Peux-tu nous présenter Charlie ?!
J'ai commencé la musique lorsque j'étais adolescente, dans un groupe de rock, avec mon frère aîné derrière les futs - il est toujours batteur, d'ailleurs. A la base, je suis une fille du rock : c'est la musique que j'écoute, que j'aime, et qui m'a fait commencer. Petit à petit, j'ai dérivé en formation différente et de plus en plus light, pour arriver à un répertoire 'chansons' avec une volonté d'écrire différemment ; quand on écrit pour un groupe de rock, on est beaucoup moins intimiste et personnel. Et j'avais envie d'écrire autre chose, ainsi que d'utiliser différemment ma voix. Je suis donc partie sur un projet tout neuf : Charlie.
Ton premier album est donc sorti le 8 juin ; je dois t'avouer avoir été très surprise de voir qu'il était chez At(h)ome, le label rock indépendant français !
C'est vrai qu'At(h)ome sont catalogués rock, mais ils ont aussi des artistes très différents : Felipecha, Les Tambours du Bronx, Les Tit' Nassels, ou même Kaolin à l'époque. Ils sont très ouverts, même si je trouve qu'il demeure un esprit assez rock'n roll dans tout ces groupes-là. Et j'espère l'être moi aussi ! C'est pour ça que je ne trouve pas incohérent de sortir ce premier album chez eux.
Justement, ce côté rock'n roll chez Charlie, ce serait quoi ?
J'espère déjà que sur scène, il y a cette couleur rock qui passe ; j'ai l'impression qu'elle passe pas mal, même si la grosse ambiance de l'album est 'chansons'. Mais, sur scène, on essaye de revisiter un peu l'album pour trouver ces tons-là, la couleur rock étant ma couleur d'origine - sur scène, j'ai envie d'aller vers ça, car c'est une énergie qui me plait.
Depuis la sortie de l'album, tu as eu le temps de faire pas mal de concerts. Comment se passe la réception auprès du public ?
Ca se passe plutôt pas mal...
Tu disais, dans une autre interview, avoir un peu peur que les gens ne se déplacent pas aux concerts, que c'était ta première grosse appréhension...
C'est vrai qu'en ayant sorti qu'un seul album, on a toujours un peu peur. Même si on sait que l'album se vend - parce qu'on a la possibilité de le savoir - on se d
J'ai commencé la musique lorsque j'étais adolescente, dans un groupe de rock, avec mon frère aîné derrière les futs - il est toujours batteur, d'ailleurs. A la base, je suis une fille du rock : c'est la musique que j'écoute, que j'aime, et qui m'a fait commencer. Petit à petit, j'ai dérivé en formation différente et de plus en plus light, pour arriver à un répertoire 'chansons' avec une volonté d'écrire différemment ; quand on écrit pour un groupe de rock, on est beaucoup moins intimiste et personnel. Et j'avais envie d'écrire autre chose, ainsi que d'utiliser différemment ma voix. Je suis donc partie sur un projet tout neuf : Charlie.
Ton premier album est donc sorti le 8 juin ; je dois t'avouer avoir été très surprise de voir qu'il était chez At(h)ome, le label rock indépendant français !
C'est vrai qu'At(h)ome sont catalogués rock, mais ils ont aussi des artistes très différents : Felipecha, Les Tambours du Bronx, Les Tit' Nassels, ou même Kaolin à l'époque. Ils sont très ouverts, même si je trouve qu'il demeure un esprit assez rock'n roll dans tout ces groupes-là. Et j'espère l'être moi aussi ! C'est pour ça que je ne trouve pas incohérent de sortir ce premier album chez eux.
Justement, ce côté rock'n roll chez Charlie, ce serait quoi ?
J'espère déjà que sur scène, il y a cette couleur rock qui passe ; j'ai l'impression qu'elle passe pas mal, même si la grosse ambiance de l'album est 'chansons'. Mais, sur scène, on essaye de revisiter un peu l'album pour trouver ces tons-là, la couleur rock étant ma couleur d'origine - sur scène, j'ai envie d'aller vers ça, car c'est une énergie qui me plait.
Depuis la sortie de l'album, tu as eu le temps de faire pas mal de concerts. Comment se passe la réception auprès du public ?
Ca se passe plutôt pas mal...
Tu disais, dans une autre interview, avoir un peu peur que les gens ne se déplacent pas aux concerts, que c'était ta première grosse appréhension...
