Après avoir été invité à se prendre pour
Eddie Cochran pour le film "La Bamba", après s'être pris pour le Rat Pack à lui tout seul (mais avec bonheur) avec les premiers albums do BSO, après avoir voulu faire croire que le Père Noël est un Rocker, notre ami Brian, jamais à court d'idées, nous sort un nouveau lapin de son chapeau. Ami musicien, accroche-toi au bastingage, va-y-avoir du roulis, aujourd'hui, le grand
Brian Setzer, l'homme qui a inventé "Rock This Town" et "Stray Cat Strut", le "Runaway Boy", Môssieur Gretsch himself se prend pour... (roulement de tambour puis coup de cymbale, comme au cirque!) André Rieu! ou Richard Clayderman, ce qui, de mon point de vue, est à peu près la même chose.
Le blondinet nous la joue éducateur, aujourd'hui. "Mes bons amis, comme je ne sais pas quoi jouer en ce moment, je vous propose de vous faire découvrir les grands thèmes de la musique classique, Mozart, Beethov', "la Danse du Sabre", le tout passé au prisme de mon ampli Fender et de ma Gretsch
Brian Setzer, et prout ma chère... ". C'est nul. Les thèmes sont effleurés, et, franchement, il y en a qu'on a du mal à reconnaître. Et puis c'est pas ça qu'on a envie d'entendre de la part du BSO. Si j'ai envie d'écouter "le beau Danube marron" (je l'ai vu en vrai, il est pas bleu, il est marron, et même d'un vilain marron), ben j'vais chez un disquaire et je prends un album des Viennoiseries de Mr Strauss (Johann, pas Levi). Le mieux, c'est que personne ne va apprécier cet album. Les Rockers n'en ont rien à foutre de ses délires, et vont l'enduire de goudron et de plumes la prochaine fois qu'il aura la bonne idée de se pointer par chez nous s'il continue sur ce terrain-là. Quand aux amateurs de Classique, alors là, j'aimerai pas être à leur place, il va y avoir une recrudescence de crises hémorroïdaires chez les fans de Karajan.
Setzer se perd et ne se rend même plus compte du ridicule de la situation dans laquelle on se trouve. Les fans lui réclament du Rockabilly, lui fait tout ce qu'il peut pour éviter d'en faire. Seulement quand il se décide à en jouer, c'est là qu'il excelle et nous sort les meilleures productions de sa carrière. Il déclare à qui veut l'entendre que "le Rockabilly est maintenant devenu une musique désuète et marrante", et quand il s'attaque au catalogue Sun Records, on ne peut pas dire qu'il amuse la galerie, ni qu'il fait semblant. D'où une grosse incompréhension à l'écoute de cet album. Pourquoi des thèmes de Classique? Il veut nous faire découvrir la Cinquième? Mais on est pas des ignares finis, même sans connaitre tout le morceau par coeur. Et en tout cas ce n'est pas sa version qui va nous faire connaître la pièce originale.
Allez, on va être gentil, on va dire qu'il y a quelques morceaux sympas là-dessus; une "adaptation" de la "Lettre à Elise", "For Lisa", balancée façon swing manouche à la Django, un "Honey
Man" (le Vol du Bourdon) intéressant par la virtuosité du Maître, "la Danse du Sabre" et puis on aura fait le tour de ce qui est à peu près sauvable. Ca fait peu, non?
Setzer est un grand musicien, un guitariste hors-pair, un excellent chanteur, bref, il a tout ce qu'il faut pour faire une grande carrière. Sauf qu'il a 50 piges et pas un sou d'inspiration, et ça, ça ne laisse rien augurer de bon.
HotRodFrancky
Keep on rockin'
A la lecture de ta chronique, une question m'assaille : y-a-t-il un rapport de cause à effet entre la crise hémorroïdaire et le beau Danube marron ?
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