En 1975, Bruce était un rebelle sur le point de se faire évincer de sa maison de disque mais était aussi perçu comme celui qui pouvait sauver le Rock N' Roll. Il dépensa tout ce dont il disposait: patience, énergie, heures de studio, endurance du E Street Band pour ficeler ce truc.
Born to Run allait changer la donne pour le Boss. En effet, l'album est devenu un monstre, son premier grand succès suite aux échecs des deux albums précédents. Il est le premier gladiateur qui définira ce que Springsteen représentera durant au moins les dix années suivantes.
L'album commence sur les chapeaux de roue, sur le titre qui ouvre l'album, il n'y pas de structure traditionnelle: couplets-refrains. "Thunder Road" commence par une intro à l'harmonica puis suit un chant accompagné d'un piano de plus d'une minute trente jusqu'à qu'intervienne la guitare, enfin le morceau fini par le saxophone. Tout ces éléments sont réunis pour faire de cette chanson un véritable hymne à l'évasion.
La seconde piste est de structure assez simple mais qui reste quand même très bon où le saxophone est présent tout au long de la chanson. "
Tenth Avenue Freeze-Out" raconte vaguement l'histoire du E Street Band, mais le fond des paroles reste assez flou.
Arrive enfin la troisième piste où cette fois ci, les guitares se font bien entendre. Assez Bref, "Night" nous propose donc un rock pétardant qui raconte l'histoire d'un ouvrier qui, après avoir travaillé toute la journée s'enfuit dans la nuit pour aller faire des courses et chercher la femme de sa vie.
"Backstreets" est un morceau majestueux qui commence par une magnifique intro au piano, d'une durée dépassant les six minutes, le couplet reste assez calme, en revanche, le refrain qui suit est très accrocheurs avec en plus les musiciens du E Street Band qui le mettent en avant. Musicalement, il y a une certaine ressemblance avec "Positively 4th Street" de Dylan.
Le titre éponyme est sans doute sa meilleure composition, Une magnifique chanson d'amour adressée à une certaine Wendy écrite autour d'un (simple mais très efficace) riff d'ouverture où douze pistes de guitares sont superposées. Un véritable hymne de la rue chanté avec passion. Cette chanson a même été classé 21ème meilleure chanson de tout les temps par le magazine Rolling Stone.
"She's The One" avec son rythme saccadé et le piano rappelle ce bon vieux rock n'roll des année 1950, Springsteen lui même affirme que cette chanson est un hommage à Buddy Holy.
Histoire de calmer le jeux, "Meeting Across
The River" constitue un pont entre le dernier morceau puissant et le dernier plus épique. Plus calme, jazzy et sombtre, la chanson raconte l'histoire d'un évadé de prison qui cherche à retrouver son ami.
La dernière piste est sans doute celle qui résume le mieux l'album, épique, d'une durée de presque dix minutes, elle raconte une histoire d'amour au coeur de la violence des gangs. Elle débute par une intro assez tristounette au violoncelle puis suit la mélodie au piano jusqu'à l'envolée à la guitare au refrain.
En résumé, cet album est sans doute le meilleur du boss où rien n'est à jeter, huit pistes seulement certes, mais huit monuments qui sont presque tous interprétés lors de ses concerts. Je le conseille donc à tous les fans de Rock qui se respectent. Un véritable pilier dans l'histoire de la musique moderne. Ce chef-d'oeuvre est même un de mes albums de chevet (sachant que je suis un hardos). Dans son obstination à faire un grand disque, Springsteen a donné naissance à une oeuvre intemporelle qui nous éclaire sur les joies et les douleurs de l'aspiration à la grandeur.
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