Metal Urbain est le grand ancien du punk en France. Il en jette les bases dés 1976 et aura une influence indéniable et décisive sur ce que seront, quelques années plus tard, les Bérus, les Ludwig et autres Charles de Goal. Métal Urbain ne connaitra malheureusement pas le même succès "grand public" que ses descendants.
Mais les premiers 45 t. du groupe français s'exportent assez convenablement pour ne pas échapper à Jello Biaffra, figure emblématique du punk américain. C'est sur son invitation, et près de trente ans après "
Panik" et "
Crève Salope" que
Metal Urbain met en chantier son premier "véritable album", avec un ex-chanteur des
Dead Kennedys raide fan aux manettes.
Sans grande surprise, on a les riffs implacables d'efficacité, l'indispensable boîte à rythme et les slogans. Mais il serait injuste de ne pas reconnaitre que
Metal Urbain ne s'en tient pas à faire du
Metal Urbain. Le texte reste efficace, mais moins dans la provocation gratuite; il est parfois même un peu consensuel: dénonciation de la société du spectacle, de l'hypocrisie des politiques, du tourisme sexuel...assagi,
Metal Urbain? Il faut lui reconnaitre la justesse et la sobriété dans l'écriture, et le sens de la formule.
A l'annonce d'un nouvel opus des pères du punk avec machines, en ces temps de hype electro, on aurait également pu craindre la dérive expérimentale, bruitiste, intellectualisante, qui sait...On peut être un peu nostalgique des larsens crados et bordels vintages tirés des premières machines électroniques, des "lady coca cola" d'un quart d'heure saturées d'effets. Mais c'est comme si le groupe avait décidé qu'il n'était plus temps pour ça. Les machines sont à leur place. A quoi bon jouer le jeu de la surenchère?
Sans prendre des poses de légende sur le retour, sans prétention,
Metal Urbain signe avec "
J'Irai Chier dans Ton Vomi" un album punk rock cohérent, simple, modeste, efficace, servi par les meilleurs spécialistes en la matière.
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