1. O L'A BUFFE

[Chorus]
Ô l'a buffé, crois tu qu'ô l'a buffé,
Toutes les cornes des cocus sont tombées !
Ô l'a tout arraché, ô l'a tout ébouillé,
Partout les peupliers sont tombés par milliers,
La météo disait " vent faible à modéré ",
J'ai r'trouvé mon goret à l'aut' bout de l'île de Ré

Puis ô d'vait arriver, le courant a coupé,
Et j'avions plus d'chauffage, plus d'électricité,
O faut courir partout après des bouts de chandelles,
Mais où sont les bougies, l'frigo qui décongèle

Et ch'au congélateur qu'était plein à craquer,
Je venions justement de tuer tous les canets,
Va falloir tout manger, ô va être gavanié,
Faut faire cuire les rôtis et les tomates farcies !

Et puis au bout d'trois jours, ca y est c'est la panique,
Pour une baguette de pain, ô s'bat dans les boutiques,
Ô l'est chacun pour soi, allons mourir de faim,
Pouvons nous pas rester trois jours sans manger d'pain !

On avait tout prévu pour fêter l'an 2000,
Pis la tempête est venue, ca c'était pas prévu,
Va falloir replanter, mais faut pas s'inquiéter,
Les cornes auront r'poussées avant les peupliers !


2. IL FAUT VIVRE

Pour l'enfant qui va naître sur les chemins brûlants des différences
Lui apprendre à connaître d'où soufflera le vent de son existence

[Chorus]
OH ! il faut vivre

Pour dire à ceux qu'on aime, qu'on les aimera toujours à la vie, à l'amour
Les caresses suprêmes aux parfums enivrants du petit jour

Pour tous les sentiments qui viennent se réfugier au fond de notre cœur
L'amitié, la tendresse, qui ouvre bien souvent la porte du bonheur

Pour avoir le courage de lutter contre ceux qui salissent demain
Laisser en héritage une terre verte et bleue aux enfants de demain

Pour faire de sa vie, ce que l'on a envie suivant sa destinée
Pour faire de sa vie, ce qu'on a décidé pour ne rien regretter

Pour l'enfant qui va naître sur les chemins brûlants des différences
Lui apprendre à connaître d'où soufflera le vent de son existence.


3. LES CONS

Des cons, y'en a partout, on peut pas les compter,
Oui mais comment savoir si on est concerné,
S'il y avait marquer con sur tous les fronts des cons,
On les reconnaîtrait, on les contournerait, on les contournerait.

Il y a les convertis, trop content d'être cons,
Les inconditionnels de la connerie,
Ils se sont reconnus, ils se sont concentrés,
Et puis ils ont formé la confrérie des cons, la confrérie des cons.

Les cons se reproduisent et j'en suis consterné,
Car ils sont déjà cons bien avant d'être nés,
Autant de conviction dans la reproduction,
Ils ne seront jamais en voie de disparition, en voie de disparition.

Y'a le concubinage, inventé par un con,
Pour donner des complexes et faire des conjoints,
Pour faire du mariage, un conditionnement,
Dans la société de consommation, de consommation.

Cons de tous les pays, tenez vous donc la main,
Partez à la conquête du royaume des cons,
Vous n'aurez pas de mal à vous trouver un roi,
Il y a tant de cons qui veulent être sacré con, qui veulent être sacré con.

Puisqu'il y a tant de cons, il faut se consoler,
Oubliez ma chanson, oubliez d'être cons,
Car il est préférable confidentiellement,
De passer pour un con plutôt que d'être con, plutôt que d'être con.

Je vais arrêter là ma complainte sur les cons,
On pourrait porter plainte, y'a des cons qui le font,
Mais s'ils se reconnaissent à travers ma chanson,
C'est la plus belle façon de prouver qu'ils sont cons,
De prouver qu'ils sont cons de prouver qu'ils sont cons.


4. BALLADE CELTIQUE

(Instrumental)


5. LES VACHES MAIGRES

Rappelle toi les vaches maigres, où le vin avait goût de vinaigre,
Le bois que tu allais faucher, pour pouvoir de réchauffer.
Ouais c'est l'hiver qui dure trop longtemps, c'est quand il gèle dans la maison,
Mais c'est le prix que j'ai payé pour conserver ma liberté.

Rappelle toi les vaches maigres, alors que tu n'avais plus rien,
Qu'une guitare à la main pour oublier les lendemains.
A la recherche de mon talent, mais l'estomac dans les talons
Et c'est le prix que j'ai payé pour conserver ma liberté.

Je me rappelle les vaches maigres, l'petit séminaire de Poitiers,
Où j'allais me réfugier, ne sachant plus trop où aller.
Il a fallu mentir un peu, pour ne pas inquiéter les vieux,
Mais c'est le prix que j'ai payé pour conserver ma liberté.

