Damien Saez : Varsovie - Paris - l' Alhambra
歌词
VARSOVIE
1. VARSOVIE
Quand j'y suis arrivé la gare était déserte
Varsovie au matin, c'est un peu triste à voir, c'est vrai
Capitaliste oblige, je tire un peu de cash pour Kasia
Un gamin au café vient de planter son nez dans un bol de soupe froide
Sac à dos, accosté sur un quai solitaire
J'envoie par téléphone quelques photos loufoques, un peu de mon histoire
Aux amis parisiens qui me disent "Allez, reviens, c'est pas pour toi là-bas !"
Tout seul dans le wagon, mon regard qui se jette par la fenêtre
Je regarde Warszawa loin de moi qui s'en va
Nous fendons l'horizon direction Zakopagne
La neige tient le siège de la vieille Pologne
J'imagine soudain, oui, qu'un jour d'autres trains ont dû passer par là
Vieille dame sans dents tire la charrette
Telle vague céleste, vole un oiseau sans tête
Le jour se lève
Sur la campagne
Un vieux cheval fou
Me tient tête de loin
Parfois, je rêve que je suis Jivago
Et qu'elle m'attend là-bas
Sous le vol du corbeau
Et qu'elle m'attend là-bas
Sous le vol du corbeau
Toujours dans le couloir, une autre silhouette
Vient joindre sa fumée,
Sa fumée de cigarette
Non, je ne suis plus seul et d'un oeil polonais
Il me dit quelques mots dans un silence slave
Je le trouve beau
Au wagon restaurant, sur vieille gazinière
On me cuisine un steak qui saigne la vodka, il est beau l'ancien temps !
Bientôt, tout ça sera sous plastique à la morgue
Et ce sera comme ailleurs
Un croque-monsieur sans vie dans un wagon sans bruit
Mon ami du couloir me rejoint, sans surprise
Et me tend sans rien dire un thé à l'eau de vie
Sans comprendre un seul mot de l'autre, nous parlons de nos femmes, de nos vies
Voyageurs, nous refaisons nos mondes
Et des gamins surgissent
Ils ont l'oeil du futur
Et le coeur des étoiles !
Ici, on sourit pas ou seulement quand on boit
Y a Bartek, y a Ianek, y a Vojtek et y a moi
Allez, chante, gamin, que demain sera mieux
Et laisse la vodka faire s'effacer la peine
Ami, toi d'un autre pays
Je te suis amoureux
Le jour se lève
Sur la campagne morte
Un vieux cheval fou
Me parle un peu de loin
Parfois, je rêve que je suis Jivago
Et qu'elle m'attend là-bas
Sous le vol des corbeaux
2. CEUX QUI SONT EN LAISSE
Tu voulais du médiocre et moi j'en avais pas
Tu voulais l'univers et moi j'avais que moi
Tu voulais le silence quand j'étais que musique
Qu'on marche parallèle quand j'allais qu'à l'oblique
Tu voulais des rivières au milieu du désert
Tu voulais des voyages moi j'étais sédentaire
Que je fasse des chansons qui m'emmènent au sourire
J'y peux rien moi je n'ai que des larmes à leur dire
Et des plaines de pluie pour unique empire
Quand je serai parti que lira mes poèmes
Un autre romantique qui se verra en moi
il se dira s'en doute oh c'est beau comme il l'aime
Mais qu'il sache que je n'ai jamais aimé que moi
Qu'au lit ou dans le coeur l'égoïsme est la mère des générosités
Que les femmes me pardonnent de n'être fait pour elles
D'être comme un nuage qui recherche son ciel
De n'être qu'un navire toujours à la détresse
Et cette envie de fuir de ceux qui sont en laisse
Pardonnez moi vous tous qui vous liez les mains
Vous qui pensez qu'à deux vous ferez mieux le chemin
Vous qui pensez que l'autre vous sauvera la peau
Alors que de votre âme il fera des lambeaux
Mon amour que l'on soit le plus grand des guerriers
Ou la triste brebis qui cherche le berger.
On finit tous à terre à chercher les morceaux.
Au bord du précipice à deux pas du grand saut.
A deux pas du tombeau.
3. JE SUIS LE CHRIST
Un ange est venu me voir, me sortir de mes rêves.
Poser sa main sur ma bouche, y déposer ses lèvres
Tendrement, contre mon coeur, il m'a parlé de toi.
Il m'a dit que tu allais bien, que tu ne reviendras pas.
D'un signe des ailes blanches qui dit qu'il faut partir
Quand moi, j'étais que sanglots, il m'a fait un sourire
De jour en jour, chaque soir, faut que soleil se couche
Toutes les plus belles choses au monde ne valent pas ta bouche.
Je suis le Christ
Et toi tu es ma croix
Et ça fait rire tout Rome !
Je suis le Christ
Juste un con planté là
D'avoir trop aimé les autres
Je marche au milieu des foules qui me jettent des pierres
Triste radeau sur la houle, bienvenue en enfer !
Et si l'amour a planté, oui, des clous dans mon coeur
C'est qu'une seconde à t'aimer vaut des siècles dans la douleur.
L'ange aux allures de la mort m'a dit "L'heure est venue,
Mon enfant, ne regrette rien, l'amour, tu l'as perdu"
Alors moi, je m'en vais sans regret me planter sur ma croix.
Me dire que, oui, peut-être un jour, oui, toi tu reviendras.
Je suis le Christ
Et toi tu es ma croix
Et ça fait rire, et ça fait rire le bon peuple de Rome !
Je suis le Christ
Juste un con planté là
D'avoir trop aimé son hôte.
