L’envie d’ailleurs de
Merzhin :
Merzhin, groupe de rock breton composé de six musiciens, vient de sortir son cinquième album, Plus loin vers l’ouest, depuis le 6 avril dans les bacs. Peu connus du grand public, ils ont déjà sorti quatre albums live et sept compils. Merz¬hin est la traduction de Merlin en
Breton.
Autant dire que la culture bretonne est importante à leurs yeux. Enfin, elle l’était. Car dans ce nouvel opus, on ressent moins l’influence de cette belle région occidentale. En effet, le groupe a décidé d’aller voir encore plus à l’ouest, c’est-à-dire les Etats-Unis. La première chose qui peut frapper, c’est la noirceur dépouillée de la pochette, ces nuages sombres et menaçants, et ces rails qui nous emportent on ne sait où, sûrement vers un pays meilleur ou de nouvelles contrées imaginaires… Comme si
Merzhin protestait contre la mauvaise qualité de vie qui lui est offerte... Plus loin vers l’ouest est un album hétérogène avec des morceaux gais, mais aussi révoltés : un opus mixte avec une ouverture sur les musiques du monde qui nous transportent vers d’autres perspectives sonores.
Ce qui est sûr, c’est que
Merzhin annonce un nouveau départ, ou du moins un nouveau voyage : nouveau paysage musical où ils ont su mélanger leurs influences régionales tout en les distançant. Si le côté celtique est plus ou moins laissé de côté,
Merzhin n’en néglige pas pour autant les instruments traditionnels, comme la clarinette dans « Trains de nuit », « Le serment », mais aussi la flûte sur « Amarillo Slim », les cuivres (hautbois, bombarde et saxophones) dans « Commedia des ratés », « Sweet guerilla », « Cavaliero », « Duel » ; l'harmonica sur le final de « Le pacte du diable ». On peut même reconnaître ce qui ressemble fortement à une cithare dans « Cavaliero ».
Merzhin n’ont donc pas oublié leurs racines, et font honneur à l’instrumental. Mais leur approche est plus rock, comme le côté rock festif ou punk/rock de « Cobaye » ou « Commedia des ratés ». Parfois aussi blues, folk, même country. Car oui, il n’y pas que des morceaux énergiques et percutants, certains titres sont plus tendres, plus mélancoliques. Il est clair que
Merzhin ont acquis une certaine maturité musicale après quand-même quelques quatorze ans d’existence. Cet opus le démontre bien.
La plume de
Merzhin se montre agréable ; ils façonnent les mots avec une pertinence agile. Pierre Le Bourdonnec (impossible de dissimuler son origine bretonne avec un nom pareil !) fait à quelques reprises référence à des termes américains, comme Midnight express, le « con », la brute et le truand, et anglo-saxons comme Dr Jekyll and Mr Hyde, toujours incorporé dans les paroles avec poésie fringante. Il chante même en anglais dans le refrain de « L’étincelle ».
Plus loin vers l’ouest a été réalisé par Matthieu Ballet, qui a déjà collaboré avec Thomas Fersen,
Miossec ou encore
Alain Bashung. Il avait déjà réalisé leur précédent album
Pieds Nus sur la Braise, ainsi que leur dernier live. Sachez aussi qu’après des années de production par la major BMG Entertainment, les
Merzhin ont décidé de produire eux-mêmes leur nouvel album, idée heureuse de compétence faite maison.
Pour les écouter sur scène, voici le lien vers leur prochaine programmation : http://www.merzhin.net/zine/index.php?option=com_content&view=article&id=4&Itemid=6
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