1. BRASETTE

Brasse-moé pis s'cous-moé donc,
Laisse-moé pas dormir trop longtemps
Donne-moé un p'tit coup d'ép'ron,
Pour m'réveiller de temps en temps

Pour pas qu'j'm'endorme en route,
Engourdi dans ma croutte
Noyé dans mon sirop,
Ça m'fait pas quand j'dort trop.

Y'en a dont qu'le plus gros drame
Est d'pas dormir
Y'en a que c'est à cause d'une femme
Qui les inspire

Ou à cause du voisin ( hou! hou! )
Qui s'prend pour un chef de train
Ou par sainte nervosité
Parc'qu'y sont trop fatigué.

Y'en a qu'y aiment mieux pas dormir
Et pis veiller
Qui gigotent comme des vampires
Dans l'bénitier

Y'en a qui travaillent de nuit
Qui s'en retournent dans leur lit
Toi qui fuis les somnifères,
Mets ton yâb dans mon enfer.

Brasse-moé pis s'cous-moé donc,
Laisse-moé pas dormir trop longtemps
Réveille-moé parc'que sinon,
J'passe tout drette tout simplement

Stimule-moé ouvre ma lumière,
Sort-moé de mon monastère
Chu au boutte de mon rouleau,
J'spinne dans l'beurre comme un yo-yo ( yo-yo! )

Y'en a qui aimeraient tellement
Pouvoir rêver
Y'en a que c'est en dormant
D'autres réveillé

Qui en attrape un mal de tête
Qui s'lève avec un air bête
Qui ont jamais su qu'i dormaient
Ou qui rêvent sans faire par exprès

Y'en a dont l'plus grand désir dans cette vie
Serait de pouvoir dormir l'jour et la nuit
D'autres qui s'en passeraient bien
Qui sont des réveil matin

Qui ont pas l'temps pour le sommeil
Qui aiment la nuit quand elle s'éveille

Brasse-moé pis s'coue-moé donc,
Empêche moé d'dormir plus longtemps
Donne moé donc une bonne leçon
Pis réveille moé pendant qui est temps

Le sommeil accumulé
Donne le feeling d'être embaumé
Tiens-moé jusqu'à d'main matin
J'me coucherai rendu à fin

Quand ma chanson va finir
J'aurai tout l'temps d'm'assoupir
Pis tourne sin bord pis tourne de l'autre
Qu'à vienne donc Morphée que j'me vautre

Que j'me vautre, que j'me vautre
Qu'à vienne donc Morphée que j'me vautre


2. LAST CALL

Quand le soir arrive
Qu'le jour n'est plus
J'saigne des gencives
J'me contient pus
C'est là que mon monstre sort
J"essaie de le r'tenir du mieux que j'peux
Mon mal empire ça m'tire les ch'veux
Mon monstre me traine dehors


3. CHASSE GARDÉE

Z’étions parti de bon matin
Avec une hache du jus et pis une planche à pain
Nous atteingnîmes la frontière
En marchant d’sus comme si c’était un fil de fer
Un coup rendu l’aut’bord
On s’est laisser aller
Vu qu’y était asser tard
On c’est fait à souper

On est r’parti l’lend’main matin
Avec not’ hache le jus et pis not' planche à pain
Nous atteingnîmes le marais
Qui végettait à l’embouchure d’une obscure forêt

C’est là que le sombre animal était caché
L’opignion général fut donc de le cerner
Le curé fit de la musique
En checkant ses pilules
Dans leurs p’tits cont’nant en plastique

Le maire suivit au saxophone
Pendant c’temps là les p’tits enfants avaient du fun
V’la les ailleux qui s’mettent à giguer,
Et l'maire Gouteux continu à jouer

(Danse de Saint-Guy)

Mais l’animal n’était pas sourd,
Il demeura caché jusqu’à la fin du jour
Bientot la nuit se déchaîna
Et le party se termina dans le coma
C’est là que profitant de ces corps endormis
L’animal tout doucement glissa dans leurs esprits

Depuis ce temps dans ce pays
On voit des gens qui font tout un maudit paquet d’folies
Ils vont chasser dans la nuit blême
A‘ec l’impression de vouloir chasser l’animal d’eux-meme
Ah oui mais l’animal n’a plus à s’en cacher
C’est lui qui mène le bal pis qui les fait danser.