4. QUE TOUT EST NOIR
Des jours qui ne ressemblent qu'à l'ombre des nuits
Des silences qui résonnent à l'âme comme un cri
Quand les paupières n'ont même plus la force des orages
Quand, porté par les flots, je ne vois plus rivage
Des amours qui sont nées aux mauvaises saisons
Quand l'printemps a tardé à ouvrir ses bourgeons
Des lunes toujours pleines qui ne me sourient plus
Comme jouer aux échecs quand la reine est perdue
Que tout est noir
Que tout est noir
Comment te dire
Que tout est noir
Comment j'ai peur
Comment j'ai froid
Comment te dire
Quand t'es pas là
Que moi sans toi
Ca ne veut rien dire
Comment te dire, dis-moi
Comment te dire
Que moi sans toi
C'est comme un rire
Qui trouve pas
Vers où mourir
Mes sciences qui ressemblent qu'à l'ombre du doute
Le bien qui fait du mal quand le mal vous envoûte
Quand au coeur de l'iris c'est le temps des moussons
Qui vient noyer le blé juste avant la moisson
Dans les travers du temps, je sais, je t'ai perdue
Et tu l'as dit cent fois, tu ne reviendras plus
Alors je peux partir comme un loup solitaire
Qui, blessé, s'en ira mourir auprès d'un hêtre
Moi, j'aurais tant voulu que cet être soit toi
Tant voulu avec toi être un autre que moi
Au profond de ton ventre faire plus belle la Terre
Oublier qui je suis et fermer les paupières
Que tout est noir
Que tout est noir
Comment te dire
Que tout est noir
Comment j'ai peur
Comment j'ai froid
Comment te dire
Quand t'es pas là
Que moi sans toi
Ca ne veut rien dire
Comment te dire
Comment te dire
Que moi sans toi
C'est comme un rire
Comme un triste navire
Qui sait pas où partir
Quand on est tellement seul que même la solitude
Vous semble être une amie dont on se passerait
Celle qui fut toujours là depuis le premier souffle
Qui depuis ce jour-là ne veut plus vous quitter
Quand vous ne savez plus qu'un jour vous saviez rire
Quand le mal a choisi votre âme pour empire
Quand tous les romantiques et les tristes du monde
Ont choisi votre coeur pour se mettre à pleurer
Que tout est noir
Que tout est noir
Comment te dire
Que tout est noir
Comment j'ai peur
Comment j'ai froid
Comment te dire
Quand t'es pas là
Que moi sans toi
Ca ne veut rien dire
Comment te dire, dis-moi
Comment te dire
Que moi sans toi
C'est comme un rire
Qui trouve pas
Vers où mourir.
5. DIS-MOI QUI SONT CES GENS ?
Dis-moi qui sont ces gens
Qui se montrent indécents
Qui s'embrassent en public ?
Moi, je suis seul au monde
Je n'ai pas de Joconde
Pour faire les romantiques
Dis, quelle est cette ville
Aux éternelles idylles ?
J'ai oublié son nom
En connais-tu la route
Et le prix que ça coûte
D'aimer à perdre raison ?
Dis-moi qui sont ces gens
Qui promènent en semant
La grâce derrière eux ?
Rendant plus beau le monde
Qui emportent à la tombe
Leur amour avec eux.
Connais-tu leur chemin,
Le secret qui les tient
A la bonne fortune ?
Moi, je n'ai que mes mains
Pour abriter chagrins
Quand eux, ils ont la lune
Dis-moi qui sont ces gens
Qui abritent, éclatants,
Leurs yeux de trop d'orages ?
Dis-moi qui sont ces dieux
Qui des foudres des cieux
Savent faire bon usage
Et rester hors du temps ?
Quand nous autres n'avons
Que l'hiver pour pâturage
Pour nos tristes pigeons
Qui sans destination
Nous renvoient nos messages
Dis-moi qui sont ces gens
Qui rient comme des enfants
Qui se donnent la réplique ?
Celle des Roméo,
Des Tristan, des Rimbaud,
Celle des grandes musiques.
Moi, je n'ai que moi-même
Pour montrer de mon coeur
Sa nature impudique
Dis, qui sont ces bourreaux
Qui me tuent sans un mot
De leurs yeux magnifiques ?
Dis, qui sont ces bourreaux
Qui me tuent sans un mot
De leurs yeux magnifiques ?
6. GORASZEWSKA
(instrumentale)
7. JE SUIS PERDU
Je marche dans les villes où des âmes sans nom me fredonnent le tien
Des concerts en sourdine où je chante ton nom pour oublier le mien
Pour oublier un peu que toi, tu n'es pas là quand l'hiver se fait rude
Que je n'ai plus que moi avec qui partager ma propre solitude
Je marche sous des cieux qui me rappellent un peu la couleur de ta flamme
Quand le rouge et le bleu donnent aux amoureux des beautés océanes
Moi, je fuyais l'amour parce que j'avais trop peur, oui, trop peur d'en mourir
Mais à trop fuir l'amour, c'est l'amour qui nous meurt avant que de nous fuir
Je suis perdu
Je suis perdu
Sur des chemins de pierre
Je marche nu
On s'est perdu
On s'est perdu
Et mon coeur en enfer
Que de toi ne battra plus
Je me suis perdu
Quand je t'ai perdue
J'ai perdu ma lumière
J'ai perdu Terre entière
Je vivrais mille vies et dans mille pays, ça ne changerait rien
Car de mille pays, je reviendrais toujours m'éteindre entre tes mains.
Si je m'y fais petit, allez, dis s'il te plaît que tu me reprendras.
Juste pour une nuit que tu me reprendrais, je t'en prie, dis-le moi.
Que l'amour n'est pas mort car on ne peut mourir quand on est infini.
Qu'il revivra encore cet amour qui est mort, qu'il reprendra la vie.
Que la pluie dans mes yeux sera assez pour vaincre le désert dans les tiens.
Que la pluie dans mes yeux sera assez pour faire renaître les fleurs au jardin.
Je suis perdu
Je suis perdu
Sur des chemins de pierre
Je marche nu
On s'est perdu
On s'est perdu
Et mon coeur en enfer
Que de toi ne battra plus
Je me suis perdu
Quand je t'ai perdue
J'ai perdu ma lumière
J'ai perdu Terre entière.
Je t'attends sur le banc comme on attend la mort en espérant la vie
Je t'attends comme on attend voir pointer le jour quand il n'est que la nuit
Toi, tu ne viendras pas car déjà trop de fois toi tu es revenue
Toi, tu ne viendras plus car déjà trop de fois c'est d'autres qui sont venues
Il est tard et ça fait, oui, déjà quelques mois que tu t'en es allée
Des années ou des siècles, les secondes sans toi, c'est toujours l'éternité.
Toi, tu dois faire du beau sur des chemins où moi, où moi je ne suis pas
Et moi, je reste là à voir passer le monde qui se fout de tout ça
Et la nuit moi, j'ai peur, oui, la nuit moi j'ai peur, moi, j'ai peur d'en mourir
Et quand moi, j'ai pas peur, c'est mon coeur qui a peur, qui a peur de te revoir partir
Moi, j'ai froid dans la nuit quand toi tu n'es pas là, dans la nuit moi j'ai froid
Quand à côté de moi c'est une ombre sans vie, c'est une autre que toi
Quand à côté de moi c'est une ombre sans vie, c'est l'ombre de toi.
