Mes disques Live préférés :
Episode 3Â :
Band of Gypsys
Pour se libérer de ses engagements,
Jimi doit encore un disque à Capitol Records et pour s'en délier il programme à la hâte l'enregistrement de quatre concerts (2 par jours) au Fillmore East de New York à l'occasion des fêtes de fin d'année 1969. Seront à ses côtés le vieux pote Billy Cox à la basse et le madré Buddy Miles batteur de son état, leader du Buddy Miles Express, qui l'accompagna auparavant lors de séances d'enregistrements.
La période est rude pour
Jimi, son groupe JH
Experience est en fin de course, de plus à cela s'ajoute des difficultés de tout ordre : judiciaires (histoire de dope), musicales et financières (projets en attente de financement).
C'est sous ces auspices pas très engageantes que nous allons bénéficier d'un moment de grâce.
Jimi, grâce à ces accompagnateurs, va évoluer durant ces concerts dans un climat différent. L'ambiance rythmique est plus « black » avec l'influence sensible de Buddy Miles qui libère
Jimi de pas mal de parties vocales ce qui lui permet de se concentrer sur son jeu.
La galette commence par « Who Knows » et tout de suite la rythmique plus funky (cymbales, charleston) et une ligne de basse bien charnue nous annonce le début de l'enchantement. Bien que
Jimi n'ait pas été satisfait du son de sa guitare, son premier solo est un régal de justesse de sobriété et de feeling.
Le morceau suivant proposé est un énorme « Machine Gun », référence directe à la guerre au Vietnam. Je ne pourrai pas vous affirmer que c'est la meilleure version de ce morceau de bravoure que nous donne là le
Band of Gypsys mais je trouve que c'est la plus juste également toujours par sa sobriété.
Jimi paraît être moins solitaire et je trouve également beaucoup de feeling à cette interprétation. Je ne vais pas ici vous rebattre des vertus de guitariste de qui vous savez, ce n'est pas/plus le sujet !
Ensuite Miles affirme sa présence par la reprise par le groupe d'un de ses morceaux de bravoure «Â
Them Changes ». L'appropriation de cette composition par
Jimi Hendrix est très respectueuse tant en terme d'esprit que de fun et c'est bien la première fois que j'entends le public battre des mains durant une de ses interprétations ! Funk vous dis-je !! L'enchainement se fait comme naturellement sur « Power of Soul » et toujours dans le même esprit. C'est un bonheur pour qui sent et entend le plaisir pris par les musiciens et qu'ils nous donnent à partager. L'accent sur la puissance rythmique est toujours aussi prégnant et le solo de
Jimi magistral. On peut faire les mêmes observations pour le morceau suivant «Â
Message of
Love » qui peut surprendre les connaisseurs par son interprétation que je décrirai comme presque sautillante !! Bien évidemment gros soli de
Jimi.
Et le final, reprise d'un morceau de B. Miles « We Gotta Live Together » est plus soul, plus lyrique avec les parties vocales assumées par chacun.
Jimi se déchaine à la wah-wah et son solo magnifique tant dans sa conception que par sa variété.
Les spectateurs sont certainement repartis béats, un peu groggy par cette énorme claque en se disant que 1970 allait être encore une grande année pour
Jimi Hendrix.
Snif.
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