Deuxième essai pour la bande des frères Mael, un peu plus rock que le précédent mais tout aussi déjanté et hors norme.
Pour ce second opus nous retrouvons nos cinq compères dans un esprit plus commercial, car
Todd Rundgren occupé par ses projets personnels ne peut produire l'album, ce dernier demande donc à Thaddeus
James Lowe de le produire. Finalement les frères Mael n'y ont pas vraiment perdu au change bien au contraire, A Woofer contient, comme son prédécesseur, onze perles toutes aussi différentes les unes des autres mais malgré cela toutes ont dans leur construction l'esprit, le fil musical et la thématique qui caractérise Ron et Russell.
Le premier titre à ouvrir le bal est le superbe Girl from Germany qui nous conte les problèmes rencontrés par le narrateur avec ses parents au sujet de sa petite amie car elle est d'origine allemande de manière lyrique et musicale, un petit bijou. Beaver O' Lindy pourrait paraître anachronique avec son faux tempo lent du début mais tout s'emballe sur le refrain et n'est pas sans rappeler certains titres de «
Propaganda» ou même «
Indiscreet» dans la conception musicale.
Chaque morceau possède sa propre personnalité comme l'atypique Here Comes Bob où la voix de Russell est accompagnée par des violons et le piano de son frère dans une ambiance feutrée et hors du temps. Moon Over Kentucky quant à lui trace sa route ou son chemin d'une manière mélodramatique. Mais les démons rock ne se sont jamais éloignés et reprennent le dessus avec le caracolant Do Re Mi qui déboule comme un TGV qui chercherait à battre son propre record de vitesse, Angus Desire fait retomber la pression avec son mid tempo lent. Dans cet album le duel entre Ron et Earl et la section rythmique de Jim et Harley avec ce tempo haché changeant préfigure la marque de fabrique des futurs groupes de trash metal des années 80, de même ce qui caractérise
Sparks la voix de Russell qui monte dans les aigus comme dans les graves et qui donne cette couleur incomparable aux textes, épaulée en cela par la musique hors du temps. L'album se termine comme son prédécesseur par un brûlot ou prédomine les claviers mais aussi la section rythmique sur saturée sur la fin du morceau.
Comme son prédécesseur,
A Woofer in Tweeter's Clothing est bien dans l'esprit et la thématique des frères Mael.
Sparks est pour moi ce que la madeleine est à Proust : incontournable. A écouter sans modération, en boucle sans vraiment s'en lasser. Ne vous fiez pas à la note que j'ai donnée, il mériterais sans doute entre 15 et 17, son prédécesseur aussi d'ailleurs, qu'importe la notation de tel ou tel album tout cela est subjectif, le plus important selon moi est ce que vous ressentez, ce frisson qui parcoure votre dos ou vos bras lorsque vous l'écoutez pour la première ou même la centième fois, car dans son ensemble l'album est ébouriffant de précision maniérée et hors norme.
Sparks est toujours là ou l'on s'y attend le moins, non pas dans l'air du temps mais dans la musique du futur. Un ovni musical qui serait descendu sur Terre pour apporter sa bonne parole futuriste.
MrDamage57
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