C'est vrai qu'en ayant sorti qu'un seul album, on a toujours un peu peur. Même si on sait que l'album se vend - parce qu'on a la possibilité de le savoir - on se d
emande si les gens vont faire le déplacement : c'est toujours le gros point d'interrogation. Mais là, plus on fait de concerts, plus on se rend compte que les gens viennent, connaissent l'album, on voit les gens chanter, etc. De ce fait, je suis rassurée de ne pas jouer devant trois personnes. Et on est agréablement surpris.
Il faut aussi dire qu'internet a beaucoup d'incidence ; il y a beaucoup de gens qui ne vont pas en magasin, mais qui découvrent via le Myspace ou le Facebook et qui viennent ensuite aux concerts. Et heureusement qu'il y a ce moyen de communication ; lorsque tu vas dans une ville où tu ne connais personne, tu ne sais pas devant qui tu joues, alors qu'avec internet, on arrive un peu à mieux cibler le public présent.
Ce premier album semble très personnel, très intime. Tu confirmes ?
Il y a un peu des deux : il y a à la fois ce côté très personnel, mais également des choses que j'ai pu constater dans mon entourage, ou des choses que j'ai pu percevoir ou ressentir par rapport à des situations que j'ai pu voir auprès de mes proches. Et il y a aussi des choses très fantasmées que j'ai pu voir au cinéma, par exemple : on ne connait pas le personnage, mais quelque part on a une sorte d'empathie, et on a envie de fouiller. Mais dans le fond, c'est une histoire de sentiments ; l'amour, la tristesse, l'abandon... Ce sont des choses que l'on a tous vécu et qu'on comprend.
Il n'y a jamais une forme de lassitude à force de répéter ces textes qui, peut-être, perdent de leur saveur à force ?
Non, jamais. J'ai vraiment l'impression qu'ils ont été écrits dans un état particulier qu'il faut retrouver au moment où tu les chantes, et je trouve que cela fait partie de la sincérité du concert et de l'instant. Sinon, ça ne marche pas, et je n'aurai pas de plaisir à les chanter tous les soirs. C'est uniquement comme ça que cela fonctionne ; retrouver l'émotion de la création. C'est un exercice, sinon on s'ennuie, on ne fait rien passer et alors, il vaut mieux arrêter de chanter. Cela reste mon avis, avec ma petite expérience.
Un journaliste t'avait demandé ce qui changeait, lorsque tu connaissais la célébrité - même au niveau de ta petite expérience, comme tu me disais. Tu lui avais répondu par une négation en disant que les gens pensaient que tu devenais riche. Alors, qu'est-ce
Il faut aussi dire qu'internet a beaucoup d'incidence ; il y a beaucoup de gens qui ne vont pas en magasin, mais qui découvrent via le Myspace ou le Facebook et qui viennent ensuite aux concerts. Et heureusement qu'il y a ce moyen de communication ; lorsque tu vas dans une ville où tu ne connais personne, tu ne sais pas devant qui tu joues, alors qu'avec internet, on arrive un peu à mieux cibler le public présent.
Ce premier album semble très personnel, très intime. Tu confirmes ?
Il y a un peu des deux : il y a à la fois ce côté très personnel, mais également des choses que j'ai pu constater dans mon entourage, ou des choses que j'ai pu percevoir ou ressentir par rapport à des situations que j'ai pu voir auprès de mes proches. Et il y a aussi des choses très fantasmées que j'ai pu voir au cinéma, par exemple : on ne connait pas le personnage, mais quelque part on a une sorte d'empathie, et on a envie de fouiller. Mais dans le fond, c'est une histoire de sentiments ; l'amour, la tristesse, l'abandon... Ce sont des choses que l'on a tous vécu et qu'on comprend.
Il n'y a jamais une forme de lassitude à force de répéter ces textes qui, peut-être, perdent de leur saveur à force ?
Non, jamais. J'ai vraiment l'impression qu'ils ont été écrits dans un état particulier qu'il faut retrouver au moment où tu les chantes, et je trouve que cela fait partie de la sincérité du concert et de l'instant. Sinon, ça ne marche pas, et je n'aurai pas de plaisir à les chanter tous les soirs. C'est uniquement comme ça que cela fonctionne ; retrouver l'émotion de la création. C'est un exercice, sinon on s'ennuie, on ne fait rien passer et alors, il vaut mieux arrêter de chanter. Cela reste mon avis, avec ma petite expérience.
Un journaliste t'avait demandé ce qui changeait, lorsque tu connaissais la célébrité - même au niveau de ta petite expérience, comme tu me disais. Tu lui avais répondu par une négation en disant que les gens pensaient que tu devenais riche. Alors, qu'est-ce
qui change vraiment ?
