传记 : Dire Straits
C\'est cette situation qui influence le groupe, initialement appelé The Cafe Racers, pour le choix de son nom : to be in Dire Straits peut en effet se traduire par «être dans la dèche».
Dans leur petit studio, Mark Knopfler va composer en 1977 le titre qui restera comme l\'hymne du groupe : Sultans of Swing, un hommage à tous les musiciens de bar et cabaret. Charlie Gillett diffuse alors la bande sans prévenir les membres du groupe lors de son émission Honky Tonk. Plusieurs producteurs le contactent dans les instants qui suivent. C\'est finalement Polygram qui les signe pour cinq albums.
Le premier album, Dire Straits, enregistré à Londres en février 1978 pour seulement 12 500 livres sterling, remporte rapidement un énorme succès dans toute l\'Europe - à l\'exception notable du Royaume-Uni, qui ne viendra au groupe que plus tard - ainsi qu\'aux États-Unis. Outre Sultans of swing, qui ouvre la face B, l\'album contient un autre succès, Down to the waterline.
Mark Knopfler, qui signe tous les titres, s\'impose comme l\'unique compositeur du groupe. Il se fait également remarquer par son jeu de guitare, virtuose, mais à contre-courant du \"gros son\" rock de la fin des années 1970. Influencé par le blues et la country, notamment par J.J. Cale et Chet Atkins, Knopfler ne joue qu\'en fingerpicking, en son clair. Son instrument de prédilection, une Fender Stratocaster, devient l\'emblème du groupe sur les pochettes des deux premiers albums.
Le succès ne se dément pas avec le second album du groupe, Communiqué, enregistré dans la foulée du premier, en décembre 1978, à Nassau, Bahamas. Il réussit le tour de force d\'occuper la première place des charts allemands alors que Dire Straits est toujours à la 3e. Comme dans le cas de son prédecesseur, l\'influence blues et country reste dominante, la production peu travaillée, les thèmes abordés et l\'ambiance musicale sont noirs. Cette absence manifeste de démarche commerciale se retrouvera d\'ailleurs moins par la suite.
À la fin des années 1970, à l\'époque du Punk, du Funk et de la Disco, le succès d\'un groupe qui pratique un rock influencé par J.J. Cale et Dylan peut surprendre, mais il ne diminuera pas pour autant avec les prochains albums, Making movies en 1980 et Love Over Gold en 1982.
\"Love Over Gold\" dispose d\'une particularité, à l\'origine il était prévu pour six morceaux, or il s\'avère que dans l\'album final, cinq sont disponibles. Le 6e morceau \"Private Dancer\" composé par Mark Knopfler a été offert à Tina Turner pour relancer sa carrière. Il est à noter que des membres de Dire Straits participeront musicalement aux albums de Tina Turner dans les années 80.
Ces disques, qui inaugurent des compositions et arrangements plus complexes, et plus conformes à l\'air du temps, sont marqués par les tubes Romeo and Juliet et Private Investigations. C\'est aussi la fin des premières années, avec le départ du guitariste David Knopfler et du batteur Pick Withers. Ils sont remplacés par Hal Lindes (guitare) et Terry Williams (batterie), et l\'effectif est renforcé par Alan Clark aux claviers.
En 1983, le groupe, pas davantage influencé par les tendances discoïdes des années 80 que par le Punk des seventies, sort ExtendedancEPlay, un mini-album de 4 titres qui contient le single Twisting By the Pool, qui sonne nettement Honky Tonk. Il sera suivi en 1984 par le double live Alchemy, qui remporte un énorme succès.
En 1985, le groupe sort Brothers in Arms, qui restera comme son plus grand succès. Cet album est celui des premières mondiales : première vidéo à passer sur MTV en Angleterre pour Money for Nothing, single exceptionnellement \"rock\" pour le groupe, et surtout l\'un des premiers albums de rock à être diffusé sur un tout nouveau support discographique : le disque compact.
Le morceau \"Brothers in Arms\" sera utilisé dans le film \"SPYGAME\" de Tony Scott.
La sortie du disque est suivie par une tournée monumentale, qui voit Dire Straits jouer dans des stades pleins à craquer : le groupe remplit la Wembley Arena (à ne pas confondre avec le stade du même nom) 13 soirs de suite, et l\'Entertainment Centre à Sydney 21 fois ! Il joue également au Live Aid au stade de Wembley en compagnie de Sting (qui joue les choristes sur la version studio de Money for Nothing), et devient, grâce à cette tournée, le groupe le plus vendeur des années 80. Au niveau line-up, cette époque marque le départ de Hal Lindes, remplacé à Noël 1984 par Jack Sonni alors vendeur dans un magasin de guitares sur la 48ème rue à New-York (Rudy\'s Music Shop), et dont l\'amitié avec Mark remonte au début des années 80. Guy Fletcher, initialement embauché par Mark pour ses projets en dehors de Dire Straits intègre également le groupe en tant que second clavier.
