Jacques Higelin : Inédits 1970

Rock / France
(1980 - Saravah)
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Lyrics


1. SA DERNIERE CIGARETTE


Maintenant
Maintenant le coq chante
Et le coq lui répond
Maintenant
La femme me regarde en fumant
Sa dernière cigarette
Je lui dis bébé
Parce qu'un enfant
Pleure dans la maison
Elle me répond bébé
Parce que c'est tout
Ce que nous pouvons nous dire
Avec des mots

Elle se couche
Puis elle murmure
Quelques paroles
Elle me regarde un peu
A la dérobée
Pour comprendre
Qui je suis
Je ne la regarde pas
Trop peu dire

Je ne fais que passer
On peut me retenir
Par le manche
C'est tout

Maintenant
Maintenant le coq chante
Et le coq lui répond
Maintenant
La femme me regarde en fumant
Sa dernière cigarette.




2. BUSTER.K


Buster Keaton
Petit homme
Amoureux né
Les yeux cloués
Sur un monde
A l'envers

Tu fais le clown glacé
Qui lance des éclairs
Au fond de la mer
Mais je pleure aux éclats
Buster Keaton
Petit homme
Amoureux né

Buster Keaton
Petit homme
Amoureux né
Les yeux cloués
A l'envers
Tu fais le clown glacé
Qui lance des éclairs
Au fond de la mer

Mais je pleure aux éclats
Buster Keaton
Reviens sur terre
Dans mon écran
Tu seras toujours le mécano
De mes rêves assoifés

Celui qui sait
D'un geste fou
Essuyez les flaques de boues
Qui souillent les joues des gamins
De 7 à 90 ans




3. NINI


Nini, tu es trop belle pour moi
J'suis qu'un effronté méchant loup
Qui rôde alentour de ton bois Nini
Moi qui accroche aux épines des barbelés
Mes touffes de poils brûlés au feu des soleils
Brisant la clotûre des basses-cour
Avec le noir duvet des poules qui m'agace le museau
C'est trop beau

J'harponne mes crocs pointus
Dans les appâts dodus
D'une dinde dingue qui dine de son oeuf
Et rêve tout haut qu'il devient un boeuf
Soudain le gourdin limaille mes griffes
Et me giffle la crête des os
Nini, j'ai mal, c'est trop

Nini, ma rouquine, ma furie
je trébuche sous les coups
Et m'enroule en boule sous ma niche
Nini trop naïve pour moi
J'suis qu'un allumeur de banlieue
Qui rôde alentour de ton coeur Nini
Moi qui éclaire au lampadaire du temps perdu
Mon oeil noyé d'amour au fond d'un miroir
Où dort une nymphe inconnue

De moi brûlant d'un désir vague
Me jouant l'ultime parade de l'amour fou
Je t'aime, je t'aime
Vampire à la petite semaine
Je plonge mes canines saines
Dans sa chaire gorgée de sang amer

Soudain tes ongles tes farouches poignards
Me déffrichent les côtes de part en part
O Nini, je meurs, je pars
Nini, ma nouche mon bourreau

Je rends mon âme aux enfers
Et m'envole en rêve vers ta bouche
Nini, Nini, ma rouquine
Nini, trop belle pour moi




4. SEUL DANS NOTRE CHAMBRE


Je suis seul dans notre chambre
Je suis seul et j'attends
Un mot de toi, un signe
Un appel ou rien
Peut-être rien
Peut-être le premier train
Qui m'emmènera au pôle nord

Je suis seul dans notre chambre
Je suis seul et n'attends rien
Tout ce qui vient est bon à prendre
Tout ce qui vient est bon à prendre ou à laisser

Je suis seul dans notre chambre
Je suis seul et n'attends plus
Si une chose se présente
Je saurai la prendre
Ou bien la laisser filer
Comme on voit filer une truite
Remontant le fil du courant

Je suis seul dans notre chambre
Aujourd'hui j'ai fait du feu
J'attends tout, je n'attends rien
Tout ce qui vient est bon à prendre
Bon ou mauvais
Quelle importance ?

Je suis seul dans notre chambre
Dans un moment je serai saoul
Ivre-mort, mort ou vivant
Quelle importance ?

Je suis seul dans notre chambre
Je suis seul et n'attends plus rien
Tout ce qui vient est bon à prendre
Est bon à prendre ou à laisser
Pour celui qui viendra après

Je n'ai pas appris à saisir
À saisir les instants qui passent
Je laisse passer
Je regarde
Celui qui viendra après moi
Qu'il soit plus adroit



5. L'IDIOT


Il restait une pomme sur l'arbre
L'idiot l'a croquée.
Alors ils ont pris
leur fusils, leur chiens
Et leur gendarmes

Ils ont pourchassé l'idiot
Dans la boue des marécages,
Dans les caves du curé,
Dans les égouts du village,
Par les sentiers embourbés,
Dans les défilés abrupts,
Dans la forêt dessinée,

Dans un relais de montagne,
Sur le dos du lac Pelé,
Par les corridors d'asile,
Couraient comme des imbéciles
Ont foutu l'feu à la grange
Ont piétiné les vendanges
Ont violé les filles de joie
Ont débusqué les fauvettes

Faut qu'ça tue et faut qu'ça pète

Ont renversé les vieillards
Ont roulé des yeux gris-bleu
Poussé des jurons horribles
Et gueulé comme des soudards
Armés de crocs d'abattoir
Ont défiguré des moutards
Qui revenaient de l'école
Ont pissé sur les écuelles
Et sur le sol de l'hospice

Pour défoncer le portail
Du château du roi Louis
Et l'ont surpris
Accroupi
Sur le trône
En train de chier
L'idiot

Il a pris
Son caca mou
Dans sa main tremblante et nue
Il leur a tendu
Et il leur a dit
Reprenez donc votre pomme
Et laissez moi mourir en paix
Il leur a souri
Et il est parti



6. A MOI LES MONSTRES
(NO LYRICS)




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