C'est vrai qu'on voit beaucoup de choses changer autour de nous, mais moi, je n'ai pas l'impression de changer réellement. C'est vrai qu'on peut devenir un peu plus confiant sur certaines choses, avoir peut-être plus d'assurance - et encore, je ne trouve pas que ce soit le jour et la nuit - mais ça change surtout beaucoup de choses autour. Ca peut changer le regard que les autres vont porter ; parce que moi, je chante les mêmes chansons, j'y mets la même émotion, et je n'ai donc pas l'impression de changer. Mais c'est surtout l'environnement qui change, et pas la personne, ni ce que je vais raconter.
J'imagine que, maintenant, tu ne fais plus que ça, que ton métier est d'être musicienne. Est-ce que ce statut, en France, actuellement, ne fait pas un peu peur ? Franchir le pas a-t-il été quelque chose de difficile à réaliser ?
Moi, ça ne m'a pas fait peur, mais ce sont plutôt mes parents qui l'ont été lorsque j'ai voulu arrêter l'école. Mais pour moi, de me dire 'je veux être musicienne' a été quelque chose de déterminant, comme une sorte de clash. De réaliser ça, d'arrêter mes études pour devenir ce que je voulais être, c'était ça le pas à franchir. Après, ça a été beaucoup de travail et un long parcours ; de ne faire plus que ça, c'est encore un autre stade à passer. Mais j'ai le sentiment que c'est quelque chose que je préparais depuis longtemps, et ça n'a pas été un saut terrible à franchir, mais plus un travail sur la longueur.
Après, d'être musicienne à temps plein, c'est l'impression d'être en ébullition, dans un grand bouillon en permanence, avec ce tournis des scènes ; alors, on essaye de tous en profiter, de ne pas avoir de regrets, d'être là, à cet instant présent et de le vivre à 200%.
Peut-on espérer de prochaines collaborations, comme ça a été le cas avec Mauss ?
J'espère vraiment. Lorsque tu as déjà un premier album dans les bacs et que tu commences à penser au prochain, tu as déjà plus de crédit pour travailler avec d'autres artistes, et c'est vraiment quelque chose que j'aimerais faire, qu'il ne nous a pas été possible de faire la première fois. Donc, oui, vraiment, j'espère qu'on verra d'autres participations sur un prochain album de Charlie.
C'est vrai qu'on voit beaucoup de choses changer autour de nous, mais moi, je n'ai pas l'impression de changer réellement. C'est vrai qu'on peut devenir un peu plus confiant sur certaines choses, avoir peut-être plus d'assurance - et encore, je ne trouve pas que ce soit le jour et la nuit - mais ça change surtout beaucoup de choses autour. Ca peut changer le regard que les autres vont porter ; parce que moi, je chante les mêmes chansons, j'y mets la même émotion, et je n'ai donc pas l'impression de changer. Mais c'est surtout l'environnement qui change, et pas la personne, ni ce que je vais raconter.
J'imagine que, maintenant, tu ne fais plus que ça, que ton métier est d'être musicienne. Est-ce que ce statut, en France, actuellement, ne fait pas un peu peur ? Franchir le pas a-t-il été quelque chose de difficile à réaliser ?
Moi, ça ne m'a pas fait peur, mais ce sont plutôt mes parents qui l'ont été lorsque j'ai voulu arrêter l'école. Mais pour moi, de me dire 'je veux être musicienne' a été quelque chose de déterminant, comme une sorte de clash. De réaliser ça, d'arrêter mes études pour devenir ce que je voulais être, c'était ça le pas à franchir. Après, ça a été beaucoup de travail et un long parcours ; de ne faire plus que ça, c'est encore un autre stade à passer. Mais j'ai le sentiment que c'est quelque chose que je préparais depuis longtemps, et ça n'a pas été un saut terrible à franchir, mais plus un travail sur la longueur.
Après, d'être musicienne à temps plein, c'est l'impression d'être en ébullition, dans un grand bouillon en permanence, avec ce tournis des scènes ; alors, on essaye de tous en profiter, de ne pas avoir de regrets, d'être là, à cet instant présent et de le vivre à 200%.
Peut-on espérer de prochaines collaborations, comme ça a été le cas avec Mauss ?
J'espère vraiment. Lorsque tu as déjà un premier album dans les bacs et que tu commences à penser au prochain, tu as déjà plus de crédit pour travailler avec d'autres artistes, et c'est vraiment quelque chose que j'aimerais faire, qu'il ne nous a pas été possible de faire la première fois. Donc, oui, vraiment, j'espère qu'on verra d'autres participations sur un prochain album de Charlie.
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Interview done by Elisa
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