Band on the Run

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18/20
Nom du groupe Wings
Nom de l'album Band on the Run
Type Album
Date de parution Décembre 1973
Style MusicalPop Rock
Membres possèdant cet album32

Tracklist

Re-issue in 1999 by Parlophone with a bonus disc.
DISC 1 - BAND ON THE RUN
1. Band on the Run
2. Jet
3. Bluebird
4. Mrs. Vandebilt
5. Let Me Roll It
6. Mamunia
7. No Words
8. Helen Wheels
9. Picasso's Last Words (Drink to Me)
10. Nineteen Hundred and Eighty Five
DISC 2 - 25TH ANNIVERSARY EDITION (Re-Issue 1999)
1. Dialogue Intro/Band on the Run - (Nicely Toasted Mix)
2. Band on the Run (Original Background)/Dialogue
3. Band on the Run - (Barn Rehearsal - 21st July 1989)
4. Dialogue/Mamunia (Original Background)
5. Bluebird (Live Version, Australia 1975)
6. Dialogue/Bluebird (Original Background)
7. Dialog/No Words (Original Background)
8. No Words (Original)/Band on the Run(Original Illustration)/Dialog
9. Jet (Original from Picasso's Last Words Background)/Dialogue
10. Jet - (Berlin Soundcheck, 03/09/1993)
11. Dialogue
12. Nineteen Hundred and Eighty Five (Original Background)/Dialogue
13. Mrs Vandebilt (Original Background)/Dialog
14. Let Me Roll It (Cardington Rehearsal, 05/02/1993)/Dialog
15. Mrs Vandebilt (Background)/Dialogue
16. Helen Wheels (Crazed)/Dialogue
17. Band on the Run (Strum Bit)/Dialogue
18. Picasso's Last Words (Original Background)/Dialogue
19. Picasso's Last Words (Drink to Me) (Acoustic Version)
20. Band on the Run (Nicely Toasted Mix)/Dialogue
21. Band on the Run (Northern Comic version)

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Wings

Paul McCartney


Chronique @ Zardoz

10 Août 2012

Le sommet de Macca post-Beatles !

Voici un disque très très important pour moi. Je n'exagère pas. Vous connaissez tous le principe de l'île déserte, cette question à la con, à laquelle peu de personnes peuvent réellement et sincèrement répondre : quel disque embarqueriez-vous avec vous sur une île déserte ?, à supposer qu'il y ait évidemment l'électricité sur cette île... Hé bien, sachez que Band on the Run, troisième album de Paul McCartney & The Wings, s'il ne serait pas LE disque que j'embarquerais, serait en tout cas LE disque de Paul McCartney que j'embarquerais. J'aurais à hésiter avec Ram (1971) et Chaos And Creation In The Backyard (2005), qui sont les deux meilleurs albums solo de l'ex-Beatles, mais au final, Band on the Run gagnerait sans aucun doute. Vous dire si je l'adore et si je le trouve fantastique, ce disque ! Band on the Run est un disque tout simplement parfait de chez parfait. 41 minutes (plus aux USA, car il y à un titre supplémentaire) éblouissantes. C'est bien simple, McCartney, ici, est à son sommet, son zénith absolu, non pas que ses précédents albums (McCartney en 1970, Ram, et les deux premiers des Wings : Wild Life et Red Rose Speedway) ne soient pas bons, oh que non, mais... mais, là, c'est tout simplement du grand art. Du Grand Art, même, en majuscules. Et sous une pochette assez mythique, ce qui ne gâche rien.

Aaah, cette pochette... Prenez un mur de briques classique. Foutez-le dans le noir, avec un gros projecteur pour l'éclairer au centre, et foutez, ensuite, neuf personnages en tenue de taulards, pris en flagrant délit d'évasion (le titre signifie 'groupe en cavale'). On distingue, sur cette pochette, non seulement les Wings (à l'époque au nombre de trois : Macca, sa femme Linda et Denny Laine, les deux autres, McCullough et Seiwell, ayant quitté le groupe pour divergences financières), mais aussi des célébrités britanniques (ou américaines) de l'époque : Christopher Lee, James Coburn, Clement Freud (le barbu, de la famille du fameux psychanalyste, et critique gastronomique et futur politicien), un boxeur, un autre acteur... Au dos, on a trois photos des membres, avec divers obJets, sur une table : passeports, notes, tasse de thé, cigare, tampon, stylos, feuilles de papier, cendrier rempli, cuillère, sous-main, règle... A l'intérieur, sur la sous-pochette, on a d'un côté les paroles des chansons, et de l'autre, une photo des trois Wings, avec une ribambelle de petits enfants noirs, en noir & blanc. Photo prise sur les lieux de l'enregistrement de l'album.