4. AINSI SOIT-IL

Quand j'me lève le matin,
Pis qu'ça va pas trop ben
Qu'c'est pareil dans les journeaux,
Pis à la météo
J'm'en fais pas parce que moé,
Ben Jésus est de mon côté

J'descends dans l'ascenseur,
Y reste bloqué deux heures
Belle panne d'électricité,
Chus pris entre deux planchers
Même quand y a pas d'lumière,
Y-a encore Jésus qui m'éclaire

Jésus c'est mon copain,
Ma branche de sapin
Mon sexe et mon plaisir,
Ma pilule pour dormir
C'est l'oeil qui me surveille,
Mon lampion, mon soleil
Ma commande d'épicerie,
Ma divine maladie

Je r'sors en sifflotant,
J'rentre dans un restaurant
Le Grec veut pas servir,
Y dit qu'y va m'sortir
Chus ben au-dessus de ça,
J'ai Jésus dans mon estomac

Je rentre chez l'épicier,
J'y dit qu'j'ai pas mangé
Le v'là qui pique une crise,
J'mange un paquet d'bêtises
Ah! que Jésus est Christ,
Y m'fait jeûner pour que j'maigrisse

Jésus c'est mon copain,
Ma branche de sapin
Mon sexe et mon plaisir,
Ma pilule pour dormir
C'est l'œil qui me surveille,
Mon lampion, mon soleil
Ma commande d'épicerie,
Ma divine maladie

J'déambule su'l trottoir,
J'm'assis sur un banc vert
V'la une grande fille qui m'embrasse,
À m'offre cent cinquante piastres
Arrière la tentation!
J'pense à Jésus pis je dis non!

J'm'en vas voir mon médecin,
Parce que j'ai mal aux reins
Y m'dit: "faut t'opérer,
T'as un cancer Charlie..."
Faut qu'je retourne à l'asile
Salut tout l'monde...ainsi soit-il!


5. LES SANGSUES

Les sangsues sensuelles s'avancent
Dans la sueur avec aisance
Rampant autour des pattes de table
Des soirs tous tristement semblables

Elles se fondent dans la peur du noir
En se collant sur les miroirs
Leures venthouses luisantes qui embrassent
Leur nez qui patine sur la glace

Les sangsues sensuelles s'excitent
Et rodent comme des parasites
Dans l'marécage de leurs amours
Dans les algues de la fin du jour

Elles s'insinuent avec longueur
En pompamt le vide de leur cœur
Moulant au cou de leurs victimes
Leures tentacules de fond d'abîmes

Les sangsues glissent avec silence
Dans un bain de musique d'ambiance
Bien conservées dans leur alcool
Sirènes nageant dans le formol

Et elles attirent les regards
Avec une succion illusoire
Qui suscite le jus qu'elle dégage
Pour bien coller à leure image

Dans la chaleur rouge de la nuit
On voit leur dos huilé qui luit
Lèvres de vampires aux dents serrées
Bouche dévorante de baisés

Langue écarlate, morsure noire
Toute l'espérance du désespoir
Accroché à l'ombre d'un doute
Buvant jusqu'à la dernière goute

Les sangsues swingneuses ce sont celles
Qui savent être les plus sensuelles
En collant bien à leure image
Si bien qu'elles provoquent un mirage
Chez l'œil étranger qui y voit
Son propre désir, qui s'y noie
Dans son propre sang qui s'y boit
De sa propre soif aux aboies
C'est elle la sangsue la plus belle
C'est elle la sangsue sensuelle
C'est la sangsue qui suce le mieux

Les sangsues sensuelles sont celles
Qui sans être vraiment les plus belles
Savent bien sucer avec leurs yeux

C'est elle qui suce toute le méchant
Et les angoises qui sont en d'dans
C'est celles qui te vident de toi-même
En ramonant toute tes problêmes

Qui suce ton jus, ta liberté
Ton bien, ton mal, pis tes idées
Ton tap ton âme pis ton amour
C'est celle qui suce allez-retour