8. ANEANTI
Anéanti
Par une putain de bas étage
Par une blonde aux cheveux noirs
Qui m'a souri
Que j'ai suivi au petit jour
Qui s'est scotchée à ma mémoire
Six pieds d'amour
J'voudrais mourir
Là comme un con
Petit garçon sur le trottoir
Hurler ton nom au désespoir
C'est pathétique
Qui aurait cru que le brigand,
Que le bandit de grand chemin,
Que le tigre sans coeur
Soit la brebis ?
Anéanti
Par un agneau aux dents de loup
Par une reine sans dessous
Une éclaircie
Qui cachait tellement bien l'orage
Qui avait promis le grand voyage
Puis qu'est partie là dans la nuit
J'suis comme un con
Sans horizon sur un trottoir
Petit garçon au désespoir
Putain c'est triste
De finir en tigre qui pleure
De finir en aigle sans aile
En tourtereau
Sans tourterelle
Anéanti
Par une blonde aux cheveux noirs
Une aurore qui n'était que soir
Que soir de pluie
Qui déployait l'armée des ombres
Quand dans mes yeux moi, j'ai vu sombre
Moi, j'ai vu fondre
Oui, des mers infinies
J'ai tout perdu
La bataille mais aussi la guerre
Qu'elle a bouffé dans son trou noir
Mes galaxies
C'est la débâcle à l'univers
Y a trop de rire sous mes paupières
Y a tant de triste
Qu'on dirait la Russie
Les putains sont des anges
Et les anges des putains
Mes larmes vont aux fleuves
Et les fleuve à la mer
Tu me laisses le coeur en laisse
Comme on laisse celui
Qu'un jour on crut d'amour
Qu'un jour on crut toujours
Puis qu'un jour on croit plus
Puis qu'un jour on oublie.
9. ON MEURT DE TOI
Si nous nous sommes disparus
Comme un marin qui prend les nues
Pour l'océan
Et qui s'enfonce au fond de l'eau
L'amour emporté par les flots
Les flots du temps
Nous aurions pu nous unir mieux
Comme on dit s'unir devant Dieu
La mascarade
Non, moi, ne m'a jamais tenté
Oui, que la sincère amitié
Des camarades
Au diable les rêveurs qui
Ne tenant pas debout se lient
Des bagues aux doigts
Et si la mienne était poème
Et si la mienne était en bois
Elle était pour toi
Elle était pour toi
Puisqu'ici tout s'évanouit
Nos rires dans la mélancolie
Tout prend le large
Beauté, ne gardons que l'instant
Avant que les mauvais printemps
Ne sonnent la charge
Là où tu échoueras bientôt
Là où on s'est échoué trop
Où il fait froid
Tu verras bien des éclaircies
Tu les prendras pour l'infini
Qui fera gonfler ton ventre
Au diable les rêveurs qui
Ne tenant pas debout se passent
La mort aux doigts
Pauvres de leur cupidité
Sont ceux qui s'échinent à garder
L'autre pour soi
Au diable les rêveurs qui
Ne tenant pas debout se lient
Les coeurs en croix
Au diable leur stupidité
Car même à deux nous ne sommes faits
Ouais que de soi, sûr que de soi
Là où tu es, d'autres pays
Dans d'autres hommes, dans d'autres lits
Prends garde au vent
Qui parfois fait gonfler les voiles
Mais qui soudain, quand ça lui prend
S'enrhume un peu
Pour nous laisser seuls au milieu
Quand pour rentrer ne reste que
L'océan à la nage
Quand le voilier devient radeau
Quand le manque devient le trop
Quand la vie a fait rage
Mon amour j'ai pas su tenir
Les promesses du devenir
Un avec toi
J'ai plus que moi-même à qui dire
Qu'il est triste mon triste empire
Qu'il est triste sans toi
Quel océan, vers quel abîme
Dis-moi où mène ce chemin
Où tu n'es pas
Car si l'on ne meurt pas d'amour
Je peux te dire qu'il est certain
Qu'on meurt de toi
Qu'on meurt de toi.
L'ALHAMBRA
1. CHANSON POUR MON ENTERREMENT
Dressées en cathédrale
Et des robes en couleurs
Non pitié, pas de noir
J'ai toujours eu peur du noir
Je préfère la lumière
D'ailleurs, quand j'étais enfant
Je dormais la porte ouverte
De peur que les bandits
Passent par la fenêtre
Pour me voler maman
Il y aura mes amantes
Les amants des amours
Les amours des aimantes
Enfin y aura de l'amour
Et j'espère des enfants
Pour chanter "Mort aux vieux !
Mort aux morts, mort au bon Dieu !"
Et pour pisser derrière l'église
De ce pauvre curé
Qui dit que des bêtises
Qui m'fait perdre mon temps
On jouera du Mozart
Mais pas de requiem
De la Flûte Enchantée
Ou bien mieux du Don Juan
Pour partir conquérant
Pour partir simplement
Sur un air de trompette
Partir à la conquête
Ouais, le coeur à la fête
Il y aura des souvenirs
Il y aura des sourires
De quand j'étais enfant
De quand j'étais printemps
Quand on était au ventre
Quand on était au vent
Non, ne pleure pas mon frère
Non, ne pleure pas ma mère
On sera bientôt ensemble
On remontera le temps
Et on sera en Sicile
Sûr, à la belle étoile
En chantant qu'on est fous
Et sac à dos m'entraîne
On pissera dans la mer
On pêchera des calmars
A faire rougir Némo
On refera notre histoire
En attendant Pierrot
Ami, ne sois pas triste
Tu sais ma vie fut belle
Un peu courte mais magnifique
Comme un soleil levant
Le vent sur l'Atlantique
Je m'en vais en chantant
Vers une autre Amérique
Comme un soleil couchant
Sur le Pacifique.
2. AU DELA DU BROUILLARD
Au-delà du brouillard, c'est encore le brouillard
Dedans, parfois, je vois dans dix mille ans
Au-delà du brouillard, c'est encore le brouillard
Soudain, je me souviens quand j'étais soleil levant
Un vieux cerf s'étonne de me voir passer là
Se demandant sans doute si je suis déjà mort
D'autres temps, d'autres lieux, c'est un autre que moi
Qu'il a croisé par là.