Band on the Run a ceci de particulier, justement, d'avoir été enregistré non pas au Royaume-Uni, non pas aux USA, ou en Europe, mais...au Nigeria, à Lagos ! Le titre de l'album est un double sens entre la photo de pochette et le fait que le groupe s'envole loin pour accoucher les 10 titres (9 sur la version britannique) de l'album. A noter que le fait que le groupe enregistre au Nigeria ne sera pas sans conséquences : politiques et sociales. Sociales : le groupe se fera agresser au couteau à leur arrivée, ils se feront voler des carnets de notes ; et Macca, aussi, sera victime d'un malaise consécutif à une trop grosse consommation de clopes et au changement climatique radical entre la perfide Albion et Lagos, frôlant l'apoplexie, à la grande terreur de Linda et de leurs proches, il a apparemment failli calancher ! Politiques : on accusera le groupe de vouloir profiter de la situation au Nigeria (pas glorieuse) et de 'voler' la musique locale, la réutiliser pour leur album. Fela Kuti, fameux ambassadeur de la musique africaine, s'en prendra vertement à Macca, qui lui fera écouter les bandes afin de lui prouver que, non, les Wings ne faisaient pas un disque de world music opportuniste (rien, en effet, sur l'album, n'est africain, musicalement parlant ; ce disque pourrait aussi bien avoir été enregistré à Abbey Road ! En fait, une petite partie a été faite à Londres, mais très peu au final).

Sinon, ben, voilà : disque majeur. Désormais à trois membres, les Ailes livrent leur magnum opus. Paul est au chant, à la basse, guitare et batterie (claviers aussi), Linda aux claviers et choeurs, et Denny Laine à la guitare. Band on the Run accumule les classiques comme un délinquant accumule les conneries : "Band on the Run", "Jet", "Bluebird", "Mrs. Vandebilt", "Mamounia", "Picasso's Last Words (Drink To Me)", "Nineteen Hundred and Eighty-Five", il faudrait tout citer et c'est quasiment ce que j'ai fait ! Oui, ce disque est géant, tellement géant que j'en ai du mal à en parler. Comment ne pas citer la magistrale chanson-titre, avec ses changements de rythmes, son refrain grandiose et pourtant simpliste (Baaaaaand on the ruuuuun, baaaaand on the ruuuuuun), sa section de synthés ? Tout, sur ce disque, arrive à la cheville du meilleur de Macca au sein des Bitteuls. Tout. La beauté de "Bluebird" (allusion à "Blackbird" ? En live, les deux morceaux seront d'ailleurs joués à la suite) et de "Mamounia", le très rock (et pastiche lennonien probable, vu la manière de chanter et le style de la chanson) "Let Me Roll It" et son riff mortel..."Jet", classique absolu, au même titre que le sautillant "Mrs. Vandebilt", avec son refrain con et bon (Ho ! Hey Ho !!), chanson qui est souvent critiquée pour son ambiance 'les Sept Nains en route vers la mine de diamants' (faut dire qu'au premier abord, c'est limite !), alors qu'elle est un triomphe pop, ni plus ni moins. Et que dire de "Picasso's Last Words (Drink to Me)", qui réutilise un petit peu de "Jet" et "Mrs. Vandebilt" à un moment donné, ainsi qu'un peu de français (un sample de je ne sais quoi) dans son bridge ? "No Words", le morceau le moins époustouflant ce qui ne l'empêche pas d'être sublime, est une autre réussite. Et, enfin, comment ne pas citer "Nineteen Hundred and Eighty Five" ("1985" pour les ceusses qui ne veulent pas se faire chier la b*te à l'écrire en lettres), chanson grandiose, le sommet de l'album, oui, juuuuuste devant "Band on the Run" et "Mrs. Vandebilt", mais sommet de l'album. Un piano entêtant tout du long. Divin...Divin...Divin... Divin...Divin...Divin, quoi. Divin.