C'est celle qui te suce jusqu'à l'os
Fuck l'éjaculation précoce
C'est celle qui te suce tout doucement
Comme quand tu tétais ta maman
C'est celle qui suce toute les épreuves
Pis c'est celle qui avale les preuves

Les sangsues créent la solitude
Elles s'y frottent avec turpitude
Elles la contournent par en arrière
Dans un fesse-à-fesse sanitaire

Les sangsues dispensent leures caresses
Visqueuses et moites de détresses
Elles ont tout le cavard du blues
Dans l'impression de leurs venthouses

Elles collent bien à toutes les surfaces
Elles savent toujours trouver leur place
C'est par en dedans qu'elles opèrent
C'est par en dehors qu'elles digerent


6. STATU QUO

Dans cour à scrap chromé bebé
De y-où c'tu fais la grève
Pendant que j'te snif les pieds
Pis que toé tu danse ou crèves

Tu m'enterre de couverte dans ma tombe
Pour pas qu'j'aille ailleurs
Tu m'dis que j'sus pas une grosse perte
Tu connais toute mes chansons par cœur

Pis moé qui est pas plus fin
J'te réplique en criant ciseau
Qu'on coupe les assassins
Pis qu'on les r'vends en p'tits morceaux

Mon voisin desormeaux
Anciennement prénommé dolard
Se prend pour un héros
Au bout de cinq-six shot de fort

Y'm'raconte le bon temps
Du temps qui violaient les indiennes
Pendant qu'j'prends du ciment
Pis que j'm'en statue une shot dains veines

Y'm crie que j'ai vraiment
Aucun respect pour ses médailles
J'me lève debout su'l banc
Du genre qui faut dorer l'bétail

Mes enfants pas si bête
Ont grandi pis sont devenu con
Asteur i'm chient s'a tête
Comme des vulgaires enfant d'pigeon

J'ai beau pour être solide
Me couler dans l'béton armé
I'm garroche leurs bolides
Pour souligner leur liberté

J'ai beau leur dire c'est d'la folie
Pis qu'ça r'vient au même point
I'me disent que j'ch't'un malpoli
Qui a toujours compris rien

Maintenant que chus devenu stable
Comme un pillier d'taverne
Que j'grimpe pu sur les tables
Qu'chus plein comme un camion citerne

Que j'lance pus des paris dins branches
Pour les voir r'bondir
Chus connu à paris au moins
Autant qu'au musée d'cire

J'passe la moitié du temps qui m'reste
À repatcher les trous
A'ec in coup d'trottles ent'les fesses
Pis in autre ent'les joues


7. MARIE-JOSÉE LATOUR

Je suis en amour
Avec Marie-Josée Latour
Pis y-a personne qui va m'en empêcher
Surtout pas les gros tas d'fumier
Qui tournent autour

Mon amour est pur comme le rose
Plus pâle que l'azure
Qu'aucun nuage de suie ne vient souiller
Comme un drap net en plein été
Claque au grand jour

Wowwwww, je l'aime
J'ai le cœur comme un vol-au-vent
(Épais) Oui je l'aime
Même si les autres disent
Que j'l'aime pas pour vrai

Ahhh Je l'aime
J'ai le cœur comme un vol-au-vent
(Épais) Oui je l'aime
Même si les autres disent
Que j'l'aime pas pour vrai

Je suis en amour
Avec Marie-Josée Latour
Mais je suis trop gêné pour l'approcher
Trop timide pour lui avouer
Oui tout mon amour

Mon amour est tel
À m'faire faire des folies pour elle
Pour pouvoir la ravir à ses parents
(Marie-Josée n'a que 8 ans)
Et quelques jours


8. UNE VILLE DANS UNE AUTRE

Y'en a qui aiment mieux prendre des pilules
Pour pu rien voir pis nettoyer leur cellules
Y'en a d'autre qui prennent ben mieux ça
Sont habitués pis y font leur temps su'l bras

L'air des prisons c'est comme une chanson
Qui reste pogné dans gorge
C'pour ça qu'ça rush et pis qu'ça sort tout croche
C'est une chanson pleine d'évasion
C'est l'gros hit à ti-george
Qui est répété et ré-interpreté

Y-en a qui arrivent à 18 ans
Pis qui ont l'moral pendant un bon bout de temps
Les cartes les jeunes et pis l'tabac
Au bout d'dix ans ça t'flanque un moral à plat