Epuisés par le gigantisme de la tournée Brothers in Arms (248 concerts donnés dans 117 villes entre avril 1985 et avril 1986), les membres du groupe décident en 1986 de faire une pause, occasion pour Knopfler de travailler sur d\'autres projets. Le groupe ne jouera qu\'une fois, pour l\'anniversaire de Nelson Mandela en 1988 (accompagné pour l\'occasion d\'Eric Clapton à la place de Jack Sonni), avant sa reformation l\'année suivante.
Fin 1990, Dire Straits, composé alors de Knopfler, John Illsley, et des claviers Alan Clark et Guy Fletcher, et accompagné par divers musiciens de session dont le batteur de Toto Jeff Porcaro, se lance dans l\'enregistrement d\'un nouvel album. On every street, sorti en septembre 1991, sans remporter le même succès que son prédécesseur se vend à 8 million d\'exemplaires dans le monde. La tournée qui suit, dont on retrouve des extraits sur le live de 1993 On The Night, débute le 23 août 1991 à Dublin et se termine le 9 octobre 1992 à Saragosse, à ce jour l\'ultime concert donné par le groupe. Les tournées remportent un grand succès en Europe (automne/hiver 1991 et de printemps/été 1992) mais aux Etats-Unis par contre elle ne fait pas salle comble [1] . Le groupe se sépare officiellement en 1995, avec un Mark Knopfler au bout du rouleau qui déclare «[ne plus vouloir] entendre parler de Dire Straits pendant au moins 10 ans !»
À l\'heure actuelle, Dire Straits reste un groupe légendaire pour beaucoup, notamment dans des pays comme l\'Inde ou l\'Afrique du Sud. Le groupe a vendu plus de 118 millions d\'albums depuis ses débuts.
Débutant en pleine époque punk et évoluant des les années 80, Dire Straits n\'en reste pas moins un groupe de rock « à l\'ancienne », influencé principalement par les années 60, voire 50, et le blues. Les influences du groupe sont à chercher du côté de Bob Dylan pour le style de chant, et de J.J. Cale, Hank Marvin, Eric Clapton ou encore Chet Atkins pour le jeu de guitare. Mark Knopfler joue exclusivement aux doigts, n\'utilisant pas de médiator, et emploie l\'ancestrale technique blues qui consiste à alterner phrases chantées et phrases de guitare selon un système de \"questions - réponses\". Son jeu, simple et classique mais d\'une grande élégance, est le fondement du son de Dire Straits. Les autres membres du groupe sont pour le moins discrets, et Knopfler se réserve en général les solos. Chet Atkins dira de lui \"Knopfler fait n\'importe quoi, mais il le fait bien !\"
Comme l\'a fait remarquer le journal Le Monde, une grande modestie a toujours fait partie de l\'image de marque du groupe (qui alla même jusqu\'à décapitaliser son nom sur certaines affiches et pochettes : Dire Straits). Ses membres refusèrent longtemps de faire figurer leurs photos sur les pochettes. Cela se retrouve même dans les thèmes des chansons : du Sultans of swing des tout débuts jusqu\'à Calling Elvis, Mark Knopfler semble plus soucieux de rendre hommage aux artistes qu\'il admire que de se mettre en valeur lui-même. Cette discrétion personnelle s\'accompagnait d\'un grand perfectionnisme, notamment sur le plan technique : le groupe était réputé pour faire le désespoir des ingénieurs du son et des organisateurs de leurs tournées (auxquels sont dédiés la chanson et le clip Heavy fuel). Ce son très soigné a fait de Dire Straits le groupe idéal pour les débuts du CD, qui leur permettait de faire ressortir les moindres nuances de leur son. Brothers in Arms fut d\'ailleurs souvent employé pour faire la démonstration des possibilités sonores des nouveaux lecteurs. Il arriva même que l\'album soit fourni avec l\'appareil !
Malgré une grande discrétion personnelle et une musique relativement peu innovante, le groupe n\'en est pas moins devenu une référence, voire pour certains un véritable mythe, notamment à l\'extérieur de l\'Occident (Inde ), où Dire Straits reste l\'un des groupes européens les plus appréciés. Les albums solo de Mark Knopfler, pourtant parfois de qualité comparable, sans être boudés par le public, ne sont jamais parvenus à remporter le même succès.
Source : Wikipédia