Pendant longtemps, ce disque fut difficile à trouver en CD : il a été réédité, avec les autres Wings et Macca solo, dans la The Paul McCartney Collection, en CD (pochettes blanches reprenant le visuel des albums en bas à droite, très moche, mais la pochette originale recto/verso est à chaque fois sur la double page suivante du livret, on peut donc virer la première couverture si on le souhaite), au début des années 90, mais par la suite, n'a pas été facilement réédité. Enfin, depuis quelques mois, il a été réédité en remastérisé, au même titre que les albums solo de Paul (McCartney, Ram, McCartney II...), mais c'est, je crois, le seul des Wings correctement réédité en CD à l'heure actuelle ! D'autres albums des Wings ne sont pas disponibles, je pense notamment à Red Rose Speedway et au triple live Wings Over America, impossibles à trouver en CD, soit en général, soit à prix correct. J'espère sincèrement qu'ils seront réédités en CD au même titre que Band on the Run vient de l'être (apparemment, Venus and Mars, Wings At the Speed of Sound et Wings Over America le seront) !

Et pour en finir avec Band on the Run, c'est, donc, un chef-d'oeuvre absolu, total, de la pop/rock enthousiasmante au possible, une série de chansons mémorables, dont certaines sont de vrais classiques (Jet, la chanson-titre). J'ai limite envie de dire que s'il ne vous fallait qu'un seul disque post-Beatles de McCartney, c'est celui-là. Mais ça serait vite oublier Ram, Chaos And Creation In The Backyard, McCartney et, chez les Wings, Red Rose Speedway et (bien qu'il soit un peu moins fort) Venus and Mars. Mais si tous ces disques sont fabuleux, clairement, mon préféré reste Band on the Run, et il est à mes yeux le meilleur, à égalité avec Ram (Macca solo) !

3 Commentaires

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lovemedo - 11 Août 2012: Merci pour cette excellente chronique. Grand fan de Macca, j'adore tout ce qu'il fait, et il est vrai que cet album est énorme. Et quand on le voit à la cérémonie d'ouverture des JO à Londres, on ferme les yeux et on oublie qu'il a ... 70 ans depuis le 18 juin ! Chapeau bas, Sir.
Cucrapok - 11 Août 2012: Le mixage fait vraiment pitié à entendre. Faut le dire!
ZazPanzer - 11 Août 2012: Merci pour ce texte passionné, je connais mieux les carrières de Lennon et d'Harrison en solo que celle de Mc Cartney; il faudra donc que je jette une oreille sur ce disque. J'en connais quelques morceaux qui ne m'ont pas marqué plus que ça, à réécouter dans le contexte de l'album.
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Commentaire @ plo54

01 Juin 2010
Lennon en a pleuré.


Trois ans déjà que Paulo a tourné la page Beatles ! Wings, fondé en 1971, se résume alors à McCartney, son épouse Linda et Denny Laine. L’après Beatles se passe bien pour Macca, c’est indéniable. Cet album en est la preuve tangible. Band on the Run est excellent du début à la fin. Même l’ennemi héréditaire, John Lennon, l’adorait. On peut lui faire confiance. Après deux albums précédents qui ont marché (Red Rose Speedway), dans un premier temps, puis servi la popularité du groupe (Live and Let Die), dans un second temps, le troisième tape en plein dans le mille. C’est le succès et l’album le plus abouti de Wings, enregistré dans une ambiance détendue à Lagos, au Nigeria. La palette de titres proposée est grandiose, faisant de Band on the Run, une merveille de disque pop-rock. De Band on the Run à Nineteen Hundred and Eighty-Five, les perles s’enfilent pendant près de ¾ d’heure. La chanson titre rappelle à ceux qui l’auraient oublié que Paulo la Science est, coiffé de la casquette Beatles ou non, un fieffé artiste. Il fallait quand même oser faire de ce qui, au départ, était trois titres différents, un morceau unique structuré en 3 variations de rythme, comme Band on the Run et, surtout en faire un chef d’œuvre. Ce multi-instrumentiste et auteur compositeur génial a sorti là son meilleur disque et n’a rien à envier à la meilleure production des Scarabées. Band on the Run, dernier album sous label Apple Records, est un grand classique pop que la critique a encensé. Le p’tit gars de Liverpool nous régale. Invitez-vous au repas !


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