Voilà, comment çà c'est passé, lorsque je n'avais pas un rond,
Alors, toi qui me vois passer, avec mon petit ventre rond.
Avant de me jeter la pierre, comme on fait souvent par derrière,
Avant de me prendre pour un con, elle est à toi, cette chanson.

Aujourd'hui les vaches sont moins maigres, le vin n'a plus goût de vinaigre,
Oui mais je n'ai rien oublié, de mes galères du passé.
Et quand on est passé par là, on apprécie le peu qu'on a,
C'est le prix qu'il fallait payer pour conserver ma liberté,
C'est le prix qu'il fallait payer pour conserver ma liberté.


6. MADELEINE

J'ai plus assez d'mes deux yeux pour compter les amoureux,
Y'a plus qu'une fille dans ma ville, j'me suis t'nu trop tranquille,
Je suis toujours étonné quand on a changé d'année,
Car tous les printemps, faut qu'je foute le camp,
Voir c'qui s'passe aux quatre coins de l'océan.

[Chorus]
Oh Madeleine, c'est pas par hasard
Si on est plus qu'tous les deux à vivre la même histoire
Oh Madeleine, faudrait p't'être se voir,
J'ai plus grand chose à cacher dans le fond d'mes tiroirs.

Quand tu m'as fait visiter, l'autre jour ta cambre à coucher,
J'ai reconnu mes cartes postales, tu es sentimentale,
Tu gardes même pour dormir, le beau foulard en cachemire,
Que j't'ai rapporté, y'a pas mal d'années,
Je crois qu'c'est ça qui m'a fait craquer.

Tu sais je suis fatigué, en allant si loin chercher,
En m'disant c'est cette année que j'vais la rencontrer,
Quand je pense que tu étais là, juste à deux pas de chez moi,
Que le diable m'emporte, ce soir à ta porte,
J'vais mettre un terme à tes années mortes.

A m'attendre si longtemps, t'en as eu des prétendants,
Toutes leurs fleurs sont fanées, ils s'en sont retournés,
Moi j'arrive les mains vides, seulement avec quelques rides,
Tu n'm'en voudras pas, j'vais rattraper çà,
C'est moi qui vais faire le premier pas.


7. BAL DE LA LUNE

Quand le soleil descend et que la lune monte,
Surtout quand elle est jaune, jaune et toute ronde,
Qu'elle inonde la terre, d'une lumière blonde,
Les gens qui la regardent, ils vont devenir fous.

[Chorus]
J'ai regardé la lune, je suis devenu fou,
J'vais danser sous la lune avec les loups
J'ai regardé la lune, la la la la la la ,
Et dansé sous la lune avec les loups…

Les chiens cassent leurs chaînes et les hommes se déchaînent,
Ils vont chercher les filles pour danser sous la lune,
Et voient dans leurs vertus, elles seront toutes nues,
Et ils feront l'amour sans aucune retenue.

De ses rayons magiques qui traversent les murs,
Elle empêche de dormir ceux qui ne veulent pas sortir,
Du haut de leurs fenêtres, ils regardent éblouis,
Les bêtes et les gens dans le bal de la nuit.

Je regarde la lune, je la regarde en face,
Et il me semble voir un visage, un sourire,
On dirait qu'elle s'amuse à semer le délire,
Je veux être complice et boire à son calice.

Et lorsqu'elle s'enfuira à l'approche de l'aube,
Pour aller faire danser l'autre moitié du monde,
Je serais encore là et mon âme vagabonde,
Attendra son retour je compterais les jours.

J'irai revoir la lune et puis devenir fou,
Et danser sous la lune avec les loups,
J'irai revoir la lune, la la la la la la,
Et danser sous la lune avec les loups.


8. CORDOUAN

C'est un vieux solitaire au large de l'estuaire,
Il a les pieds dans l'eau depuis quatre cents ans,
Tous les soirs, sa lueur fait de l'œil à Royan,
C'est un vieux séducteur le phare du Cordouan.
C'est un vieux séducteur le phare du Cordouan.

Sur les quais de Bordeaux, les barriques sont pleines,
Le brouillard se lève, elles partiront quand même,
Car le vieux phare est là qui veille et qui s'allume,
Et qui pousse la plainte de sa corne de brume.
Et qui pousse la plainte de sa corne de brume.

Debout sur son rocher, on dirait un berger,
Veillant sur son troupeau, son troupeau de bateaux,
Il a vu défiler les pirates assoiffés,
Les derniers gabariers venant de l'île de Ré.
Les derniers gabariers venant de l'île de Ré.

Il a vu ce bateau rentrant du Portugal,
Venir se réfugier sur la pointe de grave,
Jeter par dessus bord ces huîtres qu'ils croyaient mortes
Et l'on en mange encore sur tout le littoral.
Et l'on en mange encore sur tout le littoral.

Et s'il a résisté aux injures du temps,
S'il brave les tempêtes depuis si longtemps,
Les grosses déferlantes, les rafales de vent,
C'est parce que les ancêtres l'ont reconstruit souvent.
C'est parce que les ancêtres l'ont reconstruit souvent.

Il a sauvé la vie de ces marins perdus,
Revenant de Terre-Neuve de pêcher la morue,
Toi le plus vieux des phares gardien de la Gironde,
Que ta lumière inonde tous les bateaux du monde.
Que ta lumière inonde tous les bateaux du monde.

C'est un vieux solitaire au large de l'estuaire,
Il a les pieds dans l'eau depuis quatre cents ans,
Tous les soirs, sa lueur fait de l'œil à Royan,
C'est un vieux séducteur le phare du Cordouan.
C'est un vieux séducteur le phare du Cordouan.


9. SIRENE D'AMOUR

Il a trouvé sirène un soir dans un port,
Blonde était sa carène, elle l'a prise à son bord,
Il est allé croiser au large de son corps,
Pour couvrir de baisers sa peau et son décor
D'amour, oh d'amour…

Puis ils ont titubé, dansant dans les coursives,
Sans doute un peu grisés et sûrement un peu ivres,
Puis ils ont chaviré dans le lit de l'ivresse,
Et ils ont navigué par le flot des caresses
D'amour, oh d'amour…

Puis ils ont mis le cap sur l'île du plaisir,
Poussés par le ressac sous le vent du désir,
Il a offert ses bras comme gilet de sauvetage,
Elle a ouvert ses bras et puis bien davantage
D'amour, oh d'amour…

Quand ils se sont échoués à la fin de la nuit ,
Tellement épuisés qu'ils se sont endormis,
Sur le gaillard d'avant, l'aube les a surpris,
Sur le pont des amants, sous les voiles du lit,
D'amour, oh d'amour…

A la saison prochaine, il veut se rembarquer,
Pour pêcher des je t'aime dans ses cheveux défaits,
La mer sera belle et ils iront encore,
Croiser fiers et rebelles au large de leurs corps
D'amour, oh d'amour…
D'amour, oh d'amour…


10. LES BINUCHARDS

Bonjour et bonsoir, v'là Les Binuchards,
JC la guitare, François et Richard,
Si tu viens nous voir, si t'es un fêtard,
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.

Des chansons à boire, d'autres qui se dansent,
Je raconte des histoires d'temps en temps quand j'y pense,
Tous les samedi soirs on va s'émouvoir,
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.

La foire au pineau, la foire au goret,
La foire aux cagouilles, enfin tout pour la goule,
De la pomme de terre, la foire aux célibataires,
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.

On est pas trop cher on prend 900 Frs,
Oui mais attention on aime la bonne chère,
Il faudra prévoir une caisse de pinard,
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.

On a un copain qui tient une auberge,
Un accordéon et puis la bouteille,
Quand on va tuer le ver au bateau Lavoir,
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.

" Le Bateau Lavoir à Landrais,
Ouvert le samedi et le dimanche "

Pour vous faire plaisir, on a fait un disque,
Ca fait un souvenir, on en a fait que dix,
Mais les meilleures chansons de notre répertoire,
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.
Mais les meilleures chansons de notre répertoire,
Bonjour et bonsoir v'la Les Binuchards.


11. LA VIE D'ARTISTE

J'avais fait une petite chanson mijotée aux petits oignons,
Une chanson de derrière les fagots, les fagots de l'inspiration,
Et lorsque je l'ai présenté au producteur intéressé,
Il m'a dit on va l'arranger deux ou trois trucs à rajouter,
Oh c'est dur la vie d'artiste dans la figuration !

Mais avant de signer l'contrat pour devenir chanteur populaire,
J'ai dit j'voudrais écouter çà pour voir un peu d'quoi çà a l'air,
J'ai pris une claque phénoménale, ils avaient tout traficoter,
Pour faire une chanson commerciale et aussi plein de fric à côté,
Oh c'est dur la vie d'artiste dans la figuration !

Alors j'ai repris ma chanson et puis j'ai repris le métro,
Des mecs chantaient dans la station qu'auraient signés les yeux fermés,
Je passerais pas à la radio, je passerais pas à la télé,
Je passerais pas pour un idiot, j'ai conservé ma dignité,
Oh c'est dur la vie d'artiste dans la figuration !

Je suis rentré à la maison pour faire ma propre production,
Aux pirates de la chanson, maintenant je fais très attention,
Et derrière mon tas de fagots, j'ai un joli, joli magot,
C'est bon la vie d'artiste dans l'auto-production
Ouais c'est bon la vie d'artiste dans l'auto-production !


12. BERNARD L'OURS

(Instrumental)