L'air des couloirs c'pour les fonctionnaires
Juste les screw peuvent faire ça
C'est étouffant d'passer sa vie en d'dans

C'est un maudit sort d'pas vivre en dehors
Quand on sait que déjà
C'est pas facile de s'sentir inutile

Pour ben du monde le mot prison
C't'une punition, une réhabilitation
C't'un monde à part c'comme un bobo
Dont on entend souvent parler souvent d'ins journaux

L'air de la rue quand on est ti-cul
C'est d'l'aide pour les poumons
C'est des peanuts sur un piege à menottes

Les grands Héros
De l'échafaud ont tatouer leur nom
Comme un licou
Tout autour de leur cou

On parle beaucoup des gars d'bicyke
Qui s'tire dans face de façon si sympatique
Les p"tit pusher de 22 ans
Cinq balles dans tête ou ben
Quinze années en d'dans

C'pas moé qui vous parle
Qui pourais faire la morale
On a chacuns nos passes
Toutes mes chansons
Viennent toutes de ma prison

Quand j'pense à vous autres
J'ai mal dans mon coat
Pis j'sens le temps qui passe
J'sais pas quoi dire
De meilleurs ou de pire

J'en ai conne v'la trois cent ans
Les p'tits maudits ben y sont encore en d'dans
Pour une raison ou pour une autre
Ils s'font r'pogner parceque
C'est ben plus fort qu'eux autres

Brain wash en famille
Loin des vilaines filles
Dehors c'est trop dure à prendre
Icitte c'est la meilleure planque
Pour parler d'vol de banque

On devient le roi d'après les exploits
Que tout l'monde peut entendre
Rien d'autre à faire sauf des poids et althère

Des p'tits voleurs sans grande techniques
En allant jusqu'au prisoniers politique
Du mangeux d'marde au grand gun-man
Du old-timer au collecteur de 5 cennes

Ça devient une ville en d'dans d'une autre ville
Avec du monde qui s'batte
Ou ben qui s'flatte pour pas qu'ça soit trop plate

Vu que la justice pis que la police
Ont la même paire de pattes
C'est pas souvent qu'on voit un juge en d'dans


9. L'ASSASSIN SOMMEILLE

L'assassin sommeille en plein hiver
Seul dans sa nuit
L'assassin s'endort les yeux ouverts
Sans aucuns bruits
L'assassin essuie son grand couteau
En s'en lavant les mains dans l'eau
(Chercher l'erreur)

L'assassin illumine ses cauchemars
Et ferme les yeux
L'assassin se terre tout comme la mort,
En terrain creux
L'assassin qui nous colle à la peau
Et à qui on tourne le dos
Dododododo dododododo
Dododododo

L'assassin se fera prendre un jour
Par en dedans
Il pourra ainsi et pour toujours
Tuer le temps
L'assassin sommeille dans son cachot
Comme un bébé dans son berceau
Fais dodo dododododo dododododo
Dododododo
Chercher l'erreur


10. LES COUCOUDRIS

Quand tes joues tremblent, ton courage faiblit
Tu sais pu si ton ombre te suit
Quand t'es inquiet, qu'ton chien a peur
Quand y fait frette en pleine chaleurs
Si tu sens frôler la folie des coucoudris

Quand t'as l'feeling qu'des yeux t'épient
Tu sens une présence qui t'envahit
Que la noirceur devient moins noire
Y-a comme un vide dans ta mémoire
Tu es l'hote tout-à-fait choisi des coucoudris

Quand les airances qui flottent la nuit
Se crystalisent dans ton esprit
Quand ta vision se fait plus nette
Quand l'illusion devient parfaite
Tu es dès lors à la mercie des coucoudris

Quand l'atmosphères, de spasmes, se remplie
Et tes barrières sont allourdies
Ta nature est toute pénétrée
Les sépultures viennent te hanter
Il n't'reste plus aucun répit, les coucoudris

Quand les andouilles gargouilles de p'tits cris
Dans l'fluide de tes insomnies
Que les couleuvres de ta psychés
Mettent toute en œuvre pour t'étouffer
Tu n'es qu'un cadavre en sursis,
(Les coucoudris vont te manger)