin au rock que nous trouvions dans les deux albums précédents. Les guitares sont claires et/ou légères et s’expriment la plus grande partie du temps sur des airs légers ou mélancoliques. Beaucoup de ballades su succèdent ; pas de grands solos techniques, une musique plutôt simpliste et peu originale.
J’associe davantage cette musique à un mélange de chanson française et de pop/rock. La batterie nous invite peu à la suivre, étant plus un accompagnement en accord avec les guitares. Des airs répétitifs qui devraient plaire davantage aux personnes n’étant pas de grands fans de HFT car plus abordables musicalement.
«
Zoo Zumains Zébus » a ce mélange de rock, de twist, d’airs punky (très légers) qui lui donne un air frais malgré ses sonorités vieillottes. Il me donne envie de bouger malgré un petit air répétitif qui brise mon attention au bout d’un moment. Des airs répétitifs que nous retrouvons sur beaucoup de titres. J’avoue ne pas être très tolérante vis-à-vis de ça.
«
Un Automne à Tanger » est un titre que vous entendrez régulièrement sur les best of et les lives de Thiéfaine mais me concernant, ce titre ne me prend pas aux tripes. Je le trouve un poil mou sans provoquer en moi une réelle émotion.
Au final, j’accroche moins musicalement. Je trouve cet album agréable et bon mais pas phénoménal malgré des airs fortement appréciés par la masse.
Certains trouveront peut-être ma note sévère mais en ce qui me concerne, un 13, c’est bien sans être percutant. Cet album n’est pas homogène. J’aime lorsque nous trouvons un fil conducteur, dans la musique, dans les textes etc., qu’un album soit une œuvre, qu’on écoute tout comme on lirait un livre. Me balader de chanson en chanson sans pour autant avoir des musiques qui me parlent vraiment me fait lâcher un peu l’affaire. Les textes sont, quant à eux, toujours aussi magnifiques...
Pour Un Automne A Tanger (mélodie que j'affectonne de toute façon), paraît qu'il faut lire les bouquins de Paul Bowles ou Allen Ginsberg pour "capter" l'ambiance. A voir...
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