La dissolution de
Buffalo Springfield n’a pas été synonyme de repos pour
Neil Young, qui a depuis été hyperactif, en solo puis avec Crosby, Stills et Nash. C’est justement en 1970 qu’il rejoint le trio pour contribuer au chef d’oeuvre Dejà Vu, mais il n’abandonne pas pour autant sa carrière solo et va cette même année signer l’une de ses pièces maitresses,
After the Gold Rush. Musicalement moins progressif que Déjà Vu, mais pas aussi minimaliste que le futur
Harvest, cet album concentre à merveille les qualités du Loner, du le folk le plus léger jusqu’aux ballades les plus déchirantes.
L’entrée en matière se fait en douceur avec un délicieux country folk, Tell Me Why, calme et néanmoins assez entrainant, avec un refrain vraiment bouleversant. Ailleurs Young étale son folk bien tranquille à travers les très courts Till the Morning Comes , Cripple Creek Ferry ou
Only Love Can Break Your Heart. Dans ce registre, il sait se montrer plus grave et mélancolique, notamment sur Oh Lonesome Me, ou s’accompagner du piano sur les déchirants
After the Gold Rush et Birds. L’empreinte rock de l’album précédent et de Dejà Vu se fait quand même ressentir et de quelle manière, sa science des choeurs et de la mélodie associée à une puissance instrumentale plus affirmée a produit un
Southern Man épique et digne du Country Girl de Dejà Vu. En un peu plus posé, il réédite presque son exploit sur l’excellent Don’t Let It Bring You Down, où sa mélancolie s’exprime à merveille sur sa voix et ses mélodies.
En groupe ou en solo, l’année 1970 aura été celle des sommets pour
Neil Young, usant à merveille du rock semi-progressif qu’il a forgé dans ses deux premiers albums ainsi que de ses inspirations folk toujours très présentes. S’il n’a pas eu le succès commercial de son successeur
Harvest,
After the Gold Rush demeure encore aujourd’hui l’une des oeuvres les plus fines et travaillées du Loner.
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