D'autres vents, d'autres dieux,
Silhouettes fantômes, hordes sauvages
Agonisant de n'avoir qu'une main à se tendre
Nulle trace dans le fleuve où j'ai nagé un jour avec femme
Où j'ai cru que l'amour était feu
Oui, mais feu notre amour
N'était que cendres au vent
Et l'aube ne m'éclaire que de suppositions
De silences en questions
On construit son empire
Et de châteaux en sable
Et de rives en dérives
On dérive toujours
On essaie d'être roi
On essaie d'être soi
De sourires en soupirs
Oui, dans le lit des femmes
Qu'on prend et qu'on oublie
On s'oublie peu à peu
Avant qu'on nous oublie
On se croit loup des steppes
Quand on n'est que brebis
Sans troupeau ni berger
Sans étoile
Halluciné
Sur la route, un vieil homme s'en va à la rencontre
D'un bien plus vieux que lui, et ce plus vieux, c'est moi
Ou peut-être toi
Le vieil homme est assis sur un banc
Il fume une danseuse
Je veux dire, il fume une gitane
Comme on fume le temps
Je lui dis quelques mots
Il me répond les siens
On ne se comprend pas
Mais nous faisons semblant
Tout en sachant tous deux
Qu'en commun nous avons
La vieille dame en noir
Qui nous attend
Au-delà du brouillard, c'est toujours le brouillard
Dedans, parfois, je crois que je suis soleil levant
Et mes rêves s'éteignent les uns après les autres
A chaque pas de plus
C'est toujours un de moins
Au-delà du brouillard, c'est toujours le brouillard
Dedans, parfois, je vois dans dix mille ans
Et je pense aux enfants de nos petits enfants
Que nous n'avons pas eus, mais qu'on aura demain
Si j'avais mes vingt ans
Mais je n'ai pas d'enfant
Et je n'ai plus vingt ans
Alors, je marche seul
Comme un vieux régiment
Qui n'a plus de conquête
Quand on est au sommet
On ne peut que descendre
Ou apprendre à voler
Au-delà du brouillard
Au-delà du brouillard
Sur la route un vieil homme
S'en va à la rencontre
D'un bien plus vieux que lui
Et ce plus vieux, c'est moi.
3. AU DELA DU BROUILLARD (THEME)
(instrumentale)
4. JE CHERCHE ENCORE
J'ai passé tant de fois
De l'ombre à la lumière
Dessiné tant de croix
Pêché tant de rivières
Dans le train de la nuit
Qui va où ?
Je sais pas
A New-York ou Varsovie
Peu m'importe, tu vois
Je cherche encore
Un chemin, une route
Au Sud vers le Nord
Je cherche encore
J'ai prié tant de fois
Qu'un jour à moi s'unisse
Celle qui marche avec moi
Que je ne connais pas
Dans le vol de l'ennui
Qui m'emmène où ?
Je sais pas
A New York ou dans ton lit
Peu m'importe, tu vois
Je cherche encore
Un chemin une route
Au Sud ou vers le Nord
Tu sais, moi, je cherche encore
Je cherche encore
Un chemin une route
Au Sud ou vers le Nord
Je cherche encore
Allez, tiens-moi, tiens
Allez, tiens-moi bien
Aussi loin que nous portera la route
Allez, tiens-moi, tiens bon mon amour
Allez, tiens-moi, tiens
Allez, tiens-moi bien
Aussi loin que nous portera la route
Allez, tiens-moi, tiens bon mon amour.
5. LES BARS DU PORT
Si le temps qu'il nous reste n'est pas assez pour toi
Si l'envie déjà te prend d'aller aimer un autre
Accordes-moi l'amour une dernière fois
Je t'en prie mon amour, serres-moi fort dans tes bras
Et même si je suis fou, oui, fou d'amour pour toi
Dès le lever du jour, je te laisserai partir
Puisqu'il n'est entre nous qu'un fragile fil de soie
Qu'il n'y a plus d'amour
Qu'il ne reste que moi
A danser, à danser
A danser dans tous les bars du port
A danser, à danser
Danser jusqu'à l'aurore
Si le temps qu'il nous reste n'est pas assez pour moi
Si l'envie déjà te prend d'aller aimer un autre
Accordes-moi l'amour une dernière fois
Je t'en prie mon amour, serres-moi fort dans tes bras
Et même si je suis fou, oui, fou d'amour pour toi
Dès le lever du jour, je te laisserai partir
Puisqu'il n'est entre nous qu'un fragile fil de soie
Qu'il n'y a plus d'amour
Qu'il ne reste que moi
A danser, à danser
A danser dans tous les bars du port
A danser, à danser
Danser jusqu'à l'aurore.
6. A L'ALHAMBRA
Dans la mégalopole
Les mégalo-polices
Traînent entre les voitures
Qui embrasent la nuit,
Sans papier, sans espoir
Traînent les sans patrie
Sans rien dans le regard,
Rien que des souvenirs
A l'Alhambra
Danse le flamenco !
Almeria,
Que saigne le taureau !
Au coeur de nos tempêtes
Tournent les girouettes !
Et qu'importent les vents
Si vaincre est la direction !
Et gouvernent les gouvernements,
Et passent, et passent les saisons
Tranquillement s'effondre
Le cours de nos actions
A l'Alhambra
Danse le flamenco !
Almeria,
Que saigne le taureau !
7. QUAND ON PERD SON AMOUR
Quand On Perd Son Amour Quand on perd son amour, c'est l'amour qui nous perd
De l'automne à l'été, oui c'est toujours l'hiver
La rivière et la mer qui n'ont plus d'estuaire
C'est les inséparables qui soudain se séparent
C'est comme se retrouver à dormir dans les gares
Quand la nuit est la nuit et la nuit pour toujours
Non le jour n'est plus jour quand on n'a plus d'amour
Quand on perd son amour, c'est les autres qui rient
Qui sont contents enfin de nous voir nous aussi
Comme ils l'ont tous été dans leur vie une fois
Comme un fou qui se saigne accroché à la croix
Quand on perd son amour, c'est l'amour qui nous crie
Tout le malheur du monde à réveiller la nuit
Notre cur qui sait plus comment battre tout seul
Vaut mieux perdre la vie que perdre son amour
Vaut mieux ne plus penser que d'y penser toujours
Vaut mieux jamais aimer que d'aimer pour toujours
Mieux vaut mourir de mort que de mourir d'amour
Quand on perd son amour, c'est toujours une fille
Qui a fait monter des marées de sel à vos pupilles
Faut pas leur en vouloir ce ne sont que des filles
Et que bien trop souvent elles oublient d'être gentilles
Car si l'homme est un chien, c'est qu'il est plus fidèle
Plus fidèle à des chattes qui se feront la belle
Les filles c'est comme la mer ça dépend de la lune
Ça va et ça revient s'écraser sur la dune
Faire des châteaux de sable de la boue dans vos mains
Et donner l'illusion à qui prendra leurs reins
Quand on perd son amour, c'est qu'on a trop aimé
Qu'on s'est trop aimé soi, soi dans l'autre opposé
C'est qu'on a trop aimé, oui l'idée d'être aimé
Qu'on a aimé l'amour, aimé à s'aveugler
Et qu'on n'a pas vu l'autre aller aimer un autre
Et qu'on n'a pas vu l'autre à soi qui s'en allait
Sûr l'enfer c'est les autres, sûr l'enfer c'est les autres
Sûr l'enfer c'est les autres et l'enfer c'est t'aimer
Vaut mieux perdre la vie que perdre son amour
Vaut mieux ne plus penser que d'y penser toujours
Vaut mieux jamais aimer que d'aimer pour toujours
Mieux vaut mourir de mort que de mourir d'amour
Quand on perd son amour, c'est bien plus que l'on perd
C'est un jour en été pour des siècles en hiver
Tous ces verbes au futur qu'on conjugue au passé
Quand on perd son amour, on perd l'humanité
Quand on perd son amour, c'est le monde qui s'écroule
Quand on n'est plus qu'à soi au milieu de la foule
Quand on perd son amour, c'est l'amour que l'on perd
Quand on perd son amour, on perd l'humanité.
8. L'ABATTOIR
Eteint par tant d'années en lambeaux de souvenirs
Qui flottent, triste drapeau au ciel de mon empire
Et qui sans toi n'est plus que cendres
Des connexions perdues laissées aux satellites
Qui s'en vont de mon coeur, les fréquences qui palpitent
Et des portables au lieu des lettres
Tu vois, je suis pas sûr que le progrès toujours
Fasse progresser l'Homme à part finir tout seul
Y a qu'à voir comment les gens se quittent
Mais ainsi va le monde et ainsi va la vie
Nous courons tous ensemble vers la fin qui nous lie
Que des troupeaux
Vers l'abbatoir
Je t'en prie, finis-moi !
J'en peux plus d'en mourir
Je t'en prie, finis-moi !
J'ai perdu mon sourire
Puisqu'ici, non, plus rien, non, plus rien ne veut rien dire
Quelle prétention avions-nous, nous enfin, de nous dire
Que nous valions, oui, quelque chose ?
Dans la rue, c'est encore un autre bourré qui crie
Toute la bêtise humaine pendant que moi, je t'écris
Autant de bêtises que lui
Bientôt, les éboueurs viendront ramasser poubelles
Entre deux vide-ordures, je leur donnerai ce mot
Qui pouvait pas finir en de meilleures mains
L'amour est infidèle et nous tristes fidèles
A l'amour, nous brûlons et nous brûlons nos ailes
De tristes veaux
Vers l'abattoir
Je t'en prie, finis-moi !
J'en peux plus de ramper
Je deviens fou, tu sais
Là, comme un échoué
Oui, je sais, je suis glauque avec mes chansons tristes
Mais j'emmerde le monde et il me le rend bien
C'est un peu comme si nous étions quittes
Toi, l'autre que j'aimais, je te prie maintenant
De finir le travail que tu as commencé
Et, s'il te plaît, avec le sourire
Non, n'aie pas de remords de me donner la mort !
Tu sais, moi avant toi j'en ai piétiné des coeurs
Qui avaient vu en moi ce que j'avais cru voir en toi
Du bourreau au sauveur, de l'agneau au vampire
On est tous un jour l'un, un jour l'autre, c'est le jeu
Qui nous tue puis
Qui fait qu'on vibre
Je t'en prie écris-moi
Donne-moi des nouvelles
Quand je serai en bas
Envoie-les vers le ciel.
9. ON S'ENDORT SUR DES BRAISES
Au dedans des paupières
De tes yeux qui renversent
Pile entre les phalanges
De la pluie sur la braise
Ces envies qui nous poussent
A embrasser le vide
Oui, les bras en croix
A filer à l'anglaise
Dans tes yeux tout au bout
Ce qu'il reste de nous
Emporté par la mer
Qui s'endort sur les braises
Accroché à leur cou
On finit tous un jour
Par se croire immortel
Sur le bord des falaises
J'ai pas voulu tout ça
J'ai pensé qu'à moi
J'ai pas voulu tout ça
Au dedans de tes yeux
Les torrents traversant paupières
Avant d'aller s'échouer sur la braise
On en a vu navires
Qui ne sachant pas lire
Les cartes se noyaient
Tous au pied des falaises
Qu'on soit rayon de feu
Que l'on soit fils de dieu
Ou juste un Indien fou
Qui marche sur des braises
Qu'on ait le coeur amoureux
Qu'on soit l'ombre des cieux
On n'est rien du tout
Qu'un fou sur la falaise
Des flammes à la rivière
Y'a des trous dans ma chair
Ouais des siècles en enfer
A chercher ta flamme à la rivière
J'ai cherché des flammes à la rivière
Quand la plaine est aux fleurs
Quand les fleurs sont du mal
Quand j'ai mal à toi
Quand je suis sur des braises
Au milieu des yeux rouges
De ces rois divorcés
Qui recherchent une reine
Sur le bord des falaises
Que l'on marche sur l'eau
Qu'on se soit aimé trop
Trop mené en bateau
Que l'on marche sur l'eau
Qu'on redevienne feu
Avec toi si tu veux
Ca n'y changera rien
Un jour oui tout s'éteint
Ca n'y changera rien de rien
Un jour oui tout s'éteint.
10. TANGO
Mes yeux coulent à la plaine
Tant leur amour est grand
Certains disent que parfois
Des pierres coulent du sang
C'est le mien, mon amour
Et c'est pour toi qu'il coule
Qu'il coulera toujours
Dans mes yeux des torrents
Parfois, tu verras lune
Eclairer les baisers
De celui que tu aimes
Que tu croiras aimer
Il sera dans tes bras
Et moi, je serai là
Comme un loup blessé
Qui ne peut plus se battre
Mais se bat encore
Car l'amour, c'est la mort
Et t'aimer, c'est saigner
Saigner de tout son corps
Oui, l'amour c'est la mort
Oui, l'amour c'est la mort
Et toi, ça te fait rire
De voir qu'il n'en est qu'un
Qui pourra s'en sortir
Mon sang dans la rivière
Dis, sais-tu où va-t-il ?
Il se perdra sans doute
Dans de tristes estuaires
Dans ma triste complainte
J'imagine soudain
Que tu passes par là
Que tu me tends la main
Pour danser sous la lune
En souvenir du temps
Où nous étions enfants
Où nous étions nous-mêmes
Mais il n'y a que moi
Que moi et mes sanglots
Et la lune est la seule
A danser le tango
Car l'amour, c'est la mort
Et t'aimer, c'est mourir
Mourir de tout son corps
Oui, l'amour c'est la mort
Et toi, ça te fait rire
Comme un empereur triste
Qui voyant son empire
Se dit qu'il n'a plus rien
Plus rien à conquérir
Tu sais, j'ai fait le deuil
De nous deux et de toi
Mais si nous deux c'est mort
Alors c'est mort pour moi
Dans ma main, ce couteau
Cette entaille au poignet
Ressemble à ton sourire
Qui me dit qu'il faut partir
Je ne sens plus mon être
Et la douleur s'en va
Adieu, mon assassine
Adieu, pauvre de moi
Je danse avec l'amour
Je danse avec la mort
Et je crie à la nuit
S'il te plaît, reviens-moi
Et je danse mon amour
Et je chante à la mort
Cette chanson d'amour
Cette chanson pour toi
Cette chanson pour toi.
PARIS
1. JEUNESSE LEVE-TOI
Comme un éclat de rire
Vient consoler tristesse
Comme un souffle avenir
Viens raviver les braises
Comme un parfum de souffre
Qui fait naître la flamme
Jeunesse lève toi
Contre la vie qui va qui vient
Puis qui s'éteint
Contre l'amour qu'on prend, qu'on tient
Mais qui tient pas
Contre la trace qui s'efface
Au derrière de soi
Jeunesse lève toi
Moi contre ton épaule
Je repars à la lutte
Contre les gravités qui nous mènent à la chute
Pour faire du bruit encore
A réveiller les morts
Pour redonner éclat
A l'émeraude en toi
Pour rendre au crépuscule
La beauté des aurores
Dis moi qu'on brûle encore
Dis-moi que brûle encore cet espoir que tu tiens
Parce que tu n'en sais rien de la fougue et du feu
Que je vois dans tes yeux ?
Jeunesse lève toi !
Quand tu vois comme on pleure
A chaque rue sa peine
Comment on nous écoeure
Perfusion dans la veine
A l'ombre du faisceau
Mon vieux tu m'aura plus !
Ami dis quand viendra la crue
Contre courant toujours sont les contre-cultures,
Au gré des émissions leurs gueules de vide-ordures ?
Puisque c'en est sonné la mort du politique,
L'heure est aux rêves
Aux Utopiques !
Pour faire nos ADN
Un peu plus équitables,
Pour faire de la poussière
Un peu plus que du sable
Dans ce triste pays
Tu sais un jour ou l'autre
Faudra tuer le père
Faire entendre ta voix
Jeunesse lève toi !
Au clair de lune indien
Toujours surfer la vague
A l'âme
Au creux des reins
Faut aiguiser la lame
Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre
De ton triste sommeil, je t'en prie libère-toi !
Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre
Sont nos amours toujours au bord du précipice,
N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts
Ne vois tu pas le ciel à la portée des doigts ?
Jeunesse lève toi !
Comme un éclat de rire
Vient consoler tristesse,
Comme un souffle avenir
Vient raviver les braises
Comme un parfum de souffre
Qui fait naître la flamme
Quand plongé dans le gouffre on sait plus où est l'âme
Jeunesse lève toi !
Contre la vie qui va qui vient
Puis qui nous perd,
Contre l'amour qu'on prend qu'on tient
Puis qu'on enterre
Contre la trace qui s'efface
Au derrière de soi ?
Jeunesse lève-toi!
Au clair de lune indien
Toujours surfer la vague
A l'âme
Au creux des reins
Faut aiguiser la lame
Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre
De ton triste coma, je t'en prie libère-toi !
Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre
Sont nos amours toujours au bord du précipice,
N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts
A la mémoire de ceux qui sont tombés pour toi
Jeunesse lève toi.
2. S'EN ALLER
S'en aller main dans la main
S'en aller bien avant que l'heure
Oublier qu'ici on n'est rien
Oublier qu'ici on a peur
S'aimer sous le croissant de la lune
Et puis faire l'amour sur la dune
À regarder les étoiles
À sauver notre idéal
Et puis suivre l'hirondelle
Puisqu'au feu est la colombe
L'amour sera notre ciel
Mon amour, tu seras ma tombe
On n'a pas besoin de leurs dollars
Juste tes rêves et sa guitare
C'est le soir de l'indépendance
C'est le soir de la renaissance
Puisque l'on s'aime
Puisque moi j'y crois encore
Quand tu dis que tu m'aimes
Que tu m'aimes à l'amour
Que tu m'aimes à la mort
Tant qu'on respire encore
Tant qu'on respire encore
S'en aller main dans la main
S'en aller suivre des lueurs
Oublier qu'ici on n'est rien
Oublier qu'ici c'est la peur
S'aimer sur le toit des buildings
Tendre le pouce à des Boeings
À regarder l'apocalypse
À attendre la fin de l'éclipse
Et puis suivre l'hirondelle
Puisqu'au feu est la colombe
L'amour sera notre ciel
Mon amour tu seras ma tombe
On n'a pas besoin de leurs dollars
Juste tes rêves et sa guitare
C'est le soir de l'indépendance
C'est le soir de la renaissance
Puisque l'on s'aime
Puisque toi t'y crois encore
Quand je te dis je t'aime
Que je t'aime à l'amour
Que je t'aime à la mort
Tant qu'on respire encore
Tant qu'on respire encore
Faut s'aimer à la mort
Tant qu'on respire encore
S'en aller main dans la main
S'en aller bien avant que l'heure
Oublier qu'ici on n'est rien
Oublier qu'ici on a peur
S'aimer sous le croissant de la lune
Et puis faire l'amour sur la dune
À regarder les étoiles
À sauver notre idéal.
3. ON A PAS LA THUNE
Dans la nuit des temps, nous marchons
Tout les deux sans histoires
Droit devant ton sourire d'enfer
Droit dans l'aléatoire
Dessous les comètes et les feux
Accoudés au comptoir
Nous, nous on se prend
On se prend pour des dieux
L'important c'est d'y croire
On a pas la thune mais l'espoir
Pas le blé mais l'envie
L'important, ami, c'est d'aller
Jusqu'au bout de la nuit
Bien sûr, y a les cons au pouvoir
Où tout ça nous mènera ?
Passer la nuit sur les trottoirs
A marcher dans le noir
Dans la nuit devant l'horizon
Fait de sang et d'ivoire
Droit dedans l'enfer et les guerres
Pile au fond du trou noir
Passés les rencontres et les adieux
Passés dans la passoire
On se dit que tout ça n'est qu'un jeu
Qu'un grand huit à la foire
On a pas la thune mais l'espoir
Pas le blé mais l'envie
L'important, ami, c'est d'aller
Jusqu'au bout de la nuit
Bien sûr, y a les cons au pouvoir
Où tout ça nous mènera ?
Passer la nuit sur les trottoirs
A marcher dans le noir
On a pas la thune mais l'espoir
Pas le blé mais l'envie
L'important, ami, c'est d'aller
Jusqu'au bout de la nuit
Toujours, y a les cons au pouvoir
Où tout ça nous mènera ?
Traîner la nuit sur des comptoirs
Ouais, marcher dans le noir.
4. ALICE
T'es rayon
En soleil, nous sortons de la boîte
Je trébuche et tu tiens
Ma main contre ton sein
Au milieu des pigeons,
Voyageurs nous serons
La nuit des éboueurs
Toi, tu donnes le coeur
Tu dis "Viens sur les Champs
Elysées de mon âme
A faire chanter Paris
Allons marcher un peu"
Hôpital en cavale
Insectes dans la nuit
Viens toucher
La lumière
C'est mort mais c'est tant pis
Alice au bout des rêves
Quand fait suinter l'aiguille
Pour un tour aux merveilles
Et Dieu entre tes bras
Assis sur la goutière
Apocalypse, enfin
A Montmartre, nos coeurs
Ce sacré dans tes mains
Abîmés mais tranquilles
Sur le toit de la ville
A hurler du silence
Sûr qu'on n'entend plus rien
La bouche des métros
A bouffé notre amour
Nous rejoignons ceux-là
Qui ont les yeux éteints
Hôpital en cavale
Chevaux fous dans la nuit
Trajectoire éphémère
C'est mort et c'est tant pis
Alice, au bout des rêves
J'irais bien avec toi
Faire un tour aux merveilles
Et Dieu entre tes bras.
5. LE CAVALIER SANS TÊTE
Je vais comme une pierre lancée
Au milieu des buildings
Je traverse la plaine comme un souffle sans bruit
Je vais comme une flamme sous la neige brûlante
Que nul ne peut éteindre
On ne m'a donné ni arme ni larmes à mes yeux
Que ce cheval d'acier noir et ce corps sans visage
J'ai l'âme de l'enfant et la mémoire du vieux
L'éternité c'est long quand on marche sans cur
Je suis le cavalier sans tête
Et je cherche un amour
Au travers les tempêtes
Moi je cherche le jour
Moi je cherche la flamme
Qui viendra m'éclairer
L'âme
Du haut de ma monture sur des escaliers de brumes
J'entends le cri des hommes qui ont perdu l'amour
Alors j'envie soudain ceux qui ont larme à l'il
Qui pleurent l'océan à se noyer dedans
Celui qui m'a fait voulant faire de moi l'immortel
Invincible il a fait l'armure mais il a oublié le cur
Puisqu'on a fait mon âme dans un acier linceul
C'est de l'humain tout entier dont moi je porte le deuil
Au hasard des cités, ami parfois je rêve
De croiser sur la route une femme de cur
Qui juste par amour partagerait son être
Mettre un peu de mortel à ma triste éternelle
Je suis le cavalier sans tête
Et je cherche un amour
Je traverse tempête
Moi je cherche le jour
Moi je cherche la flamme
Qui viendra m'éclairer
L'âme.
6. PUTAINS VOUS M'AUREZ PLUS
Ami prends ma lanterne car j'ai perdu ma flamme,
Mon amour est parti,
Elle a jeté mon âme à bouffer au néant me laissant le cur vide,
Elle a fait des fertiles des averses,
L'aride.
Et l'horreur du monde n'est rien en comparaison
A ce que l'amour fait à ceux qui dans l'union
Pensent oublier un peu qu'on est triste ici-bas,
Et qu'ici solitude
Est le dernier repas.
Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu,
Qu'on prend pour l'océan, dans lequel on voit dieu,
Qui font toucher du bout des doigts les horizons,
Mais toujours à la fin,
On est seul au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge
Et du sel sur la plaie de ce cur tatoué
A son nom que l'on crie au fond des verres de vin
A se dire que la vie,
Oui n'était qu'une putain.
Ami regarde-moi, j'ai le cur qui renverse,
La mémoire de ses yeux qui me colle à la peau
Et dans les bars du port je cherche magie noire
Pour délivrer mon corps du sort qu'on m'a jeté,
Et le sourire des filles non ne me fait plus rien
Et je commence à croire que les hommes qui ont pris d'autres hommes pour amour
Ont réglé la question, après tout dis-moi qu'est ce qu'elles ont de plus que nous ?
Si ce n'est cette force qui fait qu'elles vous oublient,
Cette horreur au fond d'elles, ouais ce monstre qui crie quand elles vous font l'amour,
Tu sais qu'elles n'oublient pas qu'il n'y a qu'à la nature qu'elles ne tiennent parole.
A tous ceux dans leurs bras qui sont fait prisonniers,
J'ai l'âme solidaire et puis ma sympathie à ces fous qui comme moi
Finiront pas la nuit,
Je vous le dis putains,
Putain vous m'aurez plus !
Que je meurs à l'instant si l'envie me reprend
De remettre ma tête dans la gueule du serpent,
De me laisser encore crucifier le cur
Pour un joli sourire au parfum de leur fleur.
Marguerite ou Tulipe et de Rose à Lilas
Tu sais l'ami pour moi elles ont toutes ici-bas
Quand elles vous montrent ciel, qu'elles vous disent qu'elles vous aiment,
Elles ont toutes pour moi
L'odeur des chrysanthèmes.
Adieu les gentilles,
Adieu les j'en pleure,
Adieu les maudites qui ont pris ma lueur,
Qui ont jeté dans le noir mes yeux et puis les tiens contre le chant du cygne !
Et les beautés ?
Qu'elles crèvent
Toutes ! J'en peux plus de ces jeux qui nous tuent,
J'en ai marre de ce cur mon dieu qui ne bat plus,
Et qui toujours s'incline aux pieds de fausses blondes
Qui nous mènent à la cime,
Qui nous traînent à la tombe.
7. DES MAREES D'ECUME
Est-ce que tu crois qu'un jour
Là, sur le bas-côté,
Tu me laisseras sans voix
Sans rien
Que du sable
Entre mes mains
Que des marées d'écume ?
Est-ce que tu crois qu'un jour
Là, comme un vieux seigneur saignant
Tu me laisseras en croix
Eclater la lumière
De nos corps dans l'écume
Dans les marées d'écume ?
Est-ce que tu crois toujours
Qu'on peut vivre d'amour ?
Ouais, quand l'eau n'est plus fraîche
Quand laisse échapper le coeur
Trop de sang dans l'écume
Dans des marées d'écume
Est-ce que l'on tiendra assez loin ?
Est-ce qu'il y a quelque chose après ?
Est-ce que tu sauras nager loin ?
Est-ce qu'on se prend pour mieux se laisser ?
Tombées comme des poussières de Dieu
Y a plus que des cendres entre nous deux
Entre les flots
Et les crocs aux rétines
Dis-moi, est-ce que tu m'aimes ?
Est-ce que tout ça vaut la peine ?
J'en doute
Est-ce que l'on tiendra le chemin ?
Est-ce qu'on s'en souviendra après ?
Est-ce qu'on ouvrira les yeux demain ?
Est-ce qu'on se prend pour mieux s'oublier ?
Est-ce qu'on aurait pu s'aimer mieux ?
Mieux souffler les braises ?
Entre nous deux
Y a plus que les flots
Et des crocs à nos rétines
Dis-moi, est-ce que tu m'aimes ?
Est-ce que ça valait la peine ?
J'en doute.
8. INTRO
(instrumentale)
9. TOI TU DIS QUE T'ES BIEN SANS MOI
Tu dois être au jardin, ou peut être à la mer
A lancer tes pensées comme on lance des pierres
Tu m'as jeté au vent, jeté au vent amer
amer tu m'as laissé
ouais t'as fuis ma lumière
Toi tu dis que t'es bien sans moi
Et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid
Toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi
Et moi ya quelques chose qui fait que j'entends pas
Toi tu dis que t'es bien sans moi
Et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid
Toi tu dis que t'es bien sans moi
Et moi ya quelques chose qui fait que j'y crois pas
Toi tu dis que t'es bien sans moi
Et qu'au fond de mes bras il y fait trop froid
Toi tu dis que t'es bien, que t'es bien, que t'es bien sans moi
Et moi ya quelques chose qui fait que j'entend pas.
10. Kasia
Kasia s'endort dans son appartement
Sa méche de cheveux qui fout le feu à la cinquième
C'est New York qui a froid et moi aussi je crois
Mais de la voir posée là au centre des ombres ;
Comme le rayon d'un dieu mais d'un dieu sans église
Dans les cendres d'un feu qui le coeur vous aiguise,
Comme un chemin de croix mais qui vous souffre pas,
Comme une apparition .
Elle se lèvera bientôt et je serai là avide
On parlera un peu dans le marc du café noir
Puis elle mettra sur elle de la soie de Bombay
Des embruns aux paupières son âme hallucinée
Je suivrai du regard, gravirai les remparts
Et dans ses yeux sans fonds où l'on cherche des histoires
J'y entendrai les voix qui nous mènent à la lumière
Qui nous mènent à la mer
Kasia dans les étoiles c'est l'étoile du nord
Le chemin infini qui relie l'âme au corps
C'est la beauté de tout ce qu'on ne peut tenir
L'oxygène à mes nuits la force des sourires
Qui file entre les mains c'est tout ce qu'on ne peut
Pas expliquer enfin c'est la grâce
Oui c'est Dieu
Et j'y crois
Quand elle danse pour moi qu'elle me fait sentir plein
Qu'elle joue avec mon âme qu'elle y met son parfum
uand dans mes intérieurs
Y'a des brumes à l'aurore
Elle me prend dans ses doigts du pourpre
Elle fait de l'or
Et c'est là que je vais loin, loin du chemin des tristes
Quand elle m'emporte au fond
De ses yeux bien trop clairs
Qui ont la couleur d'un Est
Toujours un peu à l'Ouest
Elle, elle dit que tout va bien
Si tu la croises un jour à la pointe du jour
Elle t'emmènera sûr pour te montrer l'amour
Et ces ombres de chine qui deviennent lumière
Et ces vagues toujours qui retournent à la mer
Qu'on avait cru perdu, c'est celui qui revient
Quand ton âme des nues a perdu son chemin
Kasia quand elle est là c'est le chant des marins
Que tu entends au loin, c'est le dessin d'un sein
Qui fait oublier ce mal que l'on s'est fait pour rien
Kasia c'est pas la fin c'est juste nos destins
C'est un peu comme un don, un tableau italien
C'est un quatre septembre qui se marie en juin
Kasia s'endort dans son appartement
Sa mèche de cheveux qui fout le feu à la cinquième
C'est New York qui a froid et moi aussi je crois
Mais de la voir, posé là au centre des ombres
Je m'assois à ses hanches, et je regarde Grâce,
Et puis quand je m'y penche sans prendre trop de place
Moi je suis la rivière de ses yeux qui lumière
L'oxygène à